31 janv. 2018

Utopiales 2017




Le temps de lire cette anthologie, vous serez parti sur la Lune où survit la dernière colonie humaine après que la Terre s'est retrouvée sous la glace, vous aurez discuté de l'égalité hommes-femmes sur un sujet qui vous surprendra, vous vous serez opposé à un texte sur l'avortement, vous aurez renoué avec la légende arthurienne, vous aurez attendu le retour de l'amour de votre vie, découvert en avant première une auteur chinoise, et affronté la cruauté des follets et des gnomes.
Anthologie officielle du festival des Utopiales, elle regroupe des auteurs français mais aussi québécois, chinois, anglais et canadien...



Pourquoi ce livre ? Comme pour Il y a un robot dans le jardin de Deborah Install, cette anthologie avait pour but de remplir ma liste de l’ABC Imaginaire 2018, avec cette fois-ci cette réelle envie de découvrir ce roman – et non pas juste caser un trou. De fait, je remercie mon prêteur pour m’avoir gentiment passé ce recueil de nouvelles.

Ce recueil suit bien entendu la thématique du salon 2017, à savoir le Temps. De fait, chaque nouvelle aborde ce thème selon un point de vue bien spécial, que ce soit des intrigues inscrites dans le passé ou prédisant le futur, notre futur.

Je pourrais dire que chacune d’elles fut intéressante à lire, avec des idées et hypothèses profondément bouleversantes. Ca serait mentir. Sur les douze nouvelles recueillies, deux m’ont totalement indifféré. Et manque de chance, ce fut les plus longues. Incapable de m’attacher aux personnages ou de m’intéresser à l’intrigue proposée, je n’ai pu que passer à l’histoire suivante au bout d’une dizaine de pages.
En revanche, les dix autres m’ont transportée. Leur thématique est maîtrisée, travaillée, approfondie. Je me suis vraiment immergée dans ce qu’elles proposaient et c’était excellent. Je ne les passerai pas toute en revue, seulement deux ou trois, celles qui m’ont le plus atteintes.

La première, 43 200 secondes de Jean-Laurent Del Socorro, frappait fort. Sur fond de politique, l’auteur rapporte l’histoire vraie d’une femme qui s’est battue toute une journée jusqu’au bout de ses forces pour reconduire un vote politique sur la cause des femmes et leur droit à l’avortement. Cette lutte pendant tant de temps, de secondes, fut éprouvant et la force de la plume rend compte de cette bataille physique. Un message fort, que j’ai particulièrement apprécié.
En guise de pense-bête, je vous glisserai juste que cette nouvelle m’a donné envie de découvrir cet auteur au plus vite !

La seconde concerne La place d’une femme d’Emma Newman. Là encore, cette nouvelle rapporte l’intelligence d’une femme de l’ombre, derrière un illustre personnage de fiction. La réécriture de cette dernière m’a vraiment beaucoup plu et je dois dire que je n’avais pas du tout vu venir la fin. Une belle surprise, qui donne un aperçu du potentiel de l’auteure. Encore une auteure à découvrir urgemment !

Dans le même esprit que ce qui précède, la troisième nouvelle, L’Île close de Lionel Davoust, m’a profondément amusé malgré le sujet sérieux qu’elle propose. Sur le thème de la matière de Bretagne – les Légendes arthuriennes, thème de prédilection de l’auteur – Davoust pose la question de la conscience et du libre arbitre. Quand on a conscience de la trame de l’Histoire ou de sa destinée, peut-on intervenir pour la modifier ? C’est un bien piètre aperçu de ce que la nouvelle réserve. Mais je peux clamer haut et fort que c’est celle-ci ma préférée.
Et c’est là que je suis bien contente d’avoir un livre de l’auteur dans ma pile à lire, je vais pouvoir le lire davantage sans trop attendre !

Les plumes sont bien sûr différentes selon le tempérament de leur auteur, pourtant j’ai perçu comme un détail, que je ne parviendrai pas à nommer, permettant de les unir, de les comparer. Elles offrent cette douceur et cette facilité de lecture, de sorte que l’anthologie peut se lire d’une traite pour celui qui est féru de ce format littéraire.



Je conseille cette lecture à tous, aux adeptes des deux genres de Fantasy et de Science-fiction comme aux novices en la matière, qui auront un léger aperçu de ce qui peut les attendre dans des œuvres autrement plus complexes et approfondies. Personnellement, ce fut ma première expérience anthologique avec les Utopiales et je dois dire que je suis franchement optimiste pour d’autres recueils promulgués par le salon. De bonnes idées, de bonnes exploitations, des personnages forts et marquants malgré un faible développement induit par le format. Pour faire bref, j’en garderai un excellent souvenir !



16/20


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