16 mai 2015

Chronique d'une mort annoncée

Synopsis :

            Les frères Vicario ont annoncé leur intention meurtrière à tous ceux qu'ils ont rencontrés, la rumeur alertant finalement le village entier, à l'exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à l'aube, ce matin-là, Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte. Pourquoi le crime n'a-t-il pu être évité ? Les uns n'ont rien fait, croyant à une simple fanfaronnade d'ivrognes; d'autres ont tenté d'agir, mais un enchevêtrement complexe de contretemps et d'imprévus - souvent joyeusement burlesques -, et aussi l'ingénuité ou la rancoeur d'une population vivant en vase clos, ont permis et même facilité la volonté aveugle du destin. Dans cette Chronique d'une mort annoncée, l'humour et l'imagination du grand écrivain colombien, prix Nobel de littérature, se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle et géniale fiction sur les thèmes éternels de l'honneur et de la fatalité.
           
Mon avis :

            Lu dans le cadre d’un challenge où un partenaire devait nous choisir un classique à lire, c’est Ratkiller qui m’a fait découvrir ce célèbre auteur colombien.
            Je ressors de cette lecture mitigée, avec une grande difficulté à mettre des mots sur ma sensation, raison pour laquelle cette chronique risque d’être courte…

            La totalité de l’œuvre, très courte, reste figé sur ce thème de la mort annoncée, comme l’indique le titre. Ce dernier est assez comique, parce qu’improbable, mais l’auteur nous dément finalement qu’une mort peut être prévue et sa rumeur courir un village bien avant l’acte en lui-même.
            Pourtant cette mort nous est révélée progressivement, avec un élément supplémentaire par chapitre. Ainsi, la tension nous est gardée jusqu’à la fin, puisque nous ne savons pas avant les dernières pages comment cette mise à mort s’est déroulée. Mais nous en connaissons rapidement les raisons, ce qui fait perdre de sa saveur à tout cela, d’autant plus que le lecteur peut avoir des doutes sur le bien fondé de l’accusation.
            La fin est sans surprise bien entendu, cependant j’ai eu un petit pincement au cœur en lisant noir sur blanc la manière dont tout s’est déroulé.

            Les personnages sont trop nombreux et l’intrigue rapportée de manière trop objectivement, en ne dévoilant que les faits en surface, pour qu’il y ait un réel attachement envers eux. Mais leur réaction face à cela, bien trop humaines, sont vraiment horribles…
            Mais là encore cette œuvre a un intérêt certain puisqu’il est révélateur d’un comportement humain mais aussi d’une civilisation, par exemple dans le mariage et l’honneur qui entoure cette institution.

            Le style est normal, sans lourdeur mais pas de légèreté non plus, ce qui convient bien au thème du livre.
            Les termes sont précis, avec un lexique écœurant. Les scènes dures sont racontées avec réalisme et forces détails, si bien que j’ai failli tourner de l’œil à un moment (je ne mens pas, il faisait chaud, j’étais dans les transports en commun en direction d’un partiel, et j’étais vraiment horrifiée en lisant deux passages…). Malgré mon dégoût prononcé pour la dureté de ces descriptions, cette dernière m’a bien plu puisque l’auteur n’hésite pas à « appeler un chat un chat »,


            En conclusion, une œuvre courte que je ne suis pas certaine d’avoir totalement compris. Son importance ne réside pas expressément dans l’intrigue, mais dans ce que celle-ci dégage, dans sa dureté et son objectivité. Je ne dis pas que je ne relirai pas une autre œuvre de cet auteur, mais je pense qu’il faut que je sois plus mature si je veux réellement comprendre sa portée.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire