30 janv. 2020

D'or et d'émeraude




Enfant adopté, Simon ne s'est jamais senti concerné par la Colombie, son pays natal. Pourtant, à vingt-cinq ans, il éprouve le besoin de se confronter à cette part à la fois intime et inconnue de son identité. Loin des sentiers touristiques, il découvre à Bogotá une société aux mille visages, héritière d'une violence dont l'origine, dit-on, remonte aux premiers Conquistadores. Renouant avec ses racines indiennes, Simon participe à une cérémonie religieuse qui le projette dans les spirales du temps, en 1537. Au moment où, sur les traces de Cortés et Pizarro, les troupes de Quesada posent le pied sur l'Altiplano, la terre des Indiens muiscas. Une époque sombre et brutale où il est encore possible de changer le cours de l'Histoire, et peut-être la face du monde...



Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat.
Pourquoi ce livre ? C’est à sa sortie au format poche que j’ai remarqué ce one shot. La couverture magnifique et les paysages méconnus utilisés pour cette uchronie me vendaient du rêve.

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer d’emblée par les points négatifs. Si le départ ne partait pas mal en soi, j’ai pendant longtemps pensé que la quatrième de couverture mentait. Promesse d’uchronie et d’utopie, il faut attendre d’atteindre la troisième partie de ce récit pour comprendre de quoi il en retourne. Je trouve que c’est cher payé comme attente, sachant que ce devait être le cœur de l’histoire…
Par ailleurs, moi qui rêvais de décors méconnus servis par une voix qui maîtrise la géopolitique de son sujet, je fus déçue de n’avoir en réalité que trop peu de descriptions. En dehors de la seconde partie dédiée aux conquistadors de l’ancien temps, là où cela s’y prêtait le plus, les descriptions des villes, des cités et de la vie en forêt manque de corps pour ne donner ce sentiment de participer à ce voyage en visualisant les arbres ou les blocs de béton.

Voilà bien les seuls points négatifs que j’ai pu relever. Cette intrigue lente voire indolente cache mal un fond de colère et une envie de se battre derrière cette uchronie parfaitement construite. Un pied dans la réalité dans une première partie, l’auteur va démontrer comment un petit détail, un infime changement peut avoir son importance dans le cours de l’Histoire. L’évolution est d’ailleurs crédible et la redondance de la troisième partie tend à coller à la réalité. La politique est un cercle vicieux dans son éternel recommencement… Mais la politique n’est pas le seul sujet traité puisque ce livre recèle également un fond mythologique intéressant.
Si j’ai trouvé que la fin manquait d’aplomb, j’ai adoré découvrir cette histoire et cette ambiance particulière liée aux Incas. J’ai même, à l’issue de cette lecture, l’envie profonde d’en découvrir sur cette partie de l’Histoire méconnue en Occident.

Les personnages sont particulièrement difficiles à différencier. Je ne sais pas si c’est dû à un manque de concentration ou d’habitude mais les sonorités assez similaires et les noms à rallonge m’ont donné du fil à retordre. Ceux qui sortent néanmoins du lot par leur importance dans l’intrigue, amicaux ou non, ne manquent pas d’intérêt et j’ai apprécié les suivre, pour un temps plus ou moins court.

En dehors des prénoms, on ne rencontre aucune difficulté majeure dans ce récit. L’action est plus ou moins absente, il se passe des choses mais c’est parfaitement édulcoré dans la narration, de sorte que l’on progresse dans la trame sans en avoir l’impression.
L’ensemble est porté par une plume légère, discrète, qui se met au service de son récit. Sans être ni trop simple ni trop dur, elle fait preuve d’une maturité qui sied bien au propos.



Je m’attendais à quelque chose qui décolle plus vite. Et pourtant le récit ne manque pas de charme et m’a emporté dans des endroits que je ne connaissais que de nom. Je reproche un manque de description précise mais j’ai succombé aux délices de cette civilisation et de ses spécificités. Le message de mon côté est passé, je suis satisfaite d’avoir pris le temps de laisser une chance à ce récit. Je vous conseille d’en faire autant.



13/20





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