Paris, gare de Lyon. Une jeune femme brise une éprouvette et libère un virus inconnu qui se nourrit de la mémoire et frappe sans distinction d’âge, de sexe ou de milieu social. Peu à peu, les infectés perdent toute capacité à penser et à agir. Malgré les mesures gouvernementales, l'épidémie se répand dans le pays, et même au-delà. Bientôt, le monde se peuple de « zombies », coquilles vides, errantes, répétant le même geste à l’infini. Au milieu des décombres survivent quelques miraculés, des immunisés. Parmi eux, Chloé, Phil', Claudy et Arthur. Ils n’ont rien en commun et ne se connaissent pas. Pourtant, une voix mystérieuse leur souffle de se rencontrer. Dans cette France en proie au chaos, ils doivent découvrir qui a déclenché la pandémie et, surtout, mettre fin à son œuvre de destruction.
Pourquoi ce livre ? Des zombiiiiiiiis ! De mémoire de lectrice, je n’ai jamais dû lire un livre contenant ces créatures. Ouais. Une honte. Forcément, quand je suis tombée sur ce résumé, j’ai bien eu envie de réparer ma faute.
Ce livre fut une excellente découverte, du début à la fin. Le prologue nous plonge d’emblée dans le vif du sujet, avec la porteuse du virus qui va sciemment abandonner son éprouvette ouverte au cœur d’une gare parisienne. Quoi de mieux qu’une gare, véritable plaque tournante, pour propager un virus destiné à tous nous tuer ?
Le cœur de l’intrigue repose justement sur cette propagation et les différentes conséquences qui s’ensuivent. L’indifférence d’abord, l’incompréhension ensuite, puis les premiers mouvements de panique avant de passer par le meilleur, un retour à la bestialité humaine, quand plus aucune loi n’est prise en compte. De ce fait, on compte très peu d’action, c’est un récit davantage porté sur un rythme haletant parce que nous sommes les témoins de la détérioration de notre civilisation. Personne ne comprend, personne ne peut maîtriser ce feu intérieur et le lecteur est là, seul à savoir ce qui se passe réellement.
L’auteur entretient néanmoins quelque part d’ombres. Si on connaît la folle qui a commis ce crime contre l’humanité, on ne sait qui elle sert. Un fou immunisé, une institution secrète, une entité extra-terrestre ? Et pour quelles raisons la volonté de rayer la population de toute une planète ? Et pourquoi par un virus inoculé inconsciemment ? Et pourquoi quatre individus sans aucun point commun sont-ils immunisés ? Qui se cache derrière les signaux cherchant à les rassembler ? Tant de questions et si peu de réponses, une évolution haletante où tension monte crescendo, voilà tout l’intérêt de ce premier opus.
Je dois dire que j’ai particulièrement apprécié la fin. Un jeu de manipulation se met en place, le genre de petit scénario sympathique qui pimente l’intrigue. Et puis le chapitre précédant l’épilogue apporte plus de questions que de réponses. Si on ne ressent pas le besoin de se jeter frénétiquement sur la suite (et heureusement parce que je ne l’ai pas encore), elle donne forcément envie de connaître le fin mot de cette folle éradication.
Par contre, sachez juste, ne vous faites pas trop avoir sur le résumé. Déjà je trouve que celui-ci en dévoile beaucoup, ce qui est dommage quand l’intérêt du récit est, comme je l’ai dit précédemment, l’aspect évolutif de l’épidémie.
En vrai, c’est surtout le terme « zombis » qui me chagrine. Je m’attendais aux magnifiques petites bébêtes spéciales The Walking Dead alors que la réalité en est toute autre. Si cette dernière n’est en soi dérangeante en rien, même plutôt cohérente avec l’intention de l’auteur, je fus déçue de ne pas voir les morts-vivants se battre pour de la viande fraîche. Comme un vrai zombi, quoi.
Après, ce choix pose la question de l’état. A partir de quand peut-on considérer un individu comme un zombi ? Quand la coquille est vide simplement, ou quand une menace se dégage de cette coquille ?
Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé que l’auteur ne focalise pas notre attention sur les quatre personnages immunisés, faisant le choix d’intercaler le visage d’individus communs – et peut-être moins communs quand on songe aux médecins ou aux figures politiques – pour que l’on puisse mieux témoigner des phases évolutives du virus. J’approuve complètement car la tension s’en voit accrue et c’est vraiment l’atmosphère particulière du roman qui le rend si incroyablement intelligent et inlâchable.
