À bord de la frégate où elle est navigante, Mélie se sent comme chez elle. La mer l’a toujours appelée et elle n’envisage pas sa vie ailleurs que dans la Marine. Toutefois, une ombre plane sur ses missions au large, celle de sa mère. Elle qui n’a jamais vu d’un bon œil l’attrait de sa fille pour l’océan et qui est convaincue, depuis toujours, que Mélie est maudite. Qu’elle trouvera la mort en mer, comme son père autrefois.
Pure superstition aux yeux de la jeune femme. Pourtant d’étranges rêves la hantent, accompagnés d’un parfum d’algues et d’embruns. Des rêves qui la laissent terrifiée, et où flottent d’étouffants tentacules qu’elle croit parfois discerner aussi dans la réalité, là, juste sous l’écume.
En mer, quelque chose s’éveille. Une tempête se lève autour de Mélie, alors que sombre déjà sa santé mentale. La malédiction serait-elle bien réelle ?
Pourquoi ce livre ? Cela fait longtemps que je ne m’intéresse plus au marché de l’autoédition. Ce n'est pas par rejet des œuvres publiées par ce biais, ou par une volonté hautaine de dénigrer les artistes, seulement j’ai tellement de titres qui paraissent en librairie et qui me donnent envie que j’en oublie ce marché caché. Bref, en voyant ce titre autoédité nominé pour le Prix Livraddict, catégorie Fantastique, je n’ai pas résisté au souhait de m’en faire un avis.
En toute honnêteté, je m'étais fait un avis tout autre du résumé de Sang d’écume. Étant donné la couverture et l’appel de l’océan ressenti par l'héroïne, je m’attendais à une histoire de sirènes. Ma surprise fut telle que je n’ai pas lâché le bouquin, qui fut donc lu d’une traite.
Loin des récits classiques quand le fantastique se mêle à l'écume, c’est ici une histoire psychologique que nous livre l’autrice. Sur fond de mystères épaissis par le silence d'une mère démente et d’une épouse veuve trop jeune, la jeune femme que l’on découvre au travers de Mélie ne peut être que brutale. On comprend tout de suite son besoin de fuir la terre par la mer, même si c’est là que le mystère plane. Pourquoi un tel attrait pour les eaux et ses tempêtes ? Pourquoi tant de cauchemars avec ce monstre marin ? Pourquoi l’unique survivant d’un naufrage violent présente les mêmes cicatrices sanglantes qu’elle ?
Cette novella fut lue d’une traite justement parce que j'étais avide de connaître les réponses. L’autrice entretient parfaitement le mystère, distillant indices et détails au compte-goutte.
Les sentiments naissants entre Mélie et le jeune marin apporte du sel dans la tempête d'émotions traversée par la jeune femme, justement parce que les choix se multiplient, rendant l’horizon qu’est son avenir plus flou encore. Personnellement je ne suis pas fan des amourettes qui se développent trop rapidement dans un récit, seulement ça me semble cohérent avec le décor étriqué et ce besoin de chaleur humaine, renforcés par les cauchemars de Mélie et son besoin de réconfort, d’un pilier dans sa vie. De plus, le jeune homme (dont le prénom m'échappe) présente le bon comportement quand l’occasion de faire ses preuves se fait ressentir, au final je n’ai pu qu’approuver cette relation nécessaire à l'intrigue.
J’ai été emballée par le sujet original et le rythme maîtrisé par l'autrice. Je suis bien en peine de déterminer pourquoi j'ai mis une note si moyenne. Déjà le style ne m’a pas énormément plu, avec le sentiment persistant qu’il y avait parfois un décalage entre l'héroïne, l’intrigue centrée sur la psychologie, et le ton et vocabulaire employés.
13/20
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