Intuitions, tome 1 - Intuitions

Synopsis :

 

            Depuis son plus jeune âge, Jem voit des nombres flotter au-dessus des personnes qu’elle croise. C’est le jour où sa mère décède qu’elle en comprend la signification : il s’agit de la date de leur mort. Ce don maudit la pousse à se couper du monde. Jusqu’au jour où elle rencontre Spider…

Alors qu’ils partent ensemble à la grande roue de Londres, un phénomène étrange se produit : pourquoi tous les passants ont-ils le même nombre au-dessus de la tête ? Pris de panique, Jem et son ami prennent la fuite.

Ils seront les seuls survivants de l’attentat qui va suivre, mais aussi les seuls suspects traqués par la police une fois leur identité révélée par les caméras de surveillance.

Mais comment Jem peut-elle expliquer au commun des mortels les raisons de sa fugue, et surtout, comment ignorer la terrible vérité qu’elle peut lire en Spider ?

Que faire d’un don, quand il est maudit ?

Mon avis :

            Ce premier livre m’est tombé dans les mains comme par magie, alors que je flânais au Salon du Livre à Paris le 22 mars 2014 en quête de perles rares, de nouvelles découvertes, de nouvelles sensations. On m’a accrochée au stand de Michal Lafon, édition que je connais principalement grâce aux Chevaliers d’Emeraude d’Anne Robillard. Ainsi, à l’époque, cette maison d’édition était comme une valeur sûre pour moi, et je voulais tester une nouvelle saga. Et je déniche le premier tome d’Intuitions…

            L’entrée dans le livre se fait en douceur. L’auteure prend le temps d’introduire l’intrigue et le personnage principal, Jem ou Jemma de son nom complet. Elle prend le temps, mais l’histoire s’enchaîne très rapidement, le lecteur se trouve pris en étau dans les problèmes de l’adolescente. Très vite, on comprend que le problème est le don de Jem, cette faculté qu’elle a de voir la date de mort des gens dont elle croise le regard… C’est assez flippant comme idée, mais cela reste un concept innovant. Je me suis donc laisser guider dans ce premier volume sans résister.

            Mais si l’intrigue en elle-même est intéressante à souhait, j’ai eu énormément de mal à accrocher aux personnages.

            Jem est une adolescente de quinze ans qui, à cause de son don, a du mal à trouver sa place dans une société qui la rejetterait. Pire, qui lui occasionnerait de la souffrance puisqu’elle ne peut s’attacher à quelqu’un sans subir les conséquences de cette affreuse date qui s’affiche… Le protagoniste devient alors un personnage rebelle, lunatique et très sauvage. Par exemple, elle ne supporte pas que quelqu’un la touche, même un effleurement.

            D’un autre côté, il y a Spider. On ne peut qu’éprouver un attachement pour ce jeune garçon qui paraît au premier lieu malveillant, magouilleur, mais qui est finalement très ouvert et qui, malgré dés débuts difficiles, profite de la vie au maximum.

            Malheureusement, même s’ils peuvent tous les deux paraître attachants par moments, le vocabulaire qu’ils emploient, par exemple « Mon pote » à chaque fin de phrase, est assez repoussant, horripilant. Certes, cela aurait pu donner de la profondeur aux personnages : des gamins rebelles qui ne trouvent pas leur place, beaucoup finissent avec ce type de lexique dans la bouche… Mais dans ce livre, cela faisait limite stéréotype et cela devient vraiment lassant à la fin (encore que, à partir d’un certain passage, cela se calme légèrement).

            Outre cela, comme je le disais ci-dessus, le concept de l’histoire est très intéressant. Du moins, jusqu’au moment où le premier événement survient. Après ce dernier s’enchaînent une fuite et une course poursuite que j’avais espéré haletante et qui finalement est creuse. C’est dommage car l’auteur avait essayé de faire un beau rendu : deux cent pages de course poursuite pour seulement deux ou trous jours déroulés, c’est plutôt pas mal. Malheureusement, peu d’événements viennent déranger nos fugueurs et cela reste finalement plat et irréaliste…

            La fin rehausse légèrement le niveau, mais il ne faut pas en attendre beaucoup, l’auteur annonce juste la suite, dans le tome suivant.

            Les sentiments mis en avant dans ce livre m’ont également déplu. Cela se déroule trop vite, sans réellement de raison valable, et finalement l’auteur donne l’impression qu’elle a juste voulu rajouter une romance pour le décor. C’est loupé, je n’ai pas été émue…

            Mais il ne faut pas croire, il n’y a pas que de mauvaises choses dans ce livre ! En effet, si l’on se place à côté de tous les défauts qui le jalonnent, je pense que le but de l’auteure était d’amener une réflexion sur la mort et ses conséquences. Après tout, les gens réagiraient tout autrement à certaines situations s’ils connaissaient la date fatidique de leur mort. Je suppose que Rachel Ward déclare implicitement qu’il faut vivre sa vie, être près de ses amis, etc, sans se préoccuper de la fin qui, de toute façon, viendra forcément un jour. Avec une réflexion pareille, ce premier tome aurait été très intéressant si elle avait mieux gérer le schéma narratif…

            En conclusion, Intuitions est un livre qui tente de nous faire réfléchir sur la mort et nos actes réalisés en conséquence. Mais la platitude et le néant de l’intrigue ne contribuent pas à attirer l’attention. C’est donc une lecture mitigée, pour ne pas dire inutile… 

Les autres titres de la saga :

1. Intuitions

2. Chaos

3. Infini

- saga terminée -