Quand Lou apprend que
le bar où elle est serveuse depuis des années, met la clé sous la porte, c’est
la panique. En pleine crise, dans ce trou paumé de l’Angleterre, elle se démène
pour dégoter un job qui lui permettra d’apporter à sa famille le soutien
financier nécessaire. On lui propose un contrat de six mois pour tenir
compagnie à un handicapé. C’est alors que la jeune femme découvre Will, un
jeune tétraplégique qui rêve de mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques
mois pour le faire changer d’avis.
Mon avis :
Je préviens direct, je n’aime pas du
tout les romances. Pleurnicher devant un amour magnifique ou dévastateur, très
peu pour moi. Déjà parce que, même si cela ne signifie pas que j’ai été amputé
de sensiblerie, il m’en faut beaucoup pour me faire pleurer ; ensuite
parce que le manque flagrant d’action m’assomme.
C’est donc avec une profonde
appréhension que je me suis plongée dans ce pavé de plus de cinq cents pages.
Et, comme toujours depuis quelques temps, cette appréhension n’avait pas lieu
d’être.
Au début, je m’ennuyais un petit
peu. Après avoir lu des œuvres plein d’action, de rebondissements, d’intrigues
secrètes et j’en passe, la platitude de cette histoire m’a rapidement lassée.
Pourtant, j’ai persisté. D’abord parce qu’il fallait que je le finisse pour un
challenge mais aussi parce que je souhaitais laisser une seconde chance (eh
beh, je suis gentille).
Donc,
comme je l’expliquais ci-dessus, il ne faut pas s’attendre à de l’action. Le
lecteur assiste au début à un personnage errant à la recherche d’un emploi,
après avoir été licencié car le café où elle servait fermait. S’ensuit un long
moment d’égarement où Lou, ou de son nom complet Louisa Clark, cherche sa place
dans une petite ville où il est difficile de débusquer un emploi stable et bien
rémunéré. Dans le même temps, l’auteur nous dépeint la vie en famille
nombreuse, avec peu de moyens, qui garde pourtant la joie de vivre et la
sollicitude propre à ceux qui ont l’habitude de vivre de peu. Au cœur d’une
ambiance mêlant chaleur et errance, j’ai commencé à me détendre et à
m’intéresser pleinement à cette lecture.
Par la suite, une fois que Lou
devient accompagnatrice auprès de Will Traynor, un tétraplégique trentenaire
qui souhaite abandonner la vie car il est incapable de la vivre dans un
fauteuil. Les premiers jours de Lou fut un calvaire à cause de ce qu’il lui
fait vivre – ou pas vivre, d’ailleurs – et le lecteur ne peut que compatir à la
situation de Lou. Et après, tout se dévoile progressivement et Lou va se démener
pour rendre le sourire à Will, lui rendre la joie de vivre qu’il avait avant
son accident. Elle va apprendre à programmer des choses, à sortir de chez elle,
apprendre à vivre au côté de Will. Au travers de son travers, c’est une
initiation à la vie, à l’environnement qui l’entoure, qui commence pour elle.
Et le lecteur, parmi tout cela, est emporté dans un
tourbillon d’émotions. Et oui, le lecteur rit des situations incongrues, pleure
sur certains révélations, compatit, s’exaspère et j’en passe. Même moi,
l’insensible de service, j’ai senti mon cœur se serrer à la fin. J’ai beaucoup
ri, versé ma petite larme… et en écrivant cette chronique, j’ai encore beaucoup
de mal à les retenir.
L’auteur exprime extrêmement bien les pensées de ses
personnages, en particulier de son protagoniste Lou. En effet, je respecte
énormément le cheminement des pensées, qu’il est très difficile de rendre
réaliste car elles sont parfois bien futiles, dans d’autres œuvres de ce type.
Ici, l’auteur s’en sort à merveille et j’applaudis donc son talent. On ne peut
pas rester indifférent à sa plume et au contenu.
De plus, il écrit dans un style simple, sans prise de
texte, allant jusque dans les profondeurs et les méandres de la pensée. Il
parvient à faire vivre à ses lecteurs les sentiments de ses personnages et ce
fut assez incroyable, sans vouloir en faire tout un plat.
Et en dernier mot, je parlerais de la fin. Bouleversante,
je suis vraiment dégoûtée que ça ne se soit pas passé comme je l’aurai voulu.
En fait, je me doutais qu’il y avait deux fins possibles. Et Jojo Moyes a
choisi la meilleure, mais celle que je voulais éviter… Sans détail, par des
moyens détournés, il rend compte de choses cachées par la morale de la société.
Enfin, j’approuve son idée de tétraplégie, bien qu’au
début je n’étais pas contente car cela reprenait trop l’idée d’Intouchable. Mais finalement, l’auteur
dénonce l’inégalité pour les handicapés comparé aux personnes valides. Ca lui
vaut bien un point supplémentaire.
En
conclusion, une magnifique surprise, une
romance qui m’a bouleversée. J’en garderai un agréable souvenir, sans
rebondissement, mais avec un cheminement de pensées réalistes, à la fois
douloureuses et agréables. Je n’osais au départ pas me le dire, mais finalement
Avant toi est un coup de cœur.
haha encore une qui a succombé au charme de ce titre !
RépondreSupprimerEh oui ! Et pourtant, j'ai résisté au début !
RépondreSupprimerMais c'est envoûtant, finalement :D
J'étais un peu comme toi. Malgré tous les bons avis que j'avais lu j'appréhendais car les romances ce n'est pas ma tasse de thé. Mais finalement "Avant toi" est une bonne surprise. Ce que j'ai le plus aimé c'est le sujet abordé, je trouve que c'est très intéréssant et ça mérite que l'on en parle.
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec toi ! =)
RépondreSupprimerJ'ai tellement aimé ce livre ... <3
RépondreSupprimerJe crois qu'on est beaucoup comme ça ;)
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