« Imagine que tu retrouves la coupe ? Une fois la Rose de Djam en ta possession, serais-tu tentée d’en user ?
– Euh… Tu veux dire pour voir dedans ?
– Évidemment ! Pas pour y boire un cru syrien ! »
Elle eut soudain l’impression que quarante esprits la sondaient.
Yokhannân insista :
« Hé bien ! Si tu pouvais accéder à tous les secrets de l’univers, d’un seul coup d’oeil, n’y succomberais-tu pas ?
– Je ne crois pas, dit Sibylle, en rejetant une mèche de son front et en lui rendant son regard. Je ne suis pas certaine qu’ils soient tous agréables à regarder. »
L’histoire de la Rose de Djam, ou comment la coupe qui détenait tous les secrets de l’univers fut perdue et retrouvée, est un volet de la longue histoire des Quarante, lequel commença dans un château syrien tenu par des seigneurs normands, où vivait la plus improbable des créatures terrestres qu’on pouvait charger de cette mission : Sibylle de Terra Nuova.
Un grand merci à Soledad des éditions L’Atalante pour ce partenariat !
Pourquoi ce livre ? Parce que Soledad fut une des intervenantes dans mon Master et, en préambule de son cours, nous avons parlées de ce qui était alors une future parution. Soledad a su choisir les mots pour me donner l’envie de le découvrir : après une demande spontanée, elle a accepté de me l’envoyer en service presse. Un grand merci, encore !
La Rose du Djam propose un univers complexe et hostile. La guerre de religion fait rage, les musulmans s’opposent aux chrétiens et le langage, quand les deux communautés se rencontrent, sont joliment fleuris.
En parallèle de cette guerre, Sibylle se voit propulsée sur les routes par son mentor. Celui-ci n’a de cesse d’apparaître et disparaître au gré des péripéties dans le but de lui indiquer une direction, une prochaine étape, sans jamais lui souffler la raison de ce voyage inattendu et incertain quant à son issue. Accompagnée des deux écuyers de son défunt époux, l’héroïne devra repousser ses limites et ceux de la raison pour atteindre et comprendre l’objectif des Quarante.
Il m’est très difficile de parler de ce roman. J’ai d’ailleurs mis beaucoup de temps à me motiver pour écrire ce roman. Parce que le roman est très bon, voire même excellent, et mes mots paraîtront bien pâles en comparaison avec ceux de l’autrice. Car là réside toute la puissance de cette lecture. Le style est littéraire, on sent que c’est le souhait de l’écrivain, l’aboutissement de tout un travail d’études sur une civilisation, de sorte à nous présenter une épopée sur fond de religion comme on pouvait en lire à l’époque, avec ses non-dits et son action édulcorée.
Edulcoré, voilà peut-être bien le qualificatif que je recherchais pour le contenu. Ce dernier propose de l’action, c’est indéniable, puisque l’on voyage de villes en villes, d’étapes en étapes, de sorte à avoir la sensation de toujours être en mouvement. Pour autant cette action ne copie pas les banales scènes de combat des autres romans fantastiques ou fantaisistes, allant jusqu’à résoudre les fameuses mauvaises rencontres en quelques lignes. Le style, là encore, permet de résoudre sans donner le sentiment d’expédier. Je vous l’ai dit, la puissance de ce récit se situe dans la plume de l’autrice.
La tension de la fin s’accroît un peu plus. Alors qu’on comprend les desseins des Quarante et le rôle de Sibylle dans cette mission, le rythme gagne en intensité, de sorte à ce qu’on comprenne qu’on touche au but. C’est à ce moment-là que j’ai compris à quel point j’avais été happé par cet univers, quand il a fallu dire au revoir à tous ces personnages. Le dernier chapitre, sans rien révéler, est touchante sans être niaise, prouvant là encore tout l’art qu’à l’autrice pour insuffler les bons sentiments dans sa trame.
Les personnages incarnent la seconde force de ce roman. Accompagnée d’une plume soignée, les traits et caractéristiques de chacun se dévoile un à un, comme si on les effeuillait sans fin.
Sibylle est une héroïne étrange. Complexe, elle oscille entre un état réservé et un autre plus joyeux, selon les humeurs et les gens avec qui elle échange. Reconnu comme étant une personne peu souriante, enfermée dans son domaine, elle s’épanouit pourtant au fil de l’intrigue, comme s’il ne lui manquait que d’air pur pour s’ouvrir au monde.
J’ai bien aimé le capitaine, sa partie sombre comme son ironie et son humour. Il apporte une touche de sourires dans une lecture pourtant ardue et sombre, parfait équilibre pour adoucir l’ensemble.
Les écuyers de Sibylle m’ont un peu plus agacée. Certains, ce sont des enfants au regard des adultes, pourtant je trouvais leur comportement trop enfantin pour des jeunes gens de leur âge, surtout à l’époque où l’on présume que ces événements se déroulent. À l’inverse, j’ai apprécié le tempérament du mentor de Sibylle, mystérieux à souhait, même pour elle, de sorte qu’on est prêt à tout attendre venant de lui (surtout ces éclats de colère).
Ma chronique est courte, elle est loin de rendre hommage à ce petit bijou de la fantasy. Je peux simplement vous dire que cela entre parfaitement dans la ligne éditoriale de L’Atalante et que si vous aimez cette maison d’édition, vous ne pouvez qu’être envoûté par ce nouvel univers !
Petite note pour la couverture. Toutes les connaissances qui l’ont vue l’ont jugée magnifique !
C’est une lecture bluffante. Si l’ensemble donne l’impression de s’étirer dans une moite langueur, c’est en réalité une action édulcorée portée par une plume sensuelle, à l’image des épopées d’antan. Religion, noblesse, aventure, et une quête mystérieuse au centre de tout. Ajoutez à cela des personnages forts qui me manquent déjà et une fin en suspens, me voilà impatiente de découvrir la suite !
Les autres titres de la saga :
1. L'Appel des Quarante
2. La Grotte au dragon
2. Le Pôle du monde
- saga en cours -
1. L'Appel des Quarante
2. La Grotte au dragon
2. Le Pôle du monde
- saga en cours -
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