De plus, j’ai aimé que les quatre personnages soient identifiés parmi le commun des mortels. Un adolescent rien de plus banal, si ce n’est qu’il semble être un génie étant donné ses bulletins, une actrice porno à l’aspect fragile, un retraité aux habitudes chamboulées et un employé de mairie, rien de très exaltant. S’ils ne sont pas présentés de façon à être attachants, chacun d’eux va dégager une force d’esprit qui pousse le lecteur à lire jusqu’au bout pour savoir ce qu’ils vont réellement devenir.
La plume ne se démarque pas totalement non plus. Si elle n’est en rien froide, on devine aisément qu’elle ne sera pas envoûtante non plus, en respect avec le sujet. En réfléchissant, et avec le recul, j’ai plus eu l’impression de lire une sorte de rapport scientifique – comme si le lecteur assistait à une expérience grandeur nature – sans que celle-ci soit dénuée de sentiments. Un passage m’a particulièrement marqué, lorsque virus atteint le second stade de sa mutation et que chacun des courts paragraphes successifs débutent par « pendant ce temps », ou une autre expression du même acabit. Tout bascule, tout s’enchaîne, et on ne peut que regarder sans comprendre. Ca m’a vraiment marqué, sans que je sache réellement pourquoi.
Si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai gardé ma respiration courte pendant de très longs moments. L’auteur évoque le film américain Contagion au début de ce premier volume, je dois dire que je fus bien plus emportée par son écrit que par le film (sans intérêt, celui-là). Ceux qui n’oublient pas est le genre de roman impossible à lâcher qui vous conduira au-delà du pire envisageable. Lisez-le dans un lieu publique, observez par moment votre environnement, les gens. Vous verrez que l’ambiance et le processus évolutif ne vous rendront pas tranquilles, vous froncerez le nez en voyant quelqu’un passer sa main sur le front. Captivant, c’est le mot parfait pour ce premier opus. Affaire à suivre pour la suite !
16/20
ça c'est de la chronique ! :DD
RépondreSupprimer" A partir de quand peut-on considérer un individu comme un zombi ? Quand la coquille est vide simplement, ou quand une menace se dégage de cette coquille ? "
(vous avez 4heures!)
J'ai toujours considéré un zombi comme étant un être humain mort de l'intérieur... cherchant à manger de la chair, elle, encore bien vivante. Mais en triffouillant sur le net, zombi est un état... pleinement végétatif, sans aucune volonté, vraiment aucune !
.... assurément, je préfère la version Walking Dead c: Maiiis, pour un livre comme ça, je suis prête à faire un effort ahah ! Hop hop, trois petits clics et en whish-list :D
Ahah, ouais, je suis partie dans un délire philosophique avec la perception de ce qu'est un zombi x) La question m'est venue en rédigeant la chronique, du coup j'ai osé la poser, quitte à passer pour une andouille :P
SupprimerEn tout cas, tu viens de m'apprendre quelque chose, si j'ai posé la question je n'ai pas eu la curiosité de découvrir la réponse par moi-même. Je suis pas convaincue par celle-ci mais soit ^^
Dis-moi, je ne ferai pas un peu trop gonfler ta Wishlist ? *sifflote* J'espère que tu ne m'en veux pas ^^ et j'espère également qu'il te plaira autant qu'à moi ! ;-)
Un zombie, pour moi, c'est une coquille vide justement. Je le différencie du mort-vivant, qui est celui qui revient à la vie. Après, forcément, on a l'image de Walking Dead et de tous ces corps décomposés. Je mets les zombies Walking Dead et les "coquilles vides" dans le même panier, pour l'état mental (ou le non-état !) avant tout.
RépondreSupprimerSinon, je ne connaissais pas ce titre. Tu le rends sacrément intriguant ! Le mode de contamination est très original.
Ouais, je pense que tu as tout à fait raison sur la perception du zombie, je ne le voyais pas ainsi mais en fait ça paraît évident après ton petit exposé. Merci =)
SupprimerCe n'est pas tellement le mode de contamination qui est sympa, plutôt tout le côté observation de tous les changements liés à la zombification. De toute façon, je le recommande chaudement ! :)