Dans la Barcelone des
années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est
interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina.
Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon
dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et
que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans
les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les
coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les
protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.
Relecture effectuée dans le cadre du
challenge ABC Imaginaire 2016, je me souvenais avoir passé un agréable moment,
mais sans plus. J’ai donc renouvelé l’expérience sans attente particulière et
cet essai m’a davantage transportée que le premier.
En conclusion, un
très bon roman qui illustre à merveille une ambiance décalée dans une Barcelone
d’antan. Les sentiments s’effacent derrière une enquête policière meurtrie par
un vent fantasque sur une quête illusoire de guérison. On s’attache sans
prendre garde à ces deux jeunes personnages unis au hasard d’une rencontre
hasardeuse. Et la prévisibilité de la fin n’a pas empêché quelques larmes de
couler. Un très bon roman, que je conseille à tous. Quant à moi, je vais
chercher d’autres romans de Carlos Ruiz Zafon.
L’auteur
opte dans le prologue de commencer par la fin. Cela insuffle une intrigue
décousue où les questions se mêlent. Pourquoi notre jeune héros a-t-il fugué ?
D’autres questions se développent mais celle-ci est la plus grande de toute.
Cependant si ce premier choix suffit à lui seul pour démarquer ce roman des
autres parutions, vous verrez que ce n’est pas le seul point qui entraîne cette
démarcation.
L’intrigue
se découpe en deux temps. La première partie peine à démarrer, prenant le temps
de présenter personnages et décors. Vieille Barcelone, un peu essoufflée et
surtout sombre, on évolue sur un rythme sur un rythme lascif, j’avais l’impression
de m’engluer dans une chaleur moite et je ne saurai dire pourquoi. Pourtant
rien n’est péjoratif dans ce que je rapporte, c’est juste une question d’ambiance
spéciale, un tantinet pesante qu’il faut savoir apprécier au fil de la lecture.
Quant aux personnages, ils vont rapidement se lier d’une amitié sincère qui ne
laisse présager aucun doute sur leurs futurs sentiments respectifs. Et pourtant…
La
seconde partie de l’intrigue gagne en intensité rythmique et en révélations fracassantes.
L’intrigue se porte sur une enquête clandestine des deux amis au sujet d’une
dame noire se recueillant sur une tombe anonyme. Très vite, des éléments
fantastiques vont plonger nos petits malins dans une grande inquiétude et une
profonde perplexité mais ils ne reculeront devant rien pour élucider le
mystère, atterrissant maladroitement dans un drame sordide éprouvant.
La
fin est, bien sûr, le moment des révélations, toutes plus fracassantes les une
que les autres, avec un drame déchirant qui a su me tirer quelques larmes
malgré sa prévisibilité. Mais c’est bien la preuve qu’on s’est attaché aux
personnages, et rien, pas même quelques expérimentations poussées, ne pourrait
changer cette fin.
Ce
livre propose en parallèle une réflexion sur le thème de la vie et de la mort,
comment vivre pleinement la première sans craindre de subir la seconde. Je ne
veux pas en dévoiler davantage, mais malgré les éléments fantastiques, ce livre
divulgue une leçon de vie que je ne me sens pas prête d’oublier.
Les
personnages, comme je le disais, sont très attachants.
Marina
et Oscar sont bien sûr les personnages centraux de cette histoire, et ont été
façonnés de sorte à être complémentaire, l’une malicieuse et intelligente, l’autre
naïf et téméraire. Ils seront accompagnés du père de Marina (dont le prénom m’échappe,
je m’en excuse) tout aussi attachant et naïf qu’Oscar, même si cet état de fait
ne fait que renforcer l’horreur finale.
Les
autres ne servent qu’à renforcer le décor pesant et l’intrigue policière, je ne
m’arrêterai pas sur chacun d’eux. Seulement, ils présentent tous une
personnalité qui leur est propre, où le blanc immaculé n’est qu’un vieux rêve
dans ce fatras de noirceur.
La
plume est saisissante, à la fois discrète et acérée, elle nous porte sans
difficulté sur les aléas de cette enquête morbide et je dois dire que j’ai eu
un petit pincement au cœur en refermant ce bouquin.
Ce
ne fut pourtant pas une lecture coup de cœur, loin de là. Mais elle restera
quelques temps gravés dans mes souvenirs.
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