Paris était désert.
La visibilité était nulle, le froid intense, la couche
de neige si épaisse que poteaux et panneaux avaient commencé à ployer.
Pourtant, Shaé pistait. Elle pistait, guidée par
l'odeur de Natan et par un instinct qui hurlait en elle.
Il était en danger...
Mon
avis :
Et voilà, nous avons mis plus de
temps pour celui-là aussi mais on a fini le second tome !
Si nous avons eu plus de mal à
avancer, c’est bien par le début long à démarrer, malheureusement. [/!\ Spoiler : L’histoire commence alors que les
déux héros meurent de faim dans la Maison dans l’Ailleurs et leur incertitude
quant à leur avenir proche, leur survie en d’autres termes, pèse sur plusieurs
chapitres, ce qui fait long au bout d’un moment..] Pierre Bottero ne nous
habitue pas à cela et le rythme plus long ne colle pas vraiment à son style d’écriture
toujours aussi fidèle à lui-même.
Fort heureusement, les incertitudes
cèdent à la force de la volonté et le narrateur repêche facilement le lecteur
pour la suite des aventures.
Malgré ce léger bémol dans les
premiers chapitres, c’est un plaisir de retrouver nos deux héros, Shaé et Natan.
Fidèles à eux-mêmes, à leur principe et à leur caractère indomptable (surtout
Shaé !), les découvrir ainsi dans le doute contribue à les rendre plus
humains et par conséquent plus attachants.
Leurs doutes et craintes augmentent
d’ailleurs au fil du récit, sans pour autant tomber dans le stéréotype ou l’exagéré,
et on se rappelle alors que nous découvrons les aventures d’adolescents pas
préparés à vivre tout cela. On comprend aussi que cette hausse est liée à Onjü,
le second ennemi auquel ils devront faire face, et qui combat dans l’ombre.
Bien sûr, d’autres personnages se
joignent à leurs péripéties, Comme Rafi, Barthélemy, Enora ou encore Anton, d’autres
inconnus qui complexifieront la trame romanesque, mais je ne peux guère les
évoquer sans avoir l’impression de vous spolier énormément, donc je vais m’abstenir.
Sachez juste que les rebondissements liés à chacun d’eux sont vraiment du pur
bonheur, il est réellement difficile de s’ennuyer lors d’une telle lecture !
Je peux en revanche évoquer l’ennemi,
plus complexe que Jaalab la force car plus invisible. Onjü fait parti de ce
genre de Mal que j’apprécie (oui, je suis sadique) parce que, si on n’a pas l’envie
de réfléchir lors d’une lecture, c’est typiquement un ennemi dont on ne sait
rien de ce qu’il va faire. Bien sûr, on comprend qu’il favorise les phénomènes
climatiques (tempêtes, tremblements de terre, etc) mais en quoi cela a-t-il un
rapport vis-à-vis de nos deux jeunes héros ? Ce n’est réellement qu’à la
toute fin que le lecteur a la possibilité de clairement percevoir le pouvoir d’Onjü.
Et j’ai jubilé en lisant ce passage…
Je peux aussi évoquer Emiliano, un
jeune guide malvoyant qui recherche la sympathie de Natan et Shaé, avec la
volonté de les aider. Toutes les révélations autour de son personnage sont à la
fois étonnantes et prévisibles. Je ne dirai rien de plus, mis à part que c’est
au travers de lui que l’on se rend parfaitement compte du pouvoir des mots
quand ils sont manipulés avec adresse.
Le récit est jonché de
rebondissements, c’est vraiment plaisant de se laisser aller au côté de Natan
et Shaé pour suivre leurs aventures, si difficile soient-elles. Comme j’ai pu
le glisser précédemment, la fin est tout bonnement superbe : des
rebondissements encore, même si il y en a moins, mais également de l’émotion là
où s’attend à de l’action à l’état pure et un lâcher prise grandiose. Au
travers des paroles de Rafi, Pierre nous y préparait tout du long, finalement… Mais
cette fin a tendu la lecture globale vers un coup de cœur (loupé de peu,
malheureusement).
Et comme toujours, le style d’écriture
reste aussi fluide, envoûtant… Faut-il vraiment que j’en reparle encore ?
J’aurai voulu que Pierre écrive un livre pour un
public plus mature, mais en gardant son style si épuré. Ca aurait été magique…
En
conclusion, des héros enchevêtrés dans les doutes et les craintes, des
rebondissements justement dosés pour ne pas lasser et une fin grandiose, le
tout porté par une plume légère et acérée à la fois. Un pur bonheur, et je veux
enchaîner avec la suite…
Les autres titres de la saga :
2. Le Maître des Tempêtes
- Saga terminée -
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