Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge.
Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.
Molly se les récite souvent. Quand elle s’ennuie, elle se surprend à les répéter sans l’avoir voulu… Et si elle ignore d’où lui vient cette terrible affliction, elle n’en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang.
Pourquoi ce livre ? Les raisons ne sont pas nombreuses. Il est vrai que j'avais la curiosité de découvrir cet auteur dont j'entends beaucoup de bien, d'autant plus quand c'est publié dans cette collection. Il suffisait alors de croiser le livre à la médiathèque et c'est parti pour un emprunt.
Molly Southbourne est une jeune femme pas comme les autres. Dès qu'elle saigne, une autre Molly apathique apparaît, une apathie qui ne dure que quelques jours avant qu'un vent de violence ne souffle.
Les Meurtres de Molly Southbourne est un roman court mais intense. On débarque dans une intrigue qu'on ne comprend pas, dans laquelle persiste un sentiment d'enlèvement et de maltraitance. Puis très vite on quitte le présent pour tomber dans un passé lointain. Molly nous livre un résumé dramatique de son enfance, de sa vie.
Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est un roman sur la violence, donc un roman violent. Je garderai toujours en tête l'image de ce père en larmes, tuant pour protéger ceux qu'il aime. Ce n'est pourtant pas l'apologie de la violence, même si tout va crescendo. C'est une certitude, les lecteurs qui ne supportent pas l'hémoglobine risquent de mal vivre cette lecture car on parle de sang toutes les trois pages.
L'ambiance est pourtant très clinique, on sent que l'auteur travaille dans le domaine médical. Même dans le rituel de traitement des déchets, tout est traité dans le détail, avec minutie. Ça rend la lecture bluffante de réalisme.
Pire que le développement, c'est la fin de la troisième partie et la quatrième partie qui m'ont administré une sacrée claque. L'ultime discussion avec James, les derniers mots de Molly, c'est tellement abrasif ! Il m'a fallu quelques minutes pour accepter ces décisions et m'en remettre.
C'est tellement technique, clinique, qu'il est difficile de s'attacher aux personnages, d'autant plus qu'aucune clé nous est livrée pour comprendre pourquoi Molly subit ça (sauf à la fin, évidemment). Cela dit, je suis restée scotchée à son histoire, happée par ce récit hors du commun, entraînée par cette voix qui raconte sa vie sans aucun filtre. Malgré bien des aspects qui la plongeaient dans la catégorie des sociopathes, il faut une forme de courage pour affronter la vérité et prendre les décisions qui s'imposent.
Petite pensée pour James, qui n'a rien demandé, si ce n'est la curiosité et la connaissance. Comme on répète souvent, protégez-vous…
Le style d'écriture nous fait prendre de la distance. On sent qu'on est dans une histoire passée. Le style est assez clinique, au même titre que le récit, mais ça colle parfaitement à la personnalité de Molly.
Je ne m'attendais tellement pas à ça que la réalité fut violente, au même degré que ce qu'on découvre dans le récit. L'histoire d'une fille pourtant banale qui vivra une expérience traumatisante hors du commun. Le pire de tout, c'est l'effet répétitif, avec tout ce que cela implique. Dans un tel contexte, l'attachement aux personnages est impossible car leur caractère est tourné exclusivement vers la survie et la quête non pas d'identité mais pour comprendre celle-ci. C'est intelligent, le style colle parfaitement au texte, c'est réaliste à souhait. Une expérience originale, une claque magistrale - mais pas un coup de coeur pour autant !
18/20
Les autres titres de la saga :
1. Les Meurtres de Molly Southbourne
2. La Survie de Molly Southbourne
3. L'Héritage de Molly Southbourne
- saga terminée -
1. Les Meurtres de Molly Southbourne
2. La Survie de Molly Southbourne
3. L'Héritage de Molly Southbourne
- saga terminée -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire