Un satellite nord-américain a
détecté un objet profondément enfoui sous le plateau laurentien au Canada. Il
s'agit d'une géode parfaite de deux kilomètres de diamètre qui plonge les
scientifiques dans la perplexité. Et ce mystérieux artefact a au moins deux
milliards d'années...
Mon
avis :
C’est complètement par hasard que ce
livre a échoué entre mes mains. Caché derrière d’autres livres, j’ai été prise
de pitié et me suis décidée à lui donner un sort, notamment puisqu’il
appartient aux éditions de l’Atalante, ce qui est pour moi une valeur sûre.
Le prologue nous lance d’emblée dans
une science fiction chétive doublée d’une sorte d’enquête scientifique et
expérimentale pour déterminer l’origine d’un phénomène physique sur le
territoire canadien. La curiosité du lecteur est donc tout de suit titillée, si
bien que les premières pages se tournent rapidement toutes seules.
Par la suite, le récit se divise en
deux parties : la première partie, ma préférée, se compose de faits
rationnels mêlés à un soupçon d’hypothèses farfelues liées à la religion (non,
je ne suis pas partie prise sur le sujet !). Nous tombons ainsi dans un
genre assez répandu dans les films de science fiction, où foisonnent dans le
même temps des enquêtes intestines. Or si cette première partie assure une
histoire plausible, la deuxième moitié de l’intrigue tombe en revanche dans l’excentricité,
où la partie fictive est malmenée par un effet brouillon mal maîtrisé. Les
relations causes et conséquences sont distordues, et les effets de surprise
gâchés par des paysages et des civilisations revisitées.
La fin, positive et amenée comme une
chute, survient très rapidement, presque brutalement, et laisse champ libre à l’imagination
du lecteur pour se choisir son propre épilogue. Cela devrait être un point
positif pourtant j’ai ressenti cela comme un manque de persévérance de l’auteur
dans son propos, j’aurai voulu qu’il aille au bout de choses au lieu de nous
laisser ainsi en plan.
Il faut tout de même reconnaître que
le point fort de l’intrigue, quoique bien connu dans ce genre de récits, réside
dans le débat ouvert entre les faits scientifiques avérés quant à la genèse de
la Terre, voire de notre univers, et la part de la religion, d’une divinité,
dans cette création. Cela m’a notamment permis d’en apprendre plus sur les
conceptions et perceptions des scientifiques croyants et pratiquants,
chose à laquelle je ne m’étais encore
intéressée jusque là. Cependant, et encore une fois, ces théories sont abordées
et passées en revue rapidement, délaissée pour une intrigue plate, si bien que
ce fameux débat est refoulé aux oubliettes.
Les personnages sont passablement
attachants. Si la plupart garde un comportement des plus neutres, par
conséquent irréalistes, dans une telle catastrophe mettant en jeu leur vie, les
rares personnages sur lesquels se focalisent l’auteur restent stoïque et
gardent la personnalité qui leur est propre tout au long de leurs épreuves.
Ainsi nous voyageons dans les univers au côté de
Laura, scientifique qui se cherche encore dans la cinquantaine passée. Les
souffrances qu’elle endure et les souvenirs qui en resurgissent ont pour but de
la rendre attachante à souhait, et cela fonctionne.
A ses côtés séjournent son assistant Neko, auquel sont
liés des secrets très, très prévisibles. Le comportement du jeune homme reste
pourtant très amusant à lire, lui qui, à vingt ans, est capable de rabattre le
caquet de soldats expérimentés. Toutefois certaines révélations, notamment sur
le sujet de l’enfance et des liens amicaux inexistants, tendent à le rendre
tout aussi attachant que Laura, un attachement davantage du à la pitié et à la
compassion qu’autre chose.
Nous avons également Jim Conrad, le Colonel en charge
de superviser cette mission. Impliqué dans une situation impossible, son devoir
n’est pas des plus simples mais sa manière de garder la tête froide et un
comportement des plus vertueux vis-à-vis de la morale en font quelqu’un de très
respectable, même si son rapport avec le lecteur s’arrête là.
Au final, en ce qui concerne les personnages, je
trouve dommage que le focus s’étend sur un nombre restreint de personnages
alors que l’intrigue avait tout le potentiel pour évoquer d’autres individus et
les corps de métiers, très pointilleux, qu’ils représentent.
Quant au style, la plume ne porte aucun signe
distinctif, voire aucune personnalité. Si l’auteur avait le souhait de rester
des plus neutres pour livrer son récit dans un contexte brut de décoffrage, c’est
réussi. Il ne se dégage rien de cette lecture, et cela permet seulement un
rythme de croisière apprécié lors de cette lecture.
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