Au milieu
des années 1990, Jean?François Langley plonge dans la gueule de l’enfer à New
York pour débusquer un serial killer et arracher à ses griffes des ados promis
à une mort certaine. Mais derrière cet acte de bravoure et la célébrité qui en
résulte, un autre piège l’attend, celui de la dépression. En quelques mois, il
perd sa femme, son boulot et ses amis.
Alors un an plus tard, en quête de rédemption, il décide de
repartir sur les lieux de son enquête et découvre des éléments nouveaux. Et si
l’affaire n’était pas totalement terminée ?
Il entame dès lors un flirt avec la mort et la folie...
Je tiens tout d’abord à remercier les
éditions ActuSF et Babelio pour ce partenariat.
Ce
livre a frôlé le coup de cœur et ne doit ce petit écart qu’à la toute fin, mais
vous en saurez davantage dans ma chronique !
Je
dois dire que tout commençait très bien. D’emblée nous sommes plongés dans les
énigmes d’un passé noir d’où le personnage principal ne parvient pas à
rebondir. Entraîné dans un tréfonds de noirceur, ce dernier, appelé Jean-François
Langley, va tenter de renouer avec ses vieux amours, le journalisme, pour tirer
un trait sur le passé en retournant sur les lieux qui ont vu s’envoler son
innocence. Autrement dit, la ville de New York !
Si
l’on comprend très vite que Jean-François est tiré vers le gouffre, dans une
déprime annihilatrice, les raisons de ses choix restent toute autant obscures
sur un bon gros premier tiers, si bien que notre curiosité, on ne peut plus
malsaine vu le sujet traité, en est affûtée. Pour moi, je dois avouer que ce
mystère m’a tenue en éveil et je fus bien incapable de lâcher le livre (avant
la fin !).
Très
vite donc, nous revenons sur les traces d’une précédente intrigue, résolue mais
difficile à supporter. Désireux de publier un article phénoménal pour garder
son boulot dans le journal Babel, le pauvre dépressif va devoir batailler entre
passé et présent pour découvrir ce qui se trame derrière les derniers événements
survenues depuis un an.
L’une
des plus grandes réussites de ce thriller noir repose en parti sur ce mélange
passé et présent. Pris d’hallucinations sur ses souvenirs, le lecteur apprend
progressivement les détails macabres d’une enquête sombre, peut-être l’une des
pires que les Etats-Unis n’aient connues. Mais ce flirt des temps poussent même
le vice jusqu’à s’équilibrer dans l’intrigue, au point que le lecteur se trouve
le témoin des deux enquêtes en simultanée. En effet, le livre se découpe en
chapitres eux-mêmes découpés entre l’intrigue de 94 et celle qui lui succède,
en 95.
Si
j’ai adoré cela, c’est en partie parce que notre curiosité est maintenue en
éveil grâce au suspens haletant toujours renouvelé à chaque fin de partie. Et
puis, l’auteur maîtrise magnifiquement – et sadiquement – bien ses effets,
distillant d’abord à petites doses qui vont crescendo des détails toujours plus
gores, glauques, salaces, tout simplement horribles.
Tout
cela pour vous dire que j’attendais les révélations de la fin et la résolution
totale de l’enquête avec une impatience sans borne. Il me tardait de découvrir
qui se cache derrière l’infiltrée du réseau (je tais tout nom pour vous laisser
la surprise), et c’en fut une très bonne !
[/!\
Spoiler = Cependant, je suis complètement désolée de voir que Laurent
Fétis est parti dans un délire fantastique pour expliquer la cause de tous ces
phénomènes. Que l’on appelle « secte » ce réseau ne me dérange pas
tant que cela, après tout c’est la vision qu’on en retient de ce final, mais qu’il
y ait des sortes de spectres qui apparaissent… Oui, venant d’une maison d’édition
axée sur l’imaginaire, je n’aurai pas du être étonnée plus que cela mais… Le Fantastique, ici, crédibilise toute l’intrigue précédente ! (coup de
gueule terminé)]
En
résumé de ce qui a précédé, ce fut un très bon livre, un excellent qui aurait
DU être un coup de cœur, mais que la fin achève complètement…
Je
l’ai dit, du moins fait comprendre, mais les détails sont gores, crus, balancés
dans l’intrigue sans floutage. Ayez donc un moral bien accroché et, surtout, ne
laissez pas ce livre à la portée des plus jeunes car il peut avoir une portée
traumatisante (le coup de la baguette chinoise, j’ai eu du mal à avaler !).
Au
niveau des personnages, j’ai adoré Jean-François. Torturé et méticuleux, il se
surpassera pour sauver des vies et c’est un trait de caractère qui me donne
toujours quelques frissons (et avec les détails gores que contient l’intrigue,
autant vous dire que j’en ai eu, des frissons !).
Pour
contrebalancer son humeur sombre, l’auteur a choisi de placer à ses côtés un
photographe téméraire avec un humour discret qui détendra l’atmosphère. Je suis
juste déçue de voir comment il s’en est débarrassé pour la fin, mais c’est un
menu détail comparé à la fin elle-même !
Parmi
les méchants, je trouve que les personnalités est très intéressantes et bien
maîtrisées. Je n’ai rien à ajouter dessus, mais je les ai appréciés, c’est
assez rare dans un thriller pour être signalé.
Malgré
des scènes macabres et des détails qui donnent parfois envie de vomir, je dois
dire que l’humour n’est pas absent de cette œuvre, même s’il reste discret.
En
tout cas, la plume n’est pas lourde, au contraire elle se lit toute seule et
non entraîne au bout du livre sans difficulté majeure. Il n’empêche que, si j’avais
su comment ça finirait, je ne suis pas certaine que je me serai embarquée dans cette
sombre course contre la montre.
En conclusion, un roman riche en émotions,
où personnage à la mentalité torturée est à l’honneur. J’ai particulièrement
apprécié les parallèles entre intrigue passée et celle présente, un choix qui a
permis de redoubler le suspens et la tension, ces derniers allant toujours plus
crescendo. En revanche, l’intervention du fantastique à la fin m’a complètement
déçue, à tel point que j’ai râlé à n’en plus finir ! Dommage, le tout
donnait vraiment un savant mélange qui aurait du être un coup de cœur, malgré l’horreur
des détails.
Attention
toutefois, je l’ai déjà dit, mais ce n’est pas un livre à mettre entre toutes
les mains, car on peut en ressortir traumatisé…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire