Les frères Vicario ont annoncé leur
intention meurtrière à tous ceux qu'ils ont rencontrés, la rumeur alertant
finalement le village entier, à l'exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à
l'aube, ce matin-là, Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte. Pourquoi le
crime n'a-t-il pu être évité ? Les uns n'ont rien fait, croyant à une simple
fanfaronnade d'ivrognes; d'autres ont tenté d'agir, mais un enchevêtrement
complexe de contretemps et d'imprévus - souvent joyeusement burlesques -, et
aussi l'ingénuité ou la rancoeur d'une population vivant en vase clos, ont
permis et même facilité la volonté aveugle du destin. Dans cette Chronique
d'une mort annoncée, l'humour et l'imagination du grand écrivain colombien,
prix Nobel de littérature, se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle
et géniale fiction sur les thèmes éternels de l'honneur et de la fatalité.
Mon
avis :
Lu dans le cadre d’un challenge où
un partenaire devait nous choisir un classique à lire, c’est Ratkiller qui m’a
fait découvrir ce célèbre auteur colombien.
Je ressors de cette lecture mitigée,
avec une grande difficulté à mettre des mots sur ma sensation, raison pour
laquelle cette chronique risque d’être courte…
La totalité de l’œuvre, très courte,
reste figé sur ce thème de la mort annoncée, comme l’indique le titre. Ce
dernier est assez comique, parce qu’improbable, mais l’auteur nous dément
finalement qu’une mort peut être prévue et sa rumeur courir un village bien
avant l’acte en lui-même.
Pourtant cette mort nous est révélée
progressivement, avec un élément supplémentaire par chapitre. Ainsi, la tension
nous est gardée jusqu’à la fin, puisque nous ne savons pas avant les dernières
pages comment cette mise à mort s’est déroulée. Mais nous en connaissons
rapidement les raisons, ce qui fait perdre de sa saveur à tout cela, d’autant
plus que le lecteur peut avoir des doutes sur le bien fondé de l’accusation.
La fin est sans surprise bien
entendu, cependant j’ai eu un petit pincement au cœur en lisant noir sur blanc
la manière dont tout s’est déroulé.
Les personnages sont trop nombreux
et l’intrigue rapportée de manière trop objectivement, en ne dévoilant que les
faits en surface, pour qu’il y ait un réel attachement envers eux. Mais leur
réaction face à cela, bien trop humaines, sont vraiment horribles…
Mais là encore cette œuvre a un
intérêt certain puisqu’il est révélateur d’un comportement humain mais aussi d’une
civilisation, par exemple dans le mariage et l’honneur qui entoure cette
institution.
Le style est normal, sans lourdeur
mais pas de légèreté non plus, ce qui convient bien au thème du livre.
Les termes sont précis, avec un
lexique écœurant. Les scènes dures sont racontées avec réalisme et forces
détails, si bien que j’ai failli tourner de l’œil à un moment (je ne mens pas,
il faisait chaud, j’étais dans les transports en commun en direction d’un
partiel, et j’étais vraiment horrifiée en lisant deux passages…). Malgré mon
dégoût prononcé pour la dureté de ces descriptions, cette dernière m’a bien plu
puisque l’auteur n’hésite pas à « appeler un chat un chat »,
En
conclusion, une œuvre courte que je ne suis pas certaine d’avoir totalement
compris. Son importance ne réside pas expressément dans l’intrigue, mais dans
ce que celle-ci dégage, dans sa dureté et son objectivité. Je ne dis pas que je
ne relirai pas une autre œuvre de cet auteur, mais je pense qu’il faut que je
sois plus mature si je veux réellement comprendre sa portée.
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