“Si j’ai écrit ce livre, c’est pour t’aider à rester en vie. Parce qu’à mon avis, le monde a besoin de plus de gens au grand cœur, peu importe ce qu’ils sont et font. Les non–conformistes et les rebelles, les freaks, les queers, les pécheurs et les pécheresses rendent le monde meilleur.” K.B.
Un guide pratique unique en son genre pour faire face aux pressions extérieures comme à la souffrance intérieure.
Un grand merci à Babelio et Au Diable Vauvert pour ce partenariat hors du commun.
Pourquoi ce livre ? Sans aller jusqu'à affirmer que c'était une situation difficile, énorme, j'ai connu ce qu'on appelle le harcèlement au collège et lycée. Certains jours on parvient à faire face en épongeant les atteintes des uns et des autres ; d'autres où on subit, seul. J’aurai voulu lire ce livre plus jeune, il aurait sûrement modifié ce que je suis aujourd'hui - et que j'assume à moitié…
Ce livre, c'est la parole d'une femme née homme et qui ne se définit par aucun genre. Ce livre, c'est le conseil d'un être couramment mal dans sa peau et qui cherche à s’en sortir. Ce livre, c'est le message d'un individu qui connaît ce qu'est souffrir et qui ne supporte plus de voir cette émotion dans le comportement d'un autre.
Ce livre, contrairement à mon appréhension, fut une boule de guimauve. Le sujet traité, attendu, est partout. De là, on est en droit de s'attendre à sortir déprimé par cette lecture, par la violence de certains aspects. Eh bien non ! Je reconnais avoir eu le sourire à maintes reprises, parce que certains conseils paraissent loufoques et totalement en décalage avec la teneur du propos. Cent un conseils, c'est le défi que c'est donné Kate Bornstein pour parer au suicide. C'est cru mais c'est ainsi tout le long de la lecture.
J'ai énormément apprécié le ton employé par l'autrice. Bien loin de la lourdeur moralisatrice, elle use d'un vocabulaire simple, oral, de sorte à avoir l'impression de tenir une conversation avec elle. C'est vif, intelligent, ça m'a conquise du début à la fin.
Toutefois le livre ne manque pas de défauts. Tout d'abord, je pense que le sexe est trop présent. Okay, c'est un fondamentaux de notre personnalité, il sert à communiquer autant que nous libérer. Mais le sexe n'a pas réponse à tout et j'ai trouvé ça dommage qu'on nous le serve à toutes les sauces - et je suis loin d'être une prude sainte-ni-touche…
Par ailleurs, de nombreuses références viennent compléter les conseils à la fin de la plupart des points. Si je fus heureuse de retrouver certains artistes et quelques œuvres que je connais, la présentation sommaire en forme de liste ne met pas suffisamment les références en valeur… De fait, je n'ai jamais ressenti le besoin d'étayer mes connaissances sur un point par ce biais-la. Je trouve cela dommage, sachant que le meilleur moyen d'éviter le pire reste de s'informer, de tenir un réseau, d'avoir de la curiosité et d'échanger sans cesse - sauf quand besoin de repli, ça Kate saurait vous l'expliquer dans Hello, monde cruel.
Pour terminer sur ces références, certaines sont issues du milieu francophone et je dois dire que je suis curieuse de savoir si ces références proviennent de l'autrice ou de l'éditeur francophone. L'un comme l'autre ne changerait rien à la lecture, simplement cela montrerait l'étendue du savoir de Kate Bornstein. Après, même en supprimant les références aux œuvres francophones, les connaissances sont là. Il faut savoir tirer son chapeau.
C'est compliqué de jauger un tel livre car c'est une lecture très personnelle et, forcément, tout lecteur aura une manière différente, qui lui est propre, de l'appréhender. Pour ma part, j'ai adoré grâce à ce ton badin qui nous attire loin de la noirceur des thèmes comme la boulimie, la dépression ou la mort. L'autrice a insufflé une part de son âme dans ce livre, comme l’indiquent les dédicaces. Un livre riche sans être poignant de sorte à apprendre des choses et réfléchir sans tomber dans le pathos. Une lecture que je recommande à tous pour comprendre ce que “moi" et “altruisme” signifient.
16/20
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