19 sept. 2019

Helstrid




Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité : Helstrid est de ceux-là. Des températures de -150 °C ; des vents de 200 km/h ; une atmosphère toxique. Pourtant, la Compagnie tient à exploiter ses énormes ressources en minerai, appâtant les volontaires à l’exil à grand renfort de gains conséquents. Des hommes et des femmes à l’image de Vic, qui supervise le travail de prospection et d’exploitation des machines. Un job comme un autre, finalement, et qui vaut toujours mieux que d’affronter son passé laissé sur Terre… Jusqu’à ce que le porion soit contraint d’accompagner un convoi chargé de ravitailler un avant-poste à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Un trajet dangereux, mais les IA sont là pour veiller à la bonne marche des véhicules suréquipés et à la protection du seul humain embarqué. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux…



Pourquoi ce livre ? Après l'immense réussite du premier tome de La Lyre et le glaive, je ne pouvais que me précipiter sur d'autres livres de Christian Leourier. C'est chose faite grâce aux Imaginales, avec l'achat de La planète inquiète et de Helstrid, suite aux recommandations de mon libraire préféré.

Helstrid est le récit d'un homme plongé dans la solitude, sa seule compagnie étant une machine au nom féminin, Anne-Marie .
Récit dur, violent, l'auteur nous invite dans une course contre la montre, une sorte de quête professionnelle pour parfaire son travail, mais qui peut conduire à la mort au moindre obstacle. Et la planète sur laquelle se joue cette bataille est des plus hostiles. Glaciale, inhabitée, les seuls soutiens envisageables sont des machines de sa mission, trop lointaine pour l'aider.

Le clou de cette intrigue repose avant tout les échanges entre l'homme et la machine, qui évolue au fur et à mesure que le parcours se complexifie. Cordial, mesquin, le ton passe de sentiments en émotions contraires, jusqu'à arriver à une rupture de la communication. À une rupture tout court.

Le silence prend alors le pas sur le reste. Et le discours des machines devient alors aussi glaçant que la planète ou la mort.

Je dois dire que j'espérais mieux de cette intrigue. Le lexique pointu m'a parfois sorti du propos, même si je reconnais que cela donne un poids supplémentaire au rendu final. Par ailleurs, si je ne cache pas avoir été touchée par cette fin, j'ai trouvé que le propos avait déjà été maintes fois évoqué et manquait d'originalité.

De plus, les personnages m'ont semblé aussi antipathiques que la planète est hostile, qui a contré toute possibilité d'attachement.

Outre le lexique riche qui montre les connaissances de l'auteur dans le domaine, le style colle parfaitement au contenu, permettant une meilleure adhérence. Cependant, toute la poésie du phrasé de La Lyre et le glaive a disparu pour des sons plus durs, preuve s'il en faut que l'auteur sait parfaitement adapter son style à son univers, son propos.



À chaud, je me souviens de ma déception. Si j'ai aimé l'ensemble, je m'attendais à encore mieux, notamment par les échos que j'en avais eus çà et là. Cependant, un mois plus tard, mon souvenir semble s'améliorer puisque le poids de la fin efface quelque peu les longueurs du reste. Mais vu la longueur des textes publiés dans cette collection, je vous invite à vous faire votre propre idée.



13/20




2 commentaires:

  1. Je l'ai terminé il y a peu et je comprends la déception. On attend une fin plus "Wouaw" et elle aurait peut-être mérité d'être retravaillé sans perdre son sens. J'ai plutôt bien aimé ce huis-clos à la taille d'une planète. Et les réflexions sont intéressantes. Ce n'est pas suffisant pour me pencher un peu plus sur l'auteur, sauf… sauf que je vois que tu as beaucoup aimé une autre oeuvre de celui-ci. Dois-je l'ajouter à ma wish?

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    1. Je suis d'accord que c'était intéressant, seule la fin ne m'a pas convaincue. Et je pense que j'espérais, en effet, retrouver le style découvert via Diseur de mots, premier tome du diptyque. Si tu es prêt à retenter l'auteur, je ne peux que te conseiller La Lyre et le glaive, l'enjeu socio-politique est intéressant et la plume est merveilleuse. Faut juste s'y retrouver dans les personnages ;-)

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