La scène est quelque part en Touraine, dans la grotte
du magicien Alcandre, qu'un père vient consulter sur le sort de son fils
disparu. La grotte se métamorphose alors en théâtre et le jeune homme apparaît,
sous l'habit de comédien, en serviteur rusé du bouillant capitaine Matamore...
Mon
avis :
Lu dans le cadre de mes cours – et
je tiens à préciser que le professeur est assez intelligent pour l’avoir oublié
dans sa brochure et il ose ensuite râler sur les élèves parce qu’on ne l’a pas
en cours avec nous – je suis partie un peu mitigée à la base sur cette lecture.
Déjà parce qu’il est confronté à Shakespeare et Caldéron, et Corneille est, de
mon point de vue, inférieur à l’art du dramaturge anglais. Mais bon, il faut
bien lire son œuvre si on veut avoir sa licence, alors je m’y suis mise, me
motivant par un « Allez, il ne fait que cent pages ! »
Et ces cents pages, on ne les voit
pas défiler ! Corneille a une plume légère, qui critique la société et ses
mœurs d’un trait invisible, et c’est très rafraîchissant de ne pas avoir une
satire qui se déchiffre aussi facilement que dans d’autres œuvres du même
acabit.
De plus, Pierre Corneille rédige sa
pièce (celle-ci mais aussi sûrement les autres, je pense) en rimes suivies,
donnant ainsi du rythme et du ton à la lecture et plusieurs fois j’ai envie de
clamer les vers à la place des personnages (oui, oui, quand je suis fatiguée, j’ai
de gros délires parfois !). Ce qui est plaisant là encore, c’est que
Corneille ne cherche pas à impressionner par un lexique soutenu et des idées
déterminées ; au contraire, il garde l’esprit ouvert et emploie un lexique
« normal » pour faire exprimer ses personnages, ce qui fait que L’Illusion
comique peut se lire à tout âge, même si un collégien n’en comprendra pas
forcément le fond de la pièce.
Outre cela, la seule difficulté fut
de rentrer complètement dans l’intrigue de la pièce. Mais je ne saurai dire si
c’est de la faute de l’histoire en elle-même ou si c’est plutôt dut à la
fatigue. Je préfère ainsi ne pas compter ce point spécifique comme une critique
réelle, mais au moins vous êtes prévenus si vous tentez de lire cette pièce.
La fin est tout bonnement exquise.
Malgré le titre de la pièce, qui est un bon indicateur du coup de théâtre final,
j’ai été complètement surprise par ce revirement de situation et cela m’a bien
fait sourire de plaisir.
Je ne dirai pas que Pierre Corneille
m’a conquise du début jusqu’à la fin (pas autant que Rabelais du moins, de qui
je garde un réel bon souvenir) mais j’ai tout de même passé un bon moment, si
on ne compte pas le petit temps d’adaptation au début.
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