21 nov. 2022

Capitale du Nord, tome 2 - Mort aux geais !




Après les terribles meurtres de la maison De Wautier, le monde d’Amalia Van Esqwill s’est écroulé. Considérés comme les principaux suspects, Yonas et elle trouvent refuge dans les tumultueux Faubourgs de la ville. Mais s’ils peuvent se cacher de la garde havenoise, qui les protégera de l’emprise de l’enchantement ? Pour survivre, Amalia devra surmonter sa douleur, dompter ses peurs, s’adapter à la clandestinité... et accepter de confier son destin au jeu de la tour de garde.



Pourquoi ce livre ? Tout simplement parce que je suis fan de cette aventure d'une saga comptant deux trilogies écrites en parallèle et qui se répondent l'une l'autre.

Mort aux geais me laissait énormément perplexe quant à son titre. Jusqu'à maintenant je n'avais jamais vu ce nom d'oiseau dans le décor de Dehaven et je me demandais à quoi ça pouvait faire référence. L'autrice ne réserve pas la surprise longtemps et je dois dire que je ne fus pas déçue.

Le début nous plonge très rapidement dans la vie misérable d'Amalia et Yonas. Après le grand final du tome précédent, digne d'un roman de George R. R. Martin, je ne savais pas dans quel état on allait bien les récupérer. Ils sont évidemment très déprimés voire léthargiques. L'émotion est poignante, bien reconstituée, j'avoue avoir été touchée par leur détresse. Seulement on n'abat pas leur instinct de survie si facilement. Très vite, une routine se met en place entre les deux, avec le développement d'une Machine envoûtante mais ô combien risquée.

J'ai été tenue en haleine. La part de magie est bien plus exploitée dans ce tome. On n'obtient pas forcément de réponses sur la complexité et l'origine de l'enchantement, toutefois les personnages en usent de différentes manières, si bien qu'on assiste à son plein potentiel. Entre ça et les multiples intrigues que magie et révolte soulève, j'ai été happée du début à la fin !
Vous avez bien lu, ce roman évoque la révolution des petites classes contre les nobles. Et pas que. Quelques autres combats, parfois personnels, sont décrits ici, dans toute leur violence. L'occasion est donnée de pointer du doigt les faiblesses de chacun.

Le rythme est très posé. De la remise sur pieds au soulèvement du vent de révolte, c'est une routine quotidienne qui se met en place et on ne peut pas dire que ce soit mouvementé, même si certaines nouvelles et quelques face à face ajoutent un sel bien amer. On ne s'ennuie pas pour autant, tant la relation entre Amalia et Yonas est intense, créant des étincelles. Le dernier tiers gagne en tension, avec les violences allant crescendo, les rebondissements quant à la sécurité des deux jeunes gens et les nombreuses rencontres sur leur chemin. D'ailleurs, la toute fin m'a soutiré un sourire, car je me doutais qu'on allait assister à un certain croisement. Et là, je ne peux que dire que j'ai hâte de dévorer la suite des tomes de la Tour de Garde !

J'aime toujours autant les personnages. Hirion me manque énormément. Cependant le duo que forment Amalia et Yonas est parfait. L'une impulsive et l'autre plus réfléchi, l'une entêtée à la langue bien pendue et l'autre extraverti et aimable, ils se complètent parfaitement, rendant la création de cette Machine soit si… réaliste. Même sans le diadème, l'alchimie qui se tisse entre eux me paraît inévitable. C'est le jour et la nuit, comme leurs sorties respectives, rien d'étonnant à ce qu'ils se complètent et se chamaillent autant.
Les révélations sur Hirion, sur sa soeur et sur Ebelin m'ont fait froid dans le dos. Je ne m'attendais clairement pas à un tel rebondissement mais je comprends maintenant le mutisme des uns et l'amertume des autres. Cela change totalement mon regard sur certains personnages, j'en deviens bien plus compatissante.

La plume est toujours si envoûtante. Même si la froideur des ruelles de Dehaven me plaisent un peu moins que son pendant du Sud, l'autrice a su instiller une âme à son décor. On visualise parfaitement les scènes et la gastronomie grâce à ses descriptions fort bien dosées.
Le style d'écriture en lui-même est toujours aussi excellent, un style qui donne le sentiment d'être relevé tout en restant accessible au plus grand nombre. Ça se lit tout seul, fluide et léger - ce qui n'est pas forcément raccord avec le contenu beaucoup plus sombre !



Un second tome meilleur que son prédécesseur. Moins de lenteur, on entre d'emblée dans le vif du sujet avec la survie puis le grondement de la récolte des bas-fonds. C'est haletant, intense sur le dernier tiers. La magie est toujours mystérieuse, malgré certaines réponses apportées. En revanche les personnages sont fort attachants, malgré leur caractère parfois intraitable, et la fin donne envie de se jeter sur la suite. Je suis plus qu'impatiente !



18/20




Les autres titres de la saga :
1. Citadins de demain
2. Mort aux geais !
- saga en cours -


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