Les Messagers des Vents, tome 1

        Ses cheveux bleus, son pendentif, il faut les cacher, Eriana le sait. Fuir, rester sur le qui-vive, l’arc à la main, c’est son quotidien. Le jour où elle croise la route de Setrian, jeune messager de la cité d’Ivoire, tout bascule. Eriana a été désignée par une prophétie, avec neuf autres jeunes filles. Les pouvoirs de l’une d’entre elles permettront de sauver Myria. Le problème : Eriana n’a pas conscience de l’existence de ses pouvoirs. Elle ne connaît pas leur étendue, ignore comment les utiliser. Pourtant, il lui faudra apprendre les codes de Myria, déjouer les pièges, deviner le jeu de ses ennemis.

           Je tiens tout s’abord à remercier la plateforme NetGalley et les éditions Le Masque pour ce partenariat.

       Je fus très rapidement captivé par le début de cette intrigue bien que celle-ci commence de manière légère et tendre, malgré l’apparition de petites questions concernant le comportement des personnages. Nous découvrons rapidement l’héroïne principale, Eriana, jeune femme que ses cheveux rendent unique par les reflets azurés qu’ils contiennent et nous comprenons très vite qu’elle est poursuivie par des bandits et des villageois en raison de sa différence. Beaucoup de questions sont donc soulevés dés le début du tome, ce qui a accru mon intérêt pour l’œuvre.

       Par la suite, le rythme fut plus lent car un nouveau monde naissait devant Eriana, elle qui s’est aperçue de son ignorance sur ses origines, elle qui se croyait unique. Elle va devoir se familiariser avec son Inha, cette forme d’énergie qui lui permet de maîtriser l’élément de l’air. Dans cet apprentissage, j’ai apprécié cette phase d’aventure où le protagoniste continuait d’apprendre au fur et à mesure des rencontres, mêlant ainsi actions et leçons. L’ennui est ainsi chassé tout au long du roman, et on savoure à notre rythme cet univers original.

       Les rebondissements sont également au rendez-vous à la fin de l’œuvre, pour notre plus grand régal. En effet, le rythme lascif de la première moitié du livre, quoique lascif mais pas dérangeant pour autant, s’accélère considérablement alors que les desseins de la Velpa, « les forces du mal » à combattre, perdent de leur trouble pour gagner en consistance et en machiavélisme.

       La fin est tout bonnement excellente et invite à poursuivre son voyage directement avec le second tome, tome qui n’est malheureusement pas encore publié… L’attente va être longue !

       Il faut également savoir que l’auteure prend le temps de dépeindre les rouages de son univers, que ce soit la beauté de son univers ou la complexité de sa magie, deux thèmes sur lesquels je ne veux pas parler plus en détails pour vous laisser tout le bénéfice de ces découvertes envoûtantes.

       Néanmoins quelques lignes supplémentaires sur les Friyens et Na-Friyens n’auraient pas été de trop, j’ai eu l’impression que les divergences étaient survolées, c’est bien dommage.

       Les personnages sont tous présentés pour être attachants.

       En premier on découvre bien sûr Eriana, que son impulsivité la différencie des autres. Son caractère franc et altier renforce l’attache du lecteur envers elle, et seul son agacement à l’égard de Setrian à de multiples reprises m’a légèrement fait froncer les sourcils. Mais sinon c’est une jeune femme qu’on se plairait à avoir comme amie.

       Setrian est quant à lui un personnage plus sombre, plus réservé. On le découvre alors qu’il est troublé par la présence de la jeune femme, comportement expliqué plus loin par la mission qui fut sienne pendant des années. Si ce personnage devient aussi attachant que son amie, ses sentiments à peine voilés vis-à-vis d’elle m’ont tout de même irrités puisqu’il a déjà connu les effets de l’amour avec Evandile, pourtant il ne reconnaît pas tout de suite l’amour naissant. Une petite incohérence donc, qui ne gâche toutefois en rien l’ensemble de l’œuvre.

       Les autres personnages sont tout aussi bien, que j’évoque la famille de Setrian (notamment sa mère Armia et sa sœur Lynn) ou encore les amis acquis à la Tour des Vents ou en route vers le territoire de la Terre.

       Concernant les personnages de la Velpa, je fus un peu plus sceptique. S’ils ne dénotaient en rien avec l’ensemble de l’œuvre, certains attraits ont parfois frôlé le stéréotype. Mais l’auteure a su se rattraper en bon moment avec Mesline, ou l’effroi d’Evandile, si bien que ces menus défauts se sont rapidement effacés.

       Enfin, il m’est impossible de ne pas évoquer cette plume si onirique. Je ne dis pas, tout est envoûtant dan cette œuvre, mais c’est le style d’écriture qui donne toute sa force à l’ensemble. Grâce au style, on parcourt le livre sans même s’apercevoir d’ô combien on avance rapidement. Et à la fin, on en redemande !

       En conclusion, je dois avouer que je ne m’attendais pas à une intrigue aussi forte, aussi enivrante. Je fus séduite du début à la fin, malgré quelques menus défauts, par le caractère des personnages, le développement discret des relations entre eux, de cet univers original et de la plume envoûtante. J’ai pourtant dévoré ce petit pavé sur un temps record, raison pour laquelle je n’hésite pas à dire que c’est un premier tome magnifique, un coup de cœur que je recommande chaudement à tous !

Les autres titres de la saga :

1. Les Messagers des vents

2. Sanctuaires

- Saga en cours -