Jacob est un ado comme les autres,
excepté qu'il se pose des questions sur son mystérieux grand-père. Quelles sont
ces étranges photos d'enfants qu'il lui montrait quand il était petit ? Les
histoires qu'il lui contait sur eux étaient-elles vraies? Et pourquoi
disparaissait-il aussi souvent ?
Tout s'accélère le jour où il le retrouve blessé dans
son jardin. Jacob a vu des monstres, il en est sûr, et personne ne veut le
croire. Il ne lui reste qu'à suivre les dernières instructions qu'a murmuré son
grand-père avant de rendre son dernier souffle...
Mon avis :
Je dois avouer que si je n’avais pas
vu ce livre partout sur la blogosphère et dans les communautés littéraires, jamais
je n’aurai eu la curiosité d’ouvrir ces pages. Mal m’en aurait pris car, sans
être excellent, il m’a fait passer un excellent moment (et frissonner parfois !).
Si le prologue éveille notre
curiosité face aux souvenirs que nous dévoile Abe, le grand-père de Jacob, l’interprétation
rapide qui en découle en assimilant le tout à la Seconde Guerre mondiale et le
génocide des Juifs m’a un tantinet gâché le goût de la découverte, car je
trouvais l’image un peu trop simple. Fort heureusement, la suite du récit se rehausse
de quelques couleurs, sombres et glauques certes, mais qui relancent l’intérêt
et l’aspect fantastique de l’intrigue.
Nous « voyageons » aux
côtés de Jacob, un jeune homme qui ne trouve pas sa place dans la société, jugé
comme perturbé, même par ses parents. Si cette solitude nous est décrits sans
tomber dans un pathétisme ambiant, le lecteur compatit et se prend de sympathie
pour ce gamin aux aventures pour le moins inhabituels.
Très vite, les faits fantastiques
apparaissent et nous plonge dans une sorte de stupeur, voire parfois d’horreur
figées. Figées, car l’action s’étale énormément, si bien que nous avons l’impression
de camper sur nos positions sur une longue période, créant de temps en temps l’impression
que l’histoire traîne en longueur. Pourtant, les révélations jonchent le récit
et la dernière, quant à l’identité du Ernst, une créature changeant de
physionomie et avide d’enfants particuliers, fut vraiment un très bon
rebondissement (bon, moi, je ne m’y attendais pas mais peut-être que d’autres
lecteurs sont plus futés !).
La fin accélère grandement, on sent
et on vit le danger au même titre que les personnages et sur les cinquante
dernières pages nous sommes vraiment plongés au cœur de l’action.
Il faut également reconnaître que
les photographies insérées dans le récit suscitent autant voire davantage que
les mots l’horreur, notamment quand les Ernst sont visibles dessus (j’ai lu ce
passage dans la nuit, autant vous dire que j’ai frissonné comme pas possible…).
C’est extrêmement rare de découvrir
un récit qui contient et se repose sur des documents externes, or ici cela se
complète à merveille, entre ambiance du livre et état d’esprit : quand
Jacob se méfie des trucages en dévoilant les rouages du trucage, il devient
évident qu’il a raison ; quand le doute le prend à nouveau, on le partage
autant que lui. En bref, l’idée est très bien exploitée !
Les personnages possèdent tous une
grande profondeur dans leur personnalité. On découvre une Miss Pérégrine à la
fois protectrice et autoritaire, mais tout de même le plus souvent joviale.
Bien qu’engoncés dans des corps d’enfants, ces derniers font preuve d’une
grande maturité, ce qui étonnerait les gens qui ne sont pas dans la confidence
de leur secret, et détiennent des pouvoirs divers et variés, dont parfois on
aimerait posséder (je pense au pouvoir d’Emma, que j’ai toujours souhaité…). Il
faut pourtant préciser que ces pouvoirs ne sont pas liés à la représentation
simpliste de notre époque, liée à des super-héros en tout genre. Non, les dons
des enfants particuliers sont décrits comme plus normaux, et un peu plus
glauques aussi, contribuant à appesantir une atmosphère déjà suffocante.
Le style n’est pas forcément
difficile à appréhender, mais il laisse quand même une impression d’entraver la
progression de notre lecture. Cette dernière n’est en effet pas fluide, et c’est
bien dommage car cela aurait pu donner un coup de pouce au livre. Néanmoins,
cela accentue également l’atmosphère pesante et glauque, donc selon les envies
du lecteur ce point peut être un mal comme un bien. De mon côté, je suis assez
mitigée, pour les raisons énoncées : une petite fluidité supplémentaire
aurait été appréciable, mais je me contenterai du peu fourni.
Publié
chez Bayard Jeunesse, le roman se veut donc destiné à un lectorat assez jeune.
De mon côté, je le conseille davantage à un public plus mature, afin que la
lecture soit plus percutante, moins choquante, avec une phrase interprétative.
En
conclusion, un premier tome qui pose les bases solides d’une histoire à l’atmosphère
pesante, selon l’image que l’on possède de l’ambiance de l’époque. Les
personnages ne sont pas particulièrement attachants mais dégagent une aura
intrigante. Le point fort de cette série se pose bien évidemment sur cette
complémentarité entre récit et photographies. Une agréable découverte, plutôt
marquante.
Les autres titres de la saga :
1. Miss Peregrine et les enfants particuliers
2. Hollow City
4. La Carte des jours
5. La Conférences des oiseaux
- saga en cours -
Je l'ai lu la semaine dernière ! ^^
RépondreSupprimerJe dois dire par contre que pour ma part, ça a été une bonne lecture mais sans réel plus. J'en attendais énormément avec tous les avis que j'avais lu...
Oui, j'étais justement allée voir ta chronique pou découvrir ton ressenti et ça m'avait un tantinet refroidi ^^
SupprimerC'est vrai que les avis étaient assez positifs dans l'ensemble mais je m'attendais à ça quand j'allais le lire donc je pense avoir davantage apprécié que toi car je n'ai pas eu le coup de la déception.