Avec « Les Tiges », Thomas Geha nous emmène sur la Station Terre, où ce qui reste d’humanité vit en symbiose avec une espèce extraterrestre. À ceci de particulier que l’espèce en question n’est ni zoomorphe, ni humanoïde, et que la relation qui les unit aux Hommes n’est pas sans conséquence pour ces derniers. Loin s’en faut !
De l’importance de bien connaître – et comprendre – ses alliés, surtout quand ils viennent d’un autre monde.
Pourquoi ce livre ? Il est vrai, c’est avant tout le nom de l’auteur sur la couverture qui m’a interpellée en premier. J’aime beaucoup les romans et autres productions de Thomas Geha, j’ai donc profité d’une rencontre avec la maison d’édition au festival Ouest Hurlant pour acquérir cette nouvelle d’une vingtaine de pages : dévorée dès le lendemain, elle n’aura pas moisi dans la PAL !
Les Tiges est une lecture très spéciale. Les Hommes subissent actuellement la condition peu reluisante d’être des esclaves d’une espèce végétale, dont les membres se décrivent comme des sauveurs de l’humanité. Loin d’être sombre et éprouvante, l’ambiance est cadencée par les vols spatiaux, donnant une petite saveur de space opera. L’espoir est également présent, par le biais de l’héritage de notre espèce et le besoin de transmettre ce que nous sommes, nos gènes comme nos connaissances.
J’ai beaucoup aimé la vision qu’ont les Tiges de l’humain. Pour eux, nous ne sommes qu’un outil pour prévenir toute menace et remporter, batailles après batailles, le conflit contre leur ennemi, les Ailaidarlis. Finalement, l’Homme est un outil dans cette lutte acharnée, un moyen comme un autre d’infiltrer les lignes ennemies et en apprendre plus sur cet adversaire. Selon moi, c’est une manière détournée de critiquer l’humanité, qui est capable (qui l’a déjà fait et le fera encore) de reproduire la même chose, c’est-à-dire se servir de tout outil, même de la vie, pour parvenir à ses fins.
J’ai bien aimé les personnages, même si c’est rageant de les effleurer et de devoir les quitter si vite. La communauté d’humains que l’on découvre donne envie d’en savoir plus, de découvrir leurs pensées et de comprendre leur évolution plus encore, leur façon d’accepter ou d’envisager cette relation avec les Tiges.
Avec le recul, je me rends compte que je me suis bien moins attachée à Alis, le seul personnage féminin du récit, qu’à Etho, son compagnon. Alors que la première n’occupe pas forcément le beau rôle, Etho fait preuve d’une grande fidélité aux Tiges dans ses décisions.
Quant au style d’écriture, je prends toujours plaisir à lire la plume de Thomas Geha. C’est frais, humble, avec une efficacité redoutable. Ça se lit tout seul et ça nous divertit !
Une petite nouvelle que je ne regrette pas d’avoir acheté. Les messages sont pluriels, les personnages font réfléchir et le tout est enrobé par un décor spatial convaincant. Comme toujours frustrée de se “trop peu”, je suis surtout conquise par cet ensemble maîtrisé !
17/20
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