Quelques opérations chirurgicales plus tard, Sal Cupertine n'existe officiellement plus : il a laissé la place au rabbin David Cohen, officiant à Las Vegas au sein de la très respectable synagogue Beth Israel. Nouvelle identité, nouvelle vie. Désormais capable de citer des passages entiers de la Torah, l'ancien tueur ne tarde pas à se prendre au jeu. Mais ses employeurs, qui utilisent le cimetière voisin pour leurs petites magouilles, n'en ont pas fini avec lui, et le FBI n'est pas en reste : l'agent Jeff Hopper, en effet, a juré de venger la mort de ses trois collègues. Bandit d'un côté, homme de Dieu de l'autre, Sal ne va pas s'en tirer si facilement !
Après le franc succès et le plaisir que j’avais ressenti en lisant Le contrat Salinger, j’avais hâte de me replonger dans une nouvelle parution de cette édition.
Le début fut pourtant un peu plus difficile à prendre en main. On découvre un as du crime lié à une mafia américaine en pleine réunion avec des inconnus. A la fin, il va se rendre compte que quelque chose d’anormal a eu lieu et il va décider de les tuer dans un sursaut d’impulsivité qui va le conduire droit en enfer.
Je m’étais préparée à ce que l’intrigue soit lente à se lancer mais je ne m’attendais pas à ce que cette longueur perdure une bonne partie du livre. Même la fin se déroule d’une manière calme et contrôlée, comme si son statut de rabbin avait totalement changé sa manière d’appréhender le monde.
Je fus tout de même légèrement mitigée sur la fin. En fait, cette fin change des polars que je connais. Elle s'opère en douceur. L'énigme se résoud pourtant. On appréhende aucun "ennemi" dans ce livre, dans le sens où le tueur change tellement de personnalité qu'il se place à hauteur de la noirceur des autres personnages. Du coup, j'apprécie qu'il y ait une nuance dans les notions de bien et de mal, mais je fus déçue que la fin ne se fasse pas plus marquante que cela.
L'une des grandes forces de cette intrigue repose sur l'opposition scénaristique entre le pourchassé et le pourchasseur, le gibier et le chasseur. Cela permet de poser les personnages sur un pied d'égalité et donc d'avoir une ambivalence entre bien et mal.
En revanche, je fus un peu plus perdue quant à la notion de temps passé. S'il arrive que l'auteur évoque des semaines, cela ne tient que sur une ou deux phrases, ce qui est bien peu pour se rendre compte de la durée de la cavale.
Les personnages sont peu nombreux mais se ressemblent tous, dans le sens où ils ont tous leur petite part de noirceur.
Sal Cuppertine ou encore David Cohen est le personnage qui a le plus évolué. Passé de tueur à rabbin laisse forcement des traces et même s'il prêche les bonnes paroles de Bruce Springsteen, ce qui prête à rire face à des gens éplorés, les principes de vie que ses dogmes dégagent sont tout de même d'actualité et plein de bon sens. Ce qu'il vit ne tend pas à le rendre attachant mais j'ai fini par l'apprécier.
Jeff Hooper a tout du bon fédéral qui aime remuer la merde au point d'en perdre son job. Si je ne l'ai pas particulièrement trouvé attachant, je me suis habituée à sa présence et à son efficacité.
Les autres, ils sont là pour renforcer crédibilité de l'ensemble et cela fonctionne à peu près.
Quant à la plume, elle est toute aussi douce et neutre que l'intrigue, elle ne nous tire pas vers la fin mais nous fait apprécier chaque tournure de phrases.
J'ai eu du mal à rentrer dedans mais une fois passés les deux premiers chapitres, je n'ai pas su lâcher le livre. Si l'intrigue reste plate et neutre, l'ambivalence des personnages à propos des notions de bien et de mal rend la lecture savoureuse. La plume est douce, sans être unique. Dans l'ensemble, ce livre est sympathique et je le recommande à ceux qui rêvent de polar sans tension haletante.
13/20
Il faut que je le tente, celui-ci !
RépondreSupprimerYep, je te le conseille parce que hormis le début, il se lit plutôt bien ;)
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