Synopsis :
Un peuple – des femmes surtout – sur le chemin de
l'exil, un roi et ses proches livrés à la vengeance divine et envoyés au
supplice par un tyran odieux proclament leurs souffrances.
Pour évoquer, et tenter de comprendre, le scandale des
guerres de Religion dans lesquelles il est plongé, Robert Garnier emprunte le
modèle désespéré de la tragédie antique et tente d'y injecter un peu
d'espérance chrétienne. Reconnue comme la plus belle expression du théâtre
français au XVIe siècle, cette pièce s'élève comme une incantation, le
spectacle d'une détresse hantée par la violence et la terreur. Confronté au
mystère du Mal et à l'effroi qu'inspire un Dieu qui se venge, le théâtre renoue
ici avec ses origines sacrées.
Mon
avis :
Lu dans le cadre de mes cours, cette
pièce de théâtre est apparemment représentative de la tragédie du Moyen-Âge et
de la Renaissance. Robert Garnier étant peu renommé, je suis assez sceptique.
Mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier
pleinement cette pièce de théâtre !
Il faut savoir qu’elle est
entièrement rédigée en vieux français, du moins dans l’édition Folio
(collection théâtre), et je ne sais pas si une traduction est disponible dans
une autre édition. Il ne faut pas se formaliser de cette langue, elle est très
facile à comprendre et le vocabulaire un peu plus difficile, ou parfois les
faux amis, sont traduits en notes pour faciliter la compréhension.
De plus, la composition de la pièce
est différente de celle que l’on connaît habituellement. En effet, les actes la
jalonne mais pas les scènes et c’est assez déroutant pour les lecteurs qui
lisent du théâtre « classique ». Mais cela ne gêne en rien le plaisir
à la lecture, loin de là ! Cela donne plutôt l’impression de dévorer la pièce
en quelques instants.
L’histoire est très intéressante,
rehaussée par des coups de théâtre bien menés. Le lecteur se laisse emporter
par la vengeance de Nabuchodonosor, la détresse pathétique des Reynes, etc. Cette
piège est également très courte et se lit donc très rapidement, bien qu’elle
soit rédigée en une langue plus ancienne.
Il ne faut pourtant pas s’attendre à
une énorme dose d’action. En effet, Robert Garnier se base principalement sur
la psychologie des personnages pour faire vivre son œuvre.
En fait, en poussant un peu plus
loin l’analyse, l’auteur se veut le successeur des tragédies grecques au travers
de ces coups de théâtre et de l’expression de la psychologie.
Mais cette pièce s’inscrit également
le cadre historique de l’époque. En effet, il est temps de la Contre Réforme
(lutte de l’Eglise Catholique face à l’expansion du courant protestant) et cela
apparaît clairement dans cette pièce puisqu’il y a de nombreuses références
bibliques, qui ne peuvent pas passer inaperçues pour celui qui connaît les
bases de la Bible.
Cette pièce de théâtre allie donc le
plaisir de la lecture à la pertinence des propos, et j’ai grandement apprécié,
même les difficultés à comprendre le vieux français (seulement dans les
premières pages).
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