Coraline vient de déménager et découvre son
environnement, une étrange maison qu'elle et ses parents partagent avec des
voisins peu communs : deux anciennes actrices et un vieux toqué éleveur de
souris savantes. "Je suis une exploratrice !", clame Coraline. Gare
pourtant : derrière la porte condamnée, un monde magique et effrayant l'attend.
Mon
avis :
Pour la petite anecdote, c’est une
amie, avec qui je m’entends très bien sur les goûts littéraires, qui m’a
conseillé de découvrir Neil Gaiman, avec ses fameux American Gods et Neverwhere.
Alors, quand je suis arrivée, toute fière, pour lui dire que j’avais enfin
emprunté un livre de cet auteur avec Coraline,
et qu’elle m’a dit ne pas connaître ce titre, je n’ai pas pu m’empêcher de
rire.
Pour un auteur d’une telle renommée,
je préférais commencer par un roman plus basique, destiné à la jeunesse afin de
ne pas être déçue si j’avais commencé par le meilleur, pour finir par les
livres plus simples. Je pense que j’ai bien fait.
Comme Randall a pu le dire, Neil
Gaiman est le genre d’auteur qui a un style qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Et
on ne peut pas dire que je fasse partie de ses plus grands fans…
Dés les premières pages, le lecteur
perçoit que ce livre est destiné à la jeunesse. Nous sommes rapidement projetés
dans l’intrigue, avec l’élément perturbateur qui intervient de suite. C’est
justement perturbant… Je comprends qu’il faille d’emblée plonger le jeune
lectorat dans l’action pour accroître son attention, mais je regrette tout de
même que l’auteur n’est pas pris le temps de nous présenter davantage ses
personnages, et en particulier Coraline naturellement, avant de nous « balancer »
les péripéties. L’histoire commençait dont plutôt mal, même si j’ai persisté
jusqu’à la fin dans ma lecture.
Il est difficile de s’attacher au
protagoniste. La petite fille nous livre peu ses pensées, ou alors ces
dernières sont sombres, gênantes dans le sens où Coraline ne donne jamais l’impression
d’être heureuse. Cela se comprend, un déménagement n’est pas un passage de la
vie très supportable mais même à la fin, alors que tout devrait s’arranger pour
elle, le lecteur ne perçoit pas clairement sa joie. Qu’on se le dise, je suis
contre les romans jeunesses fleurs bleues et bisounours, qui n’apprend rien et
ne prépare pas en rien, mais ici c’est vraiment très dur à supporter et je
pense que, si je l’avais lu plus jeune, je n’aurai pas aimé, voire je n’aurai
pas réussi à lire jusqu’à la fin. Même si je suis en accord dans l’idée que
souhaite énoncer l’auteur, plus d’empathie envers Coraline aurait été
bienvenue.
Neil Gaiman détient aussi cette
faculté à nous faire découvrir l’ « action plate ». C’est
difficile à expliquer ce que j’ai ressenti, mais disons que l’action est perçue
dans une sorte de recul, elle est là et en même temps elle n’est pas mise en
avant et je ne me suis pas tellement sentie concernée par les aventures que
vivait notre protagoniste. Cela me dérange en soi, car je vois mal comment un
enfant pourrait aimer ou du moins comprendre ce genre d’intrigue.
De plus, cette fin qui devrait être
ressentie comme une fin heureuse est là aussi très reculée, très posée. Là où
on s’attend à des effusions de bonheur entre Coraline et ses parents, on
découvre finalement que peu de choses ont évolué. Personnellement, je l’ai
interprété comme une sorte de satire de l’auteur, qui penserait que la vie
humaine est faite de péripéties mais finalement ces dernières n’ont aucune
emprise sur nous ; elles se déroulent dans notre vie puis l’individu
retrouve son quotidien sans avoir forcément évolué dans sa personnalité (et là,
vous vous dites que je pars loin de mon délire !).
Le style est là aussi ambigu. Il est
à la fois lourd, très direct, sans description ni détail, mais en même temps il
est simple et le livre se lit très facilement, d’autant plus qu’il est court. De
mon point de vue, ce n’est pas un style adapté pour un public jeune, mais je
préfère ne pas trop m’avancer et lire un livre pour adulte afin de me faire une
réelle opinion quant à cela.
En
conclusion, une lecture à la fois plaisante et laborieuse qui fut
heureusement courte. Je ne regrette pas de l’avoir effectué, car Neil Gaiman
est le genre d’auteur qu’il faut découvrir mais je ne suis pas totalement
convaincue par l’ensemble de cette œuvre. Cela ne m’empêchera de lire des plus
connues, comme American Gods ou Neverwhere.
En effet, Gaiman est un de ces auteurs qu'on aime ou qu'on déteste, mais il est surtout super polyvalent, aucun de ses livres ne se ressemble ! Personnellement j'en suis fan, mais c'est vrai que tu n'as pas forcément commencé par le plus "représentatif" :) Est-ce que tu as vu le film d'animation tiré du livre ?
RépondreSupprimerJe te conseille vraiment de lire American Gods, c'est mon préféré pour le moment et c'est avec celui-là que je suis tombée amoureuse de Gaiman :D
Vu ce que tu dis, je suis finalement contente d'avoir commencé par celui-ci, je serai moins déçue par les autres :)
SupprimerJ'avais vu le film y'a quelques années mais même lui ne m'avaient pas convaincu ^^
Je sais qu'ils l'ont, à ma biblio municipale, mais je sais pas si je vais enchaîner avec celui-ci. Si tout le monde dit que c'est le meilleur, j'ai peur d'être ensuite déçue par les autres... Je verrai bien ! Mais merci du conseil, en tous les cas :)