11 août 2022

Entremonde




Lors d'une course d’orientation, Joey, lycéen ordinaire, perd ses coéquipiers dans un épais brouillard avant d’avoir atteint le point de ralliement. Lorsque la nappe brumeuse se dissipe, Joey se rend compte qu’il a basculé dans une autre dimension, où l’enseigne McDo est vert et jaune, et où la personne qui ressemble à sa mère ne l’est pas. Il comprend alors qu’il fait partie des quelques élus détenant le pouvoir de voyager à travers des univers parallèles, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes.
Dans cet Entremonde composé de plus de trois millions de planètes, il se retrouve au beau milieu d’une guerre entre deux puissances de forces comparables : d’un côté un empire basé sur les sciences, de l’autre un royaume où la magie règne en maître. Ces deux parties ont un point commun : elles sont bien décidées à empêcher Joey de continuer à voyager d’un monde à l’autre. Pour maintenir l’équilibre entre ces deux forces et lutter contre leur volonté de conquérir l’ensemble des dimensions et de tout détruire, le jeune garçon devra s’engager dans une armée composée de combattants identiques à lui-même, des Joeys venus de dimensions différentes. Notre héros devra apprendre à vivre dans ce nouvel univers, et affronter les grands maîtres de la magie : Sire Lamechien et Madame Indigo.



Pourquoi ce livre ? Il est arrivé depuis tellement d'années dans ma PAL qu'honnêtement je ne sais plus quelle en était la raison… sûrement que je voulais creuser la bibliographie de son auteur, à l'époque où je lisais encore de la jeunesse.

Entremonde n'est pas le livre que j'attendais. Je supposais avoir le droit à une intrigue multidimensionnelle… et ce fut le cas, mais pas suffisamment creusé en profondeur. Au lieu de ça, on assiste aux déboires d'un adolescent qui découvre, certes, les univers multiples mais sans aucune originalité.
L'intrigue est rythmée, est divertissante, mais manque tellement de profondeur. Ça me rappelle le même défaut que Docteur Strange des Marvel. Ça a pour titre multiverse mais on voit à peine la couleur de l'infinie possibilité, seulement le tableau de quelques unes, histoire de planter le décor. Je ressors donc très frustrée de constater qu'une bonne partie de l'intrigue se déroule dans notre monde.
Et la fin ne fait pas reluire l'ensemble. Là encore c'est sympathique mais ça manque singulièrement de rebondissements et de surprises. Venant d'une production signée Gaiman, ça renforce ma déception.

Les personnages manquent de finesse. Je ne me suis attachée à aucun d'eux, parce que leur personnalité n'est pas creusée, elle non plus. Là où ça m'a le plus choquée, c'est l'absence de réaction du protagoniste quand, dans un autre monde, il apprend qu'il est mort. Oui il l'apprend, et c'est tout. Pas de frisson, pas de malaise. Venant d'un adolescent, une telle contenance est impossible. Tous les autres personnages sont secondaires…

Quant au style d'écriture, on sent que c'est destiné à la jeunesse mais ça se lit très bien, même si je n'y ai pas retrouvé la patte malaisante de Neil Gaiman.



Une petite déception. Je reconnais que c'est divertissant tout en reprochant au roman de ne pas se saisir de ses atouts. Il y a tellement de choses à faire, à penser et à créer avec l'univers multiple… et l'auteur est resté en surface. J'ai passé un bon moment, mais ressors frustrée.



09/20




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