17 mai 2016

Les Chemins de poussière, tome 1 - Saba, Ange de la Mort





       Au coeur d'un univers futuriste dévasté, la quête haletante d'une héroïne exceptionnelle. 

Je vais bientôt mourir, il dit très vite.
Non, Pa!
Ecoute. Je sais pas ce qui se passe après. Je n'ai eu que des visions. Mais ils vont avoir besoin de toi, Saba. Lugh et Emmi. Et d'autres encore. Beaucoup d'autres. Ne cède pas à la peur. Sois forte, comme je sais que tu es. Et n'abandonne jamais, tu as compris, jamais. Quoi qu'il arrive.






           Malgré ma réserve quant à la première de couverture qui me laissait de marbre, j’ai tout de même emprunté ce livre à la bibliothèque, me disant que dans tous les cas, si je n’appréciais je pouvais l’abandonner.

       Et c’est bien ce qui a failli arriver dans les premières pages du roman.
       Nous atterrissons dans un monde apocalyptique discret, puisque les modifications de notre univers que ce genre apporte ne sont pas expressément dépeintes, si bien qu’à part le sable et la poussière, on ne visualise aucune différence avec le monde actuel. On peut même se dire que nous nous situons dans le désert du Sahara et puis c’est tout.
       De plus, le protagoniste, une jeune femme de dix-huit ans répondant au nom de Saba (tiens, ça me dit quelque chose), nous apparaît d’emblée comme revêche et antipathique, qui n’a d’yeux que pour son frère Lugh, presque comme si elle était amoureuse de lui. Dérangeante donc, j’ai eu du mal à l’apprécier, et ce pendant une centaine de pages…
       Dans ce début, le style d’écriture est également difficile d’accès. Très peu de ponctuation et aucun caractère pour indiquer un début de réplique, les dialogues étant parfois insérés directement dans la narration. Cela rajoute du chaos à l’ensemble, et personnellement je n’ai pas apprécié cet effet.
       Voilà donc pour tous les défauts dans les quatre-cinq premiers chapitres, soit environ une centaine de pages (sur trois cents cinquante…).

       Par la suite, tout s’éclaire et j’ai pris davantage de plaisir pendant ma lecture.
       L’action apparaît enfin à Hopetown, une ville qui porte mal son nom en raison de l’esclavage mais surtout de ce que Saba et sa sœur Emmi vont devoir supporter, avec la détermination de toujours libérer Lugh comme seule carotte pour tenir le coup.
       Cela va être l’occasion de découvrir une autre partie de la personnalité de Saba, la meilleure selon moi, avec cette fameuse détermination et cette colère canalisée qu’elle relâchera seulement lors des combats dont dépend sa survie.
       C’est également à Hopetown que la petite bande qui accompagnera Saba jusqu’au bout de sa quête prendra forme, un attrait supplémentaire pour le plaisir du lecteur.
       Plus qu’une balade dans le désert, l’action va enfin voir le jour à partir de ce moment, et les rebondissements gagnent en intensité dans les cinquante dernières pages, ajoutant de ce fait une surdose d’intérêt, et je ne regrette finalement pas d’avoir tenu jusque-là, malgré ce début particulièrement difficile.

       Les personnages ont tous une personnalité qui leur est propre, et c’est un atout précieux dans un livre où le décor est similaire tout au long de l’œuvre.
       On découvre donc Saba, cette jeune femme au tempérament noir et trempé. On réfléchit à deux fois avant de lui accorder notre confiance ou notre attachement et, vu ses petites crises de colère égocentrique, on fait bien. Si une évolution vient fléchir cette tendance dans le bon sens, j’aurai éprouvé trop de mal à l’apprécier depuis le début pour que mon appréciation change aux dernières pages.
       A ses côtés voyage Emmi, sa petite sœur de neuf ans, tout aussi égoïste que sa sœur, à croire que c’est de famille. Jusqu’au bout elle aura joué à la peste qui n’écoute pas sa sœur, et le comportement familial dans son ensemble fut rapidement agaçant.
       Heureusemet, on découvre d’autres personnages comme Jack, énigmatique et serein, Epona et Cendre, deux jeunes filles au grand cœur et à l’humour bénéfique, Ike, cet ours au grand cœur également. Ce sont surtout eux qui m’ont permis de tenir jusqu’à la fin depuis Hopetown, et je dois dire que je pense que j’aurai abandonné si l’intégralité du premier tome n’avait été que les conflits entre Saba et Emmi.
       Dans les points négatifs, la relation amoureuse, qui se devine au premier coup d’œil entre les deux concernés, est, comme je viens de le faire comprendre, trop prévisible. Aucun effet de surprise n’intervient et l’évolution des sentiments est trop brutale pour que je l’apprécie…

       Comme je l’ai déjà dit au début d’article, il fut pour moi difficile de m’habituer au style d’écriture un poil décousu, d’autant plus que je ne portais pas l’intrigue dans mon cœur. Mais une fois que l’action est entrée en jeu, ce fut plus facile à lire et mon attention s’est portée sur autre chose qu’elle. Selon moi, il faut aimer l’histoire pour apprécier la plume, sinon celle-ci ne sera qu’un frein supplémentaire au plaisir de lire.

       En conclusion, j’ai eu énormément de mal pour avancer dans cette intrigue avec un début tortueux tant au niveau de l’intrigue qu’auprès des personnages en perpétuels conflits. Une fois passée la première grande ville, l’action gagne en intensité et les défauts s’effacent, hormis la relation amoureusement tellement prévisible, pour ne laisser place qu’au plaisir de découvrir cette Dystopie. On passe un bon moment et la fin donne envie de lire la suite, mais ce ne serait pas pour tout de suite…






Les autres titres de la saga :
1. Saba, Ange de la Mort
- Saga terminée - 



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