14 déc. 2021

Le Dernier Souffle, tome 2 - Le Sang




Le destin de trois royaumes ne tient plus qu'à un fil lorsqu'un jeune guerrier se lance dans une quête éperdue pour lever la terrible malédiction qui pèse sur lui. Le général Wyl Thirsk de Morgravia a vu son meilleur ami se faire décapiter, sa sœur torturée et l'homme qui l'a élevé envoyé à une mort certaine - tout ça par la faute de son souverain, le sinistre et cruel Celimus. Et voici que ce roi haïssable vient de jeter son dévolu sur Briavel - le royaume voisin dont la jeune et jolie reine Valentyna paraît condamnée à une alliance politique que son cœur refuse. Pour sauver celle qu'il aime de ce piège mortel, Wyl n'a plus d'autre choix que... trahir et se battre. Mais le destin est retors et Wyl va être emporté bien loin des machinations diaboliques de l'odieux Celimus. Comme la guerre menace aux frontières Nord où le roi des Barbares ourdit ses complots contre le Sud, Wyl doit absolument trouver celui par qui lui est venu le don - et enfin maîtriser ce maléfice qui a plongé sa vie dans le chaos et menace de détruire les trois royaumes.



Pourquoi ce livre ? Cela fait un moment que j’ai commencé cette série. Sans être une pépite du genre, le premier tome m’avait fait bonne impression, avec une pointe de magie plutôt originale. Maintenant que je vais terminer pas mal de mes séries en cours, je me suis replongée dans cet univers.

J’ai gardé en mémoire les grands événements du premier opus mais je reconnais avoir ressenti un petit flottement dans les premiers chapitres. Trois royaumes se jaugent du regard, se fricotent ou se frottent au fer. Malgré la part d'aventures, de rebondissements et cette once de magie, on flotte dans une intrigue principalement politique. C’est un schéma assez classique avec un tyran qui veut épouser la reine voisine pour accroître son territoire et obtenir les ressources nécessaires pour affronter le troisième opposant, niché dans les montagnes. C’est convenu, comme je le disais, mais le caractère des différents personnages et l’impasse de la reine rendent la chose intéressante à suivre.

Au milieu de tout cela, on retrouve le jeune Wyl, malmené par sa malédiction, le Souffle, et les morts inhérentes à celle-ci. Je dois dire que ce sont les chapitres qui le concernent qui font tout le sel de l’intrigue car c’est de là que proviennent tous les rebondissements. Finalement remonté à la source de ses malheurs, on apprend enfin pourquoi il est maudit… et je ressors un peu déçue. Il me semble que c’est quelque chose que j’avais déjà noté au sujet du précédent volume : le manque de surprise. Depuis au moins la fin du tome un j’ai deviné l’objectif de tout ceci. Forcément les révélations ont manqué de saveurs sur le palais… Même le départ de tout ceci est assez bof. Bref, je ressens comme un gros manque de conviction.

Heureusement l’ensemble est assez rythmé et c’est vraiment un plaisir de suivre les aléas de chacun avec l’alternance des personnages dans les chapitres. Cela renforce cet aspect d’effervescence et cela titille suffisamment la curiosité pour avoir envie d’enchaîner.
Même la fin est intéressante, parce qu’elle offre un rebondissement politique qui promet de grandes choses pour le troisième et dernier tome.

J’ai lu dans d’autres avis publiés sur Livraddict que certains préféraient les personnages secondaires aux principaux et je suis plutôt d’accord. J’aime beaucoup Wyl mais je considère que sa personnalité manque de couleurs, d’approfondissement. Il est entièrement tourné vers sa quête au point d’occulter tout le reste, si bien qu’il est difficile de réellement développer de l’empathie. En cela, l’arrivée surprenante d’Aremys fut une bénédiction car on a eu un peu d’humour au milieu de toute cette tragédie, ça a fait du bien. D’ailleurs, Aremys est devenu, et de loin, mon personnage préféré pour son métier (que c’est croustillant d’être mercenaire) et son humour assez taquin et cru, ça tranche énormément avec les manières de la cour.
Contrairement à ce qu’on peut s’attendre de Celimus, le jeune roi tyran, il sort du stéréotype en étant plus ou moins intelligent et manipulateur. Cela manque encore de finesse mais son personnage reste crédible et totalement détestable. A l’opposé, la jeune reine Valentyna est entièrement sympathique, bienveillante, un peu comme une reine blanche. Je l’apprécie, d’autant plus qu’elle ne fait pas que parler avec gentillesse, elle sait se montrer colérique et emportée au besoin.
Les autres personnages sont intéressants et très différents, j’ai beaucoup aimé les retrouver. Seul bémol à noter, les sentiments de toutes les sortes qui se développent trop rapidement entre Elspyth et Crys, ce qui me donne un sentiment de superficialité…

Je suis assez dubitative sur le style. Parfois, il m’a paru pompeux et très froid… J’avais du mal à me plonger dedans et sans l’intérêt de l’intrigue, j’aurai sûrement fait une pause en cours de lecture. A d’autres moments, je l’ai trouvée très belle, travaillée, et je prenais un vrai plaisir à lire. Ca m’a amené à me demander s’il n’y avait pas deux auteurs, ou deux traducteurs. Dans l’ensemble, ça reste agréable à lire mais j’espère que ça me jouera moins des tours pour la suite.



Beaucoup de choses se passent dans ce second tome et c’est avec un réel plaisir que je me suis replongée dans cette fantasy très sobre mais convaincante. J’aime toujours autant les personnages et l’intrigue politique comme les aventures sont intéressantes à suivre. Malgré l’épaisseur, ça se lit très vite ! Je vous conseille cette série si vous avez envie de vous lancer dans la fantasy.



15/20




Les autres titres de la saga :
1. Le Don
2. Le Sang
3. L'Âme
- saga terminée -


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