Quelque part dans la campagne autour de Vernay, un car scolaire conduit par un chauffeur saoul s'écrase dans le fossé. Sept enfants périssent dans l'accident. Six ans plus tard, lorsque l'ancien conducteur du car est retrouvé assassiné chez lui, les souvenirs se réveillent. Marquée par la disparition de son fils, Estelle Baupin est aspirée dans le tourbillon de l'enquête. Elle comprend rapidement que des forces mystérieuses oeuvrent dans l'ombre, bien décidées à faire payer les responsables du drame. Alors que les morts se multiplient, Estelle sait que pour les arrêter, elle doit découvrir le lourd secret qui pèse sur Vernay. Et faire face à son propre passé.
Un grand merci à Cathy des éditions Critic pour cette découverte !
Pourquoi ce livre ? Reçu en service presse, je ne savais trop à quoi m’attendre. La chargé de communication des éditions Critic me l’a tendu en m’assurant qu’elle avait été embarquée dans l’histoire avec un délice sans nom. De mon côté, si je connaissais le titre et l’auteur, je ne suis pas férue de thriller si bien que je ne savais pas si je saurais apprécier et jauger cette oeuvre. Allez ! On oublie les appréhensions et on plonge tête la première dedans !
Vernay, Malbreuil, deux proches villages de la campagne française. Un car scolaire rentre d’une excursion. A son bord, une vingtaine d’enfant, un enseignant, quelques accompagnateurs. Et un chauffeur ivre. Un dépassement de ligne blanche, une voiture en face, et l’impact inévitable. Voici le contenu du prologue, de quoi nous plonger directement dans une intrigue mouvementée et bouleversante.
L’auteur a fait le choix d’une ellipse pour dépasser ce moment de faiblesse des différentes familles - six enfants sont morts dans l’accident, sans compter les adultes. J’ai trouvé ce choix avisé, la douleur des proches aurait été un siphon qui aurait avalé tout l’intérêt du livre. Or, ici, l’intrigue va se concentrer sur l’apparition de meurtres inexplicables, dont les causes seraient dues à de profondes griffures de loups. Mais nous sommes dans un thriller ésotérique et la cause animale est bien entendue exclue, d’autant que nous assistons à ces crimes et nous savons ce qu’est la cause de ceux-ci. Et croyez-moi, voilà de quoi émoustiller notre curiosité et révulser nos sens !
Le résumé de quatrième de couverture emploie le terme d’”enquête” qui ne me sied guère. Certes, Estelle tente par tous les moyens de comprendre ce qui se passe, toutefois ce n’est pas pour autant qu’elle prend les choses en mains, du moins au début. En effet sur la fin elle prend la casquette de femme forme et autoritaire, la meneuse pour le combat. Cela lui sied bien mais ne correspond pas à l’instigatrice que le résumé tend à montrer.
J’ai adoré la fin. Enfin, je dis ça mais j’ai failli être déçue. Oui, mais c’était avant de lire l’épilogue. Là, je suis redevenue la lectrice voyeuse qui veut absolument comprendre l’origine du problème. Et cette phrase qui sonne comme un écho… Dans un sens la boucle est bouclée, dans l’autre le cycle s’achève et un autre commence. On se prend l’horreur en pleine poire et ça, ça fait du bien !
L’intrigue subit un rythme constant. Les chapitres sont plus ou moins courts tout au long de notre lecture et sont encore écourtés alors que les personnages touchent au but de leur “enquête”. Cela contribue à dévorer ce livre, répétant chaque soir “encore un ! oh, encore un, il est si court ! Il est 1h ? Boh, je suis plus à ça près…”. Car découvrir ce livre la nuit, dans le calme et le froid mordants, est le moment parfait pour vivre pleinement ce thriller. Je peux vous assurer que vous allez dévorer ce livre à coup de cent pages !
Les protagonistes foisonnent. Clément Bouhélier n’a pas lésigné pour rendre ses villages vivants, multipliant les figures. Je dois dire que j’ai ressenti quelques difficultés à les situer tous, mais rien qui empêche la compréhension du propos.
Je me suis principalement attachée à Estelle, principale figure féminine de l’ouvrage, et Alexandre, parce qu’il a ce caractère de bête blessée et donc retranchée dans sa douleur. D’autres personnalités m’ont marqué comme Mélanie et Fred, un couple solide qui a su se reconstruire et qui affiche douceur et solidité.
La plume est surprenante. J’ai découvert Clément Bouhélier par Ceux qui n’oublient pas, le premier tome du diptyque Chaos. La plume m’avait déjà marqué par sa simplicité et son rythme. Je suis heureuse de voir qu’il en est de même ici, avec un style qui s’adapte ainsi parfaitement à tous les genres auquel il s’essaye.
J’insiste sur un dernier point. On peut lire sur la quatrième de couverture qu’"Avec Passé déterré, l’auteur signe un thriller fantastique qui s’attarde sur les conséquences d’un drame, et plus particulièrement, sur la culpabilité et le pardon”. C’est tout à fait ça. Le livre offre une forte dose d’émotions, c’est puissant, percutant, marquant.
On m’avait pris du grand et ce fut en effet grandiose ! Cela faisait bien longtemps que je n’étais tombée sur une telle pépite en thriller ! Les personnages, bien que je les confonde parfois, apparaissent tous dans une émotion et une intimité touchantes, ils se livrent à nous tandis que nous les suivons au long de cette fresque d’horreur. Les événements inexpliqués se dévoilent à la toute fin dans un rythme effréné montant crescendo, une énergie redoublée par la taille des chapitres. La plume contribue à rendre l’ensemble entraînant et agréable. Amateurs de thriller ésotérique, vous serez comblés ! Pour ma part, très belle expérience qui me donne l’envie de me plonger dans les autres livres de Clément Bouhélier.
17/20
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