23 avr. 2025

Midnight City, tome 2 - Night Travelers




Un an après sa rencontre avec Adam Remington, Samuel peine à retrouver sa quiétude d’autrefois. Tout a changé depuis, mais pas pour le meilleur : traumatisé par le Sidhe, il se sent dépossédé de son univers et ne parvient plus à écrire la moindre ligne. Syndrome de la page noire, cette fois, comme un barrage rompu dans son esprit, laissant son imagination sans contrôle. Il rêve, chaque nuit, de la Cité de Minuit. Le Temps y a repris son cours. Les Nocturnes se sont réveillés. Des rumeurs s’élèvent des entrailles de la ville, les tours menacent de reprendre vie. Et la grande Horloge pourrait s’arrêter pour toujours si le démiurge, perdu dans ses cauchemars, n’affrontait pas ces ombres venues du fond de l’Abyme.



Pourquoi ce livre ? C’est en tant que livre voyageur, arrivé par hasard entre mes mains, que j’ai découvert Midnight City. J'étais allée à une rencontre organisée par mon libraire, et ce dernier m’a dit “tiens, toi, tu devrais aimer et le lire rapidement”. Une fois le concept expliqué, j'y ai adhéré. Et voilà que mon avis sur le deuxième opus apparaît sur le blog !

Ce n'était pourtant pas gagné d’avance. Je reconnais les talents de conteuse de l'autrice, avec une plume douce et sensible. C’est à l’intrigue que j’accrochais moins, je ne parvenais pas à comprendre le parallélisme entre le présent et l’onirisme de la Cité de Minuit.
Ayant fini par acheter également le premier tome (que voulez-vous, les couvertures sont magnifiques et entre temps, j’ai lu d'autres romans de l'autrice, que j’ai adorés), j’ai failli le relire pour me remettre dans le bain et me remémorer tous les détails. En réalité, une relecture n’est pas nécessaire car ce second opus est la suite directe et démarre sur quelques rappels pour nous resituer l’ensemble du tableau. De mon côté, pour une lecture “moyenne”, je fus surprise de constater que tout fut encore frais dans ma mémoire, pour une lecture datant de plus de cinq années. Pas mal !

Ce fut donc facile d’entrer dans la lecture de Night Travelers. Retrouver ses personnages fut comme revenir chez soi, dans sa famille, et cette magie propre au Grand Projet de Rozenn m’a rappelé bien des aventures.

En fait, je ne sais pas par où commencer tant j’ai tout aimé dans ce second tome. J’ai adoré l'évolution des personnages et des relations qui se tissent, qui évoluent au gré des vents et des péripéties, j’ai adoré les indices qui connectent (enfin) l'univers au Grand Projet.

J'ai pourtant eu un moment de flottement dans la première moitié du roman, en raison justement de ce lien qui rattache cet univers au Grand Projet (pour rappel, tous les et toutes les séries de l’autrice peuvent se lire indépendamment mais un lien les rassemble, sans pour autant gêner la compréhension de chaque histoire). Personnellement, ça m’amuse de déceler ces indices ou, au contraire, ça me frustre quand je ne capte rien. Je ne sais pas si c’est de mon fait ou si Rozenn Illiano a véritablement pris son temps pour les révélations, dans tous les cas j’ai ressenti ce moment de flottement.

Ça ne m’a pourtant pas empêchée de devenir accro à ma lecture. Je voulais savoir tout, tout de suite, au point de grogner quand je ne pouvais pas lire (mon chéri a bien entendu voulu qu’on joue ensemble après nos journées de travail, alors que je ne pensais qu’à une chose : LIRE !).
Le rythme prend son temps au départ, ce qui est nécessaire pour développer l'état d’esprit et les faiblesses de chacun. Tout s'accélère une fois passé la moitié de la lecture, et j'ai été encore plus incapable de lâcher le livre. Les rebondissements sont toujours aussi doux, en harmonie avec l’univers de la Cité, mais gagnent nettement en violence à un moment donné, quand la magie bouleverse les certitudes.

Si on met à part l'épilogue, pour lequel je reviendrai juste après, j’ai adoré la fin. Encore une fois, l’autrice place le sentiment et la sensibilité de chacun au devant de la scène. Encore une fois, les relations sont le cœur de l’intrigue, et je suis heureuse, satisfaite, que certaines paroles soient dites - ou écrites.

L'épilogue m’a en revanche déçue. Si je suis séduite par la promesse d’une intrigue autour de Samuel et des nouveaux personnages qui apparaissent ici, je ne suis pas convaincue par la façon dont Rozenn Illiano a fait le lien entre les deux groupes. C’est dommage de terminer sur cette fausse note car le reste est un sans faute.

Une chose m’a frappée au cours de cette lecture. Rozenn a une façon bien à elle de retranscrire les émotions de chacun, en fonction de leur personnalité. Dans les mots échangés, peu importe le support, jai eu le sentiment qu’elle parlait de ma vie. Et c’est peut-être ça le point fort de cette duologie, qui prend racine dans notre monde : tout le monde peut s’identifier dans les personnages dressés ici, ou dans une des situations mises en scène. C’est un récit de vie fabuleux, au-delà de son onirisme et de sa magie.

Je me suis bien plus attachée aux personnages que dans le premier opus. J’ai adoré découvrir les épines de Roya en même temps qu’elle, j’ai subi la détresse de Samuel et éprouvé énormément de compassion pour lui… Même Xavier et Adam m’ont inspiré une émotion, souvent positive. Mention spéciale pour Loan, discret, qui joue un rôle important, qui est une personnalité solaire comme je les aime.



Rozenn Illiano n’a plus à faire ses preuves selon moi. Elle maîtrise son univers, elle crée des personnages plus vrais que nature, avec leurs forces et leurs faiblesses - surtout leurs faiblesses. Découvrir les conflits dans les différentes magies et l’évolution de la Cité fut passionnant. Je reproche uniquement l’épilogue au présent, qui pour moi sort de nul part - ce qui ne m’empêche pas d’être excitée. En dehors de cela, c’est un coup de coeur que je relirai avec plaisir !


19/20

Night Travelers de Rozenn Illiano, Autoédition, 472 p.
Couverture par Xavier Collette


Les autres titres de la saga :
1. Midnight City
2. Night Travelers
- saga terminée -


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