Amalia Van Esqwill est une jeune aristocrate de Dehaven, issue d’une puissante famille : son père possède une compagnie commerciale et sa mère tient un siège au Haut Conseil. Progressistes, ils lui ont offert, à elle et à d’autres enfants de la Citadelle, une instruction basée sur les sciences et les humanités. Jusqu’au jour où le fiancé d’Amalia se met en tête de reproduire un sortilège ancien dont il a appris l’existence dans un livre. Au moment précis où la tension accumulée dans les Faubourgs explose et où une guerre semble prête à éclater dans les colonies d’outre-mer, la magie refait son apparition dans la ville si rationnelle de Dehaven. Et malgré toute son éducation, Amalia ne pourra rien pour empêcher le sort de frapper sa famille et ses amis.
Pourquoi ce livre ? Je ne peux pas dire que ce soit grâce à Un long voyage, le premier roman de l’autrice. Non pas que je ne l’ai pas aimé (bien au contraire, à ma plus grande surprise), tout simplement j’ai acheté les deux romans en même temps, suite à la dédicace avec le couple qui a inventé le concept de La Tour de garde. Pour rappel, j’avais eu un petit coup de cœur pour le premier tome écrit par Guillaume Chamanadjian, Capitale du Sud, tome 1 - Le Sang de la Cité.
Citadins de demain met en scène un décor bien différent. Bien que Dehaven, la ville dans laquelle on évolue, se situe dans le Nord (sans rire), on ne peut pas dire que l’on ressente énormément le froid comme on s’y attendrait d’une ville qui ressemble à Amsterdam. En fait, en dehors de la couverture, qui décrit parfaitement bien l’ambiance noble de cette ville, je trouve qu’on manque affreusement de détails sur les bâtiments et l’architecture, au profit de descriptions concentrées vers les familles qui y vivent. Ainsi l’ambiance paraît moins chaleureuse que dans Le Sang de la Cité, si je peux me permettre cette comparaison.
Ce point négatif mis à part, je me suis véritablement régalée à découvrir ce nouveau protagoniste et les enjeux qui gravitent autour d’elle. Entre politique commerciale et grain de magie, j’ai retrouvé ce qui a fait le sel d’Un long voyage avec un plaisir non-feint.
L’intrigue est moins mouvementée ici. Amalia, la protagoniste, est une adolescente entourée de deux amis, partagée entre ses envies d’escapades et ses études pour prendre le relais de ses parents dans la Compagnie du Levant, qui marchande par voie fluviale avec énormément d’autres cités. Élevée dans le but de devenir la première de ces citoyens de demain, la jeune fille va très vite se rendre compte que le chemin est semé d’embûches, que ces derniers s’appellent fiançailles, révolte ou contes merveilleux.
Même si c’est davantage un récit de vie, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Les ficelles de la ville nous sont dévoilées qu’au compte-gouttes, de sorte qu’on a le temps d’apprécier le personnage avant d’en percevoir toute sa complexité. Les choses s’accélèrent dès la seconde moitié du récit, où les conflits se multiplient à différentes échelles : amis proches ou colons lointains. A l’instar du Sang de la Cité, la violence atteint son sommet dans le tout dernier chapitre, nous laissant en suspens quant au sort de nombreux personnages qui forment la toile de Dehaven.
Au-delà de ça, il reste encore de nombreux mystères à résoudre, notamment cette fameuse autre ville, Nevahed. D’où vient-elle et que représente-t-elle ? Comment fonctionne cette magie liée aux origines ? Et pourquoi Amalia semble insensible à ses effets ? Et d’autres encore…
J’ai apprécié le trio de personnages que forme cette bande d’amis. Amalia en tête, c’est étrange d’aimer un personnage un peu prétentieux par certains aspects. Directe, honnête, elle a de bonnes qualités mais dans certaines réponses claquées au vent, elle peut paraître odieuse et hautaine. A côté de ça, elle présente de grandes qualités comme la fidélité envers ses valeurs et envers ses amis, peu importe ce que chacun traverse. Sa relation avec ses parents m’a également émue, malgré ce que sa mère a pu révéler à la fin sur le sang des nobles de la ville.
Hirion m’a également émue par sa fragilité et sa clairvoyance, sa bonne humeur aussi. Son évolution est telle qu’on ne peut que compatir à sa situation, sans savoir si c’est dû à sa famille ou à lui-même. Quant à Yonas, l’autre compère du groupe, il représente tout ce que j’aime, avec sa bonne gouaille et ses histoires, qui ne peuvent que donner envie de l’écouter. Là aussi, je suis émue de voir que, malgré les déboires que traversent ses deux amis nobles, il reste fidèle à leur groupe jusqu’au bout.
Si j’ai aimé les parents d’Amalia et détesté les discrets parents de Hirion, j’ai adoré le personnage de la grand-mère, Quilliota. Mélange de dureté et de douceur, ses rares moments de présence insufflent toujours une petite part de rebondissement. Le travail autour de ce personnage essentiel de Dehaven, pilier de la famille Van Esqwill, est perceptible et surtout parfait. Pour ses trois-quatre apparitions, elle est devenue un de mes personnages préférés ! Bref, pour tout ça, la fin a fait mal à mon cœur de lectrice et j’attends avec impatience la suite en fin d’année !
La plume est fidèle à mon souvenir de son premier roman. C’est doux, fluide, ça manque peut-être de finesse mais j’aime beaucoup, on est très vite dedans. Sans être un défaut, j’ai été surprise par des dialogues au passé simple. Au début j’ai cru que c’était des fautes, alors que c’est une marque de noblesse dans cette ville. Rien de bien méchant, ça ne rend pas la lecture plus ardue, en revanche ça surprend !
Un excellent premier tome. Dehaven est peut-être plus simple dans son apparat que Gemina mais a son charme également. L’intrigue est plus simple, entre les errances des trois jeunes protagonistes et leurs études, monte ensuite crescendo dans le mystère avant de sombrer dans la violence. Le tempo est bien maîtrisé, on ne s’ennuie jamais. J’ai adoré et j’attends la suite avec impatience !
17/20
Les autres titres de la saga :
1. Citadins de demain
- saga en cours -
1. Citadins de demain
- saga en cours -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire