29 sept. 2024

La Mer de la tranquillité




Quel est cet étrange phénomène qui semble se produire à diverses époques et toujours de la même façon ? Dans les bois de Caiette, au nord de l'île de Vancouver, des gens entendent une berceuse jouée au violon, accompagnée d'un bruissement évoquant un engin volant qui décolle. L'expérience est intense mais brève, au point que l'on pourrait croire à une hallucination. En 2401, sur une des colonies lunaires, l’institut du Temps veille à la cohésion temporelle de l’univers. Une brillante physicienne nommée Zoey s’interroge sur des anomalies qui la perturbent. Le monde tel qu’il existe ne serait-il qu'une simulation ?



Pourquoi ce livre ? En écoutant les conseils d’un ancien camarade de promo qui fait régulièrement des tops littéraires sur un média internet, cette autrice est rentrée dans ma liste de romanciers à découvrir. Quelle parfaite occasion que le Prix Livraddict pour joindre l’utile à l’agréable !

La Mer de la tranquillité porte bien son titre, dans le sens où c’est une intrigue indolente portée sur des vies assez ordinaires, si on écarte le fait que certains personnages vivent dans notre futur. A différentes époques, on suit tour à tour un jeune homme britannique et bourgeois exilé du fait de ses frasques, une femme qui a perdu son mari, un homme qui va se lancer dans un emploi incroyable - et qui va agir d’une façon étonnante. Ce sont des destins qui se croisent et s’entrecroisent, de façon spontanée, inattendue.

Je manquais clairement de conviction au départ. Le premier personnage n’est pas vraiment attachant du fait qu’il a une éducation très bourgeoise, tout lui tombe tout cuit dans le bec et ce n’est pas passionnant de suivre un tel personnage en Amérique, d’autant plus qu’il ne sait pas quoi faire de sa vie. Je n’avais pas envie d’abandonner ma lecture mais j’étais dubitative quant à la suite, en dépit d’une légère touche de surnaturel qui survint à la toute fin de cette première partie.
En réalité, c’est un schéma narratif qui va être reproduit à plusieurs reprises dans ce roman, jusqu’à ce que l’autrice donne les clefs pour comprendre dans quoi on a mis les pieds. Si je ne suis pas fan du procédé répétitif, je reconnais que c’est ce petit détail, en fin de parties, qui me donnait envie de prolonger ma lecture. Et finalement, entre cette touche surnaturelle et les parties courtes, je suis parvenue au bout sans avoir eu le sentiment de lutter.

Comme je l’ai insinué, je ne suis pas attachée aux personnages. Certains de leurs actes ont gagné mon respect ou à l’inverse mon agacement. Je ne suis certes pas restée indifférente au tableau général mais, pris un par un, ce n’est pas une lecture que je retiendrai pour l'émotion éprouvée.

C'est pour cela que la grande force du roman, selon moi, est l’ambiance recréée au fil des époques et la manière dont l’autrice entretient son mystère. C’est en effet tout l’implicite de ces scènes reliées par quelques notes de musiques qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin. J’ai la sensation de me répéter mais comme c’est la clef du récit, ça me paraît essentiel d’insister.

Je suis en revanche un peu déçue par la fin. Dans un premier temps, je ne savais pas du tout dans quelle direction Emily St John Mandel menait sa barque, du fait de ce fameux mystère. Une fois que les fils de l’intrigue se sont révélés, la fin parait évidente. Et elle le fut d’où ma petite déception : la curiosité ne fut pas récompensée.



Ai-je déjà dit que l’intérêt de cette lecture repose sur la part de mystère, singulière et légère, qui s’effeuille au fil de la lecture ? L’autrice a fait un immense travail sur ses ambiances et ses personnages. Je déplore peut-être un manque d’émotions dans l’ensemble de ces tableaux, toutefois je suis parvenue au bout avec une réelle curiosité. Petite déception également sur la fin de l’ouvrage, j’espérais autre chose. Au global, j’ai bien aimé l’instant de lecture, même si je pense que je l’oublierai à termes…



14/20


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire