29 avr. 2015

Coraline





Synopsis :

            Coraline vient de déménager et découvre son environnement, une étrange maison qu'elle et ses parents partagent avec des voisins peu communs : deux anciennes actrices et un vieux toqué éleveur de souris savantes. "Je suis une exploratrice !", clame Coraline. Gare pourtant : derrière la porte condamnée, un monde magique et effrayant l'attend.



Mon avis :

            Pour la petite anecdote, c’est une amie, avec qui je m’entends très bien sur les goûts littéraires, qui m’a conseillé de découvrir Neil Gaiman, avec ses fameux American Gods et Neverwhere. Alors, quand je suis arrivée, toute fière, pour lui dire que j’avais enfin emprunté un livre de cet auteur avec Coraline, et qu’elle m’a dit ne pas connaître ce titre, je n’ai pas pu m’empêcher de rire.
            Pour un auteur d’une telle renommée, je préférais commencer par un roman plus basique, destiné à la jeunesse afin de ne pas être déçue si j’avais commencé par le meilleur, pour finir par les livres plus simples. Je pense que j’ai bien fait.

            Comme Randall a pu le dire, Neil Gaiman est le genre d’auteur qui a un style qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Et on ne peut pas dire que je fasse partie de ses plus grands fans…

            Dés les premières pages, le lecteur perçoit que ce livre est destiné à la jeunesse. Nous sommes rapidement projetés dans l’intrigue, avec l’élément perturbateur qui intervient de suite. C’est justement perturbant… Je comprends qu’il faille d’emblée plonger le jeune lectorat dans l’action pour accroître son attention, mais je regrette tout de même que l’auteur n’est pas pris le temps de nous présenter davantage ses personnages, et en particulier Coraline naturellement, avant de nous « balancer » les péripéties. L’histoire commençait dont plutôt mal, même si j’ai persisté jusqu’à la fin dans ma lecture.

            Il est difficile de s’attacher au protagoniste. La petite fille nous livre peu ses pensées, ou alors ces dernières sont sombres, gênantes dans le sens où Coraline ne donne jamais l’impression d’être heureuse. Cela se comprend, un déménagement n’est pas un passage de la vie très supportable mais même à la fin, alors que tout devrait s’arranger pour elle, le lecteur ne perçoit pas clairement sa joie. Qu’on se le dise, je suis contre les romans jeunesses fleurs bleues et bisounours, qui n’apprend rien et ne prépare pas en rien, mais ici c’est vraiment très dur à supporter et je pense que, si je l’avais lu plus jeune, je n’aurai pas aimé, voire je n’aurai pas réussi à lire jusqu’à la fin. Même si je suis en accord dans l’idée que souhaite énoncer l’auteur, plus d’empathie envers Coraline aurait été bienvenue.

            Neil Gaiman détient aussi cette faculté à nous faire découvrir l’ « action plate ». C’est difficile à expliquer ce que j’ai ressenti, mais disons que l’action est perçue dans une sorte de recul, elle est là et en même temps elle n’est pas mise en avant et je ne me suis pas tellement sentie concernée par les aventures que vivait notre protagoniste. Cela me dérange en soi, car je vois mal comment un enfant pourrait aimer ou du moins comprendre ce genre d’intrigue.
            De plus, cette fin qui devrait être ressentie comme une fin heureuse est là aussi très reculée, très posée. Là où on s’attend à des effusions de bonheur entre Coraline et ses parents, on découvre finalement que peu de choses ont évolué. Personnellement, je l’ai interprété comme une sorte de satire de l’auteur, qui penserait que la vie humaine est faite de péripéties mais finalement ces dernières n’ont aucune emprise sur nous ; elles se déroulent dans notre vie puis l’individu retrouve son quotidien sans avoir forcément évolué dans sa personnalité (et là, vous vous dites que je pars loin de mon délire !).

            Le style est là aussi ambigu. Il est à la fois lourd, très direct, sans description ni détail, mais en même temps il est simple et le livre se lit très facilement, d’autant plus qu’il est court. De mon point de vue, ce n’est pas un style adapté pour un public jeune, mais je préfère ne pas trop m’avancer et lire un livre pour adulte afin de me faire une réelle opinion quant à cela.


            En conclusion, une lecture à la fois plaisante et laborieuse qui fut heureusement courte. Je ne regrette pas de l’avoir effectué, car Neil Gaiman est le genre d’auteur qu’il faut découvrir mais je ne suis pas totalement convaincue par l’ensemble de cette œuvre. Cela ne m’empêchera de lire des plus connues, comme American Gods ou Neverwhere.



2 commentaires:

  1. En effet, Gaiman est un de ces auteurs qu'on aime ou qu'on déteste, mais il est surtout super polyvalent, aucun de ses livres ne se ressemble ! Personnellement j'en suis fan, mais c'est vrai que tu n'as pas forcément commencé par le plus "représentatif" :) Est-ce que tu as vu le film d'animation tiré du livre ?
    Je te conseille vraiment de lire American Gods, c'est mon préféré pour le moment et c'est avec celui-là que je suis tombée amoureuse de Gaiman :D

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    1. Vu ce que tu dis, je suis finalement contente d'avoir commencé par celui-ci, je serai moins déçue par les autres :)
      J'avais vu le film y'a quelques années mais même lui ne m'avaient pas convaincu ^^
      Je sais qu'ils l'ont, à ma biblio municipale, mais je sais pas si je vais enchaîner avec celui-ci. Si tout le monde dit que c'est le meilleur, j'ai peur d'être ensuite déçue par les autres... Je verrai bien ! Mais merci du conseil, en tous les cas :)

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