Ombre, tome 1 - L'Héritage des rois passeurs

La dernière héritière d'une lignée royale doit fuir notre monde et retourner dans celui de ses ancêtres pour échapper aux hommes qui veulent l'éliminer. Là-bas, une princesse rebelle rentre chez elle pour prendre ce qui lui est dû : le trône d'Ombre. Voici l'histoire de deux femmes, de deux mondes imbriqués, de deux retours simultanés qui bouleverseront une fois de plus le destin tortueux du royaume d'Ombre. Coïncidence, ou rencontre orchestrée de longue date ?

Pourquoi ce livre ? Repéré dès sa sortie, j’ai toujours éprouvé de la curiosité envers cette saga, sans toutefois trouver le temps de m’y attaquer sérieusement. C’est maintenant chose faite.

L’Héritage des rois passeurs fut malheureusement une déception, marquée par l'aspect trop jeunesse de l'œuvre. Étant donné la couverture et l'éditeur, j'espérais quelque chose de plus complexe, plus mature. J'ai certes bien aimé la lecture, divertissante, néanmoins je retiendrai surtout cette déception.

Malgré ce défaut, je dois reconnaître que le rythme pulse tout au long de l'intrigue. Si cela donne un sentiment de survoler certains points, cela permet aussi d'avoir une lecture entraînante. Pas un page turner, mais de quoi avoir envie de connaître la suite.

Quand j'évoque le manque de complexité, cela concerne aussi l'absence d'obstacles. Les scènes se suivent et se ressemblent, dans les tentatives d'assassinat et les dialogues dans les recoins obscurs pour obtenir vengeance ou fomenter la trahison. Il y a un côté très répétitif dans cette intrigue politique, sans que cela fasse énormément progresser l'histoire. En plus de cela, la princesse revenue dont ne sait où accède trop facilement au trône pour que cela me paraisse crédible. Tout le monde, nobles et peuple, l'a oubliée ou la croit morte, pourtant ils ne protestent pas quand elle prend la parole, quand elle casse le protocole ou le tord à son avantage…

La fin est sympathique, un happy end comme on en voit souvent, avec quelques explications manquantes quant aux liens rompus entre les Noirs portraits. Un des personnages tente quelques hypothèses mais c'est plus frustrant de ne pas en savoir plus, cela rappelle la note du manque d'approfondissement de l'ensemble.

Tout n'est pas à jeter non plus. J'ai beaucoup apprécié la magie et ce parallélisme entre la population de Rive et Ombre - même si ça m'a fait frissonner à plusieurs reprises. La magie est intéressante, même si j'aurais voulu la voir un peu plus utilisée - de quoi me donner envie de lire la suite, qui creuse apparemment cette question, malgré tous les défauts relevés dans ce premier volume.

Sans non plus me rebuter, les personnages n’ont dégagé aucun intérêt à mes yeux. Ils rejoignent totalement mon avis sur l’univers, comme quoi cela manque de profondeur. C’est également le cas pour chaque caractère, qui n’offre aucune nuance. Ou bien trop blanc ou bien trop noir, même Le Gris paraît trop humain pour être acceptable - et pourtant j’ai apprécié ce personnage, devenu mon préféré (puis entre nous, son nom aurait mérité le contraire)

Le style d'écriture se lit très bien mais contribue à me donner une atmosphère jeunesse. Pas de vocabulaire difficile, pas de jolies tournures de phrase, on est sur quelque chose de linéaire et finalement d'assez plat, de quoi simplement nous entraîner jusqu'à la fin sans avoir à réfléchir.

Une lecture en demi-teinte, une petite déception résultant du fait que c'est plus jeunesse que ce à quoi je m'attendais. Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages et je ressors frustrée du manque de profondeur pour la plupart des choses, que ce soit l'univers, les personnalités ou la magie. Je lirai sûrement la suite car cela reste un bon divertissement mais c'est pour l'instant sans plus pour ce premier tome.

13/20

Les autres titres de la saga :
1. L'Héritage des rois passeurs
2. Les Illusions de Sav-Loar
- saga terminée -