"J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme
artiste de ne pas
laisser voir, de ne pas annoncer que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi. Je déteste tellement les ouvrages idéologiques où le récit n'est tout le temps qu'une faillite des intentions de l'auteur que j'ai préféré ne rien dire. Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera."
Mon
avis :
Lu dans le cadre de mes cours, j’étais
perplexe quant à l’idée de devoir me coltiner un Marcel Proust, gros pavé de
cinq cents pages, surtout en sachant que c’est le second tome et que je déteste
commencer une saga dans le désordre mais aussi parce que la prof, dés le
premier cours introductif, a précisé que ce serait long à lire et que nous
avions le droit de sauter des passages. Autant dire que j’avais de l’appréhension !
Mais finalement, j’ai la fierté d’avoir
bouclé ce livre sans n’avoir rien sauté (pas un seul mot) et, même, d’avoir
pris plaisir.
Je le reconnais pourtant, le style
de Marcel Proust est réputé pour être lourd. Il n’est pas lourd. Il est très,
très, très lourd. Par exemple, le narrateur est capable de faire trois pages de
divagations par rapport à une seule et unique phrase prononcée par n’importe
quel autre personnage.
Personnellement, j’ai grandement
aimé son style. Il est très différent des autres classiques, genre Balzac ou
Flaubert, et c’est vraiment rafraîchissant, à sa manière. J’ai même écrit sur
mon suivi lecture du forum Livraddict que « Proust divague tellement que je
prends plaisir à le suivre ». Je pense que cette phrase résume très
bien ma pensée globale du livre.
L’histoire en elle-même est très
complexe. Le lecteur a droit en première partie aux doutes du narrateur
(installé à Paris) quant à son avenir, en particulier sur sa voie professionnelle,
et sur l’amour des femmes. La deuxième partie se consacre à ses vacances à Balbec,
ville en bordure de plages, avec comme principale piste de réflexion les femmes
en général, lui qui a l’impression d’avoir été trompé par Gilberte, filles des
Swann, peu avant son départ.
Il faut tout de même remarquer que,
si l’histoire a un fil narratif conducteur, les trois quart de l’œuvre soulèvent
de la psychologie du personnage, qui analyse énormément les faits et gestes des
autres et interprètent tout ce qui peut être sujet à l’ambivalence. C’est assez
effarant de voir tous les thèmes sur lesquels on peut disserter, sans même
parfois sans rendre compte ! Par moment, Proust m’a ouverte les yeux ;
à d’autres, j’ai plus envie de rire qu’autre chose ; à chaque instant, j’ai
pris plaisir à lire sa prose.
Le caractère du narrateur est
également très important. Jeune homme qui cherche sa place dans une société
mondaine qui l’intéresse fort peu au début de l’œuvre, son caractère évolue
selon les personnages qu’il vient à rencontrer, et c’est intéressant de voir en
quoi nos fréquentations nous transforment imperceptiblement mais sûrement.
La fin est on-ne-peut-plus banale. J’ai
envie de dire que la boucle est bouclée, avec une ouverture et une fin sur l’évocation
de M. de Norpois et un narrateur à Paris.
Les autres titres de la saga :
1. Du côté de chez Swann
2. A l'ombre des jeunes filles en fleurs
3. Le côté de Guermantes
4. Sodome et Gomorrhe
5. La Prisonnière
. 6. Albertine disparue
7. Le Temps retrouvé
- saga terminée -
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