Un vieil homme à cheval parcourt la France, vidée de ses habitants comme la totalité de la planète, à la suite d'une pandémie foudroyante quarante-cinq ans plus tôt.
En chemin, il traverse des villes envahies par la végétation et peuplées par des animaux sauvages, ainsi que quelques communautés de survivants octogénaires. Au crépuscule de sa vie, égrenant ses souvenirs, il veut une dernière fois voir la mer.
Dans ce monde désert, quelques destins se croisent : une femme cherche désespérément à mettre un enfant au monde, l'équipage de la première expédition avortée vers une autre étoile atterrit en catastrophe. Mais l'existence de ces survivants n'est peut-être pas due au hasard : quel est ce météore bleu vif que les rescapés aperçoivent parfois dans le ciel ? Un espoir venu d'ailleurs ou le dernier signe de l'apocalypse ?
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat !
Pourquoi ce livre ? Repéré sur les réseaux de l’éditeur pour sa sublime couverture, je me suis laissée tenter par le résumé très intrigant sur cette fameuse chute de l’humanité.
J’avais un peu peur de mal vivre la lecture en raison de l’actualité et de cette fameuse saloperie qu’est la Covid, mais finalement c’est passé crème car malgré la présence d’un méchant virus plus dévastateur encore, ce qui forme la cause de l’intrigue est très vite éclipsé pour s’orienter vers le peu d’hommes encore en vie et ce qu’ils mettent en place pour rendre celle-ci plus supportable.
J’ai beaucoup aimé la construction du récit, qui alterne le présent de plusieurs individus qu’on va recroiser au fur et à mesure des âges, et le présent d’un seul homme, celui qui pense être le dernier des Hommes. Je trouve le parallèle entre les deux époques très orchestré et si je regrette avoir deviné trop facilement l’identité du Cavalier, ce n’est finalement qu’un petit détail risible à côté de ce que l’auteur a construit.
Même si les sujets et les personnages se recoupent, l’auteur a fait le choix d’une construction en nouvelles, avec bien entendu la présence de fil rouge et l’assurance que ces récits de vie ou aventures ont un but commun, une finalité qui va détoné. D’ailleurs j’ai vu que l’auteur avait enrichi son texte et j’ai cru comprendre que la première version comptait moins de deux cent pages et je suis très curieuse de connaître son contenu, car j’ai le sentiment qu’il devait manquer beaucoup de choses pour vraiment apprécier l’univers, son thème et son propos.
Je ressors néanmoins déçue par la prise de position sur la fin, j’aurais souhaité une purification pure et simple, au lieu de repartir sur les mythes religieux qui fondent notre genèse. C’était un choix trop évident, pas assez brutal à mon goût, avec le sentiment d’une deuxième chance qui ne rime à rien vu les défauts de l’humanité.
J’ai beaucoup aimé les personnages. On pourrait croire que le format ne permettrait pas de s’attacher à eux, pourtant je me suis surprise à prendre plaisir à les croiser çà et là, à les connaître et à témoigner de leur évolution. Le récit de la Princesse des rats m’a beaucoup touchée, d’être rejetée d’une première communauté, attirante, pour être accueillie dans une communauté qu’on juge malsaine, nuisible. Ce fut un beau pied de nez aux idées reçues. Les autres personnages m’ont moins marquée, j’ai d’ailleurs oublié la plupart des prénoms en dehors de Sébastien, pourtant ils ont laissé une certaine empreinte en moi et c’est bien pour cela que j’ose dire que cette lecture me restera dans le temps.
Le roman se lit très bien. Le style de Jean-Pierre Andrevon manque peut-être de caractère à mon goût, toutefois l’ensemble est limpide, accessible, un bon contre pied entre la dureté voire la violence de l’intrigue avec une plume plus légère.
Le Monde enfin aurait pu être un coup de cœur. La fin sans audace m’a déçue. En dehors de ce choix de renouveler l’espoir par cette deuxième chance, je n’ai pas boudé mon plaisir lors de cette lecture, découvrant de nouveaux personnages et de nouvelles aventures au fur et à mesure de ma progression. L’ensemble est cohérent, bien orchestré, avec une sensation de documentation pour rendre cette fin plausible. J’ai adoré et je sais d’avance que cette lecture me marquera positivement avec, en prime, l’envie de découvrir d’autres œuvres de l’auteur.
16/20
Pourquoi pas, à l'occasion ?
RépondreSupprimerJe suis bien incapable de te dire s'il te plaira mais j'espère que tu lui laisseras sa chance ;)
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