13 mars 2016

Phobos, tome 1

Synopsis :

Six prétendantes d’un côté.
Six prétendants de l’autre.
Six minutes pour se rencontrer.
L’éternité pour s’aimer.

Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars. Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l’une des six élues.

Elle a signé pour la gloire.
Elle a signé pour l’amour.
Elle a signé pour un aller sans retour.
Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.

Mon avis :

            Avec les très bons avis qui ont circulé dans les communautés littéraires et le lancement d’une lecture commune sur Livraddict, je fus assez curieuse pour ne pas avoir envie de louper cette envolée dans l’espace.

            Toutefois, je me suis laissée couler prudemment dans cette intrigue. La dystopie young adult a connu une flambée ses dernières années, autant dire que ce n’est plus ce qui manque dans les étagères. Cependant, le speech m’intriguait vraiment et j’étais curieuse de voir comment l’auteur, dont je ne connaissais aucun de ses titres jusqu’à celui-ci, se débrouillerait dans un milieu aussi restrictif qu’une capsule spatiale.

            Je vous avoue que je suis un peu déçue par la mise en forme de la narration. Si je comprends que l’auteur n’avait pas vraiment le choix s’il souhaitait garder le mystère des prétendants au sujet du sexe opposé, j’aurai préféré découvrir les personnages déjà introduits dans l’espace, et qu’on apprenne leur chemin jusque-là par le biais de flash back. Si cet effet aurait à peine complexifié l’intrigue, cela aurait surtout permis de garder un léger goût de suspens.
            Puisque je démarre directement par les aspects négatifs de l’intrigue, je vais m’épancher également sur les speed dating. Elément central de la narration, cette partie implique une concentration sur la romance, à peine interrompue par les diatribes des membres de Genesis, et j’ai eu énormément de mal à accrocher, n’étant pas une grande fanatique de ce genre littéraire. Je me suis tout de même laissée prendre au jeu des petites conspirations bien girly et du triangle amoureux, dont l’effet est plutôt réussi (dans le sens où j’ai fini par ressentir de la joie ou de la compassion pour tel ou tel personnages dont je tairais le nom !).
            Heureusement, pour offrir un léger équilibre à cette romance multiple, l’importance d’un personnage s’éveille progressivement grâce à l’enquête qu’il est bien décidé à mener pour découvrir le pot-au-rose de l’organisation derrière ce projet de grande envergure. Autant dire que cela relève entièrement l’intérêt car on se demande quel sera le poids de ce personnage dans les rebondissements futurs.
            Je fus agréablement surprise par les révélations au sujet du groupe Genesis, des révélations survenues dés les premiers chapitres du premier acte. Si on devine aisément ce qu’ils recherchaient, cela implique beaucoup de choses et entraînent un flot d’interrogations, ce qui accélère notre rythme de lecture pour en apprendre davantage le plus rapidement possible, savoir comment tous (oui, tous !) vont parvenir à sortir de ce guêpier.
            Enfin, je trouve que la fin relève considérablement les longueurs des deux premiers tiers. En effet, le rythme s’accroit brutalement au même titre qu’apparaissent, certes plus en douceur, les doutes dans les certitudes de Léonor, l’héroïne principale. On veut savoir comment cette dernière va réagir, comment va-t-elle affronter son choix, et comment tiendra-t-elle à ce qu’elle élira comme son principal ennemi. L’intrigue devient ainsi intense, autant vous dire que je comprends pour quelles raisons ce fut le coup de cœur pour beaucoup, même si le livre n’a pas eu le même impact sur moi en raison des précédentes longueurs.

            Vu la multitude des personnages, douze prétendants, un jeune adulte enquêteur, les membres du programme Genesis, etc, je me vois mal faire un portrait de chacun.
            Je me dois cependant de m’arrêter sur Léonor, l’héroïne principale. Je fus un peu exaspérée par sa manière de rejoindre la navette avant le décollage, une manière de se détacher du lot. Elle participe à un projet pendant un an et doute seulement une minute avant le grand plongeon ? L’aventure à ses côtés partait mal, amplifié par une suite où elle a du mal à trouver son équilibre dans la bande de prétendante. On la voit comme un mouton noir et cela m’exaspère de voir toujours les mêmes éléments relationnels dans ce genre littéraire. Et puis elle passe du rôle de fille chiante et complexée à celui de bombe fatale sans rivale, et ce fut un peu le pompon… Heureusement que les doutes progressifs qui la submergent à la fin rattrape cela sinon je l’aurai vraiment trouvé antipathique.
            Parmi les autres prétendantes, je me suis davantage attachée à Kris. Bien sûr, c’est celle qui suscite le plus d’émotions après Léonor dû aux petites péripéties qu’elle subit. Elle est présentée comme une blonde angélique et candide, le genre de filles auquel on se veut protecteur. Quant aux autres, elles étaient à mon sens trop superficielles et je me demande comment l’auteur va bien pouvoir annihiler tout cette négation autour des personnages.
            Parmi les garçons, tout est naturellement mis en œuvre pour émoustiller les filles, que ce soit les personnages ou les lectrices. Si j’ai bien aimé le profil de Marcus, énigmatique et ténébreux, et eu pitié de Tao (que Fangfang ne se rende pas compte qu’il est tétraplégique, quand même…), je suis également passée à côté de leurs charmes.

            Dans tout cela, si le style ne m’a pas du tout envoûté, il est tout de même suffisamment léger pour qu’on prenne plaisir à découvrir son intrigue, au point même de vouloir enchaîner sur la suite ! Fluide et léger, il permet qu’on lise ce petit pavé de manière rapide et plaisante, si bien que ça rehausse tout de même l’ensemble de l’œuvre.

            En conclusion, quelques petites déceptions autour de l’intrigue et des personnages dues à un manque de complexité et une grande superficialité pour la plupart d'entre eux. Léonor m’a exaspérée plus qu’autre chose mais j’ai su apprécier les changements de sa personnalité survenus à la fin de ce premier tome. Quant aux hommes, tout est mis en œuvre pour que le charme opère sur le lectorat féminin mais, sincèrement, je n’ai rien ressenti si on met de côté Marcus (et encore…). Le style est fluide, léger, mais ne casse pas non plus trois pattes à un canard. En bref, j’ai passé un agréable moment et je lirai très prochainement la suite, mais mon engouement n’atteint pas l’extase comme pour beaucoup d’autres.





Les autres titres de la saga :
Tome 1
Tome 2
Tome 3
- saga terminée -

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