La vie de Camille, adolescente surdouée, bascule quand elle pénètre par accident dans l'univers de Gwendalavir avec son ami Salim. Là, des créatures menaçantes, les Ts'liches, la reconnaissent sous le nom d'Ewilan et tentent de la tuer. Originaire de ce monde, elle est l'héritière d'un don prodigieux, le Dessin, qui peut s'avérer une arme décisive dans la lutte de son peuple pour reconquérir pouvoir, liberté et dignité.
Pourquoi ce livre ? Je ne suis pas très bande dessinée, ni comics, ni album, ni manga, mais je m'efforce d'en lire de temps en temps pour me forger une petite base. Quand on me demande dans quel univers je souhaiterai vivre, c'est Gwendalavir qui me vient en tête le premier, alors que je ne suis pas loin de la trentaine maintenant. Alors il fallait que je tente cette série dans ce "nouveau" support.
J'ai pourtant longuement hésité avant de me lancer. J'avais peur que les traits de personnages, les créatures, les paysages, ne correspondent pas à ce que je m'étais imaginée. J'avais peur de ne pas retrouver ce qui fait de cette bande hétéroclite une grande famille. Bref, j'avais peur d'être déçue, que la retranscription dénature l'œuvre de Pierre Bottero.
Ce fut un réel soulagement de constater que les artistes ont respecté l'œuvre originelle. On découvre ainsi Camille, collégienne élevée par des parents adoptifs sévères, et Salim, son meilleur ami. Tous les deux vont vivre des aventures palpitantes aux côtés de personnages détonnant après avoir effectué un pas sur le côté, les emmenant dans un tout autre univers. Gwendalavir, là où est née Camille. Ou plutôt Ewilan.
J'ai adoré retrouver tous les grands axes narratifs de cette quête. De la découverte du pouvoir en passant par les hordes ennemies, les multiples dangers de cet empire ou les différentes guildes, tout est là. Bien sûr, il manque certains passages intéressants, bien que plus mous dans le rythme, mais les artistes ont réussi à faire en sorte de garder la construction de ce groupe et la bonhomie en son sein, allant jusqu'à conserver bon nombre de piques croustillantes entre certains protagonistes. Quel plaisir de retrouver la verve de certains, avec les expressions faciales en sus !
Parmi les petits points faibles, cela concerne l'intrigue en elle-même. Obligés de concéder quelques petites péripéties, le rythme est haletant mais l'intrigue en devient un peu trop facile, avec cette absence de tension quant au résultat final. On sait que le triomphe sera au rendez-vous mais par le prisme de la planche, j'ai eu le sentiment que tout était trop facile (ce qui n'est pas le cas quand je lis le roman). La grande ennemie d'Ewilan est évincée en quelques gestes, la défaite des Ts'liches n'est qu'évoquée rapidement, les mercenaires du chaos semblent être des novices tant ce ne sont que des apparitions. Heureusement qu'il y a des blessés parmi le groupe de héros, histoire de rajouter un peu de crédibilité, sinon ce serait trop facile.
J'ai eu beaucoup de mal à accepter le graphisme des visages. Les proportions ne sont pas toujours exactes, les angles un peu étranges, notamment dans les premiers tomes. Par exemple, j'adore Edwin ou Ellana mais les deux ont des expressions parfois bizarres, comme si leur mâchoire était en décalage avec le reste du visage…
Au contraire, j'ai adoré la représentation de la Dame et de son Héros, que je ne visualisais pas du tout ainsi mais qui sont bien plus convaincants comme ça !
Ce fut une sacrée expérience, un retour dans mon enfance dans un moment propice. Sept tomes vite avalés, retraçant la franche camaraderie de ce groupe qui ne m'a jamais vraiment quittée. Les aventures sont bien plus rapides que dans mon souvenir et j'ai moins aimé certains traits de visage, autrement cette adaptation respecte parfaitement l'œuvre de Pierre Bottero et je pense me pencher en 2024 sur les trilogies suivantes, également adaptées !
17/20
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