Quand Beowulf rencontre Conan...
Il
est l'héritier des ténèbres. Son père est mort dans un odieux complot. Son
grand-père a péri de la main même de son propre frère...
Il
est le fils du pouvoir. Dans ses veines coule le sang des Skjoldung, souverains
d'un Danemark impitoyable et sauvage.
Il
est Hrolf Kraki, le plus grand prince danois du Haut Moyen Age, né d'un amour
incestueux, en guerre pour accéder au trône. Voici le récit d'une époque où
régnait la magie des runes, où les êtres surnaturels marchaient aux côtés des
hommes, où l'Histoire s'appelait Destinée et avait pour couleur celle du sang
versé.
Mon
avis :
Autant le dire, c’est un pur hasard
si ce livre a atterri dans mes mains. En déblayant une rangée de livres à la
bibliothèque, j’ai vu que celui-ci était caché par d’autres et sa situation
précaire (ben oui, on peut le dire, c’est moche pour un livre de se retrouver caché
par deux gros pavés) m’a encouragée à l’emprunter. Et franchement, je ne
regrette pas.
Je ne suis pas du genre à lire les
préfaces. Pourtant, je m’attaquais à une intrigue abordant une autre culture,
les pays nordiques à l’ère des vikings, et il me semblait impératif d’avoir une
petite introduction avant de me lancer dans cette saga. J’ai bien fait, ne
serait-ce que pour comprendre le contexte ou encore la manière dont il faut
prononcer les noms dans cette œuvre. Et pour tout vous dire, cette préface m’a
conforté dans l’idée que j’avais bien fait d’emprunter ce livre !
Mais évoquons les noms. Dans ce
genre de récits, où il est relaté au lecteur les exploits des guerriers d’une
autre époque, on peut avoir la crainte de se perdre sous la vague de noms à consonances
étrangères, certains étant en plus assez semblables entre eux si ce n’est à une
lettre près. J’avais don craint que cela ne soit une lecture complexe et répulsive
mais c’est finalement passé tout seul. On s’habitue à ces noms étranges, d’autant
plus quand ils font le charme du livre !
J’ai également été étonnée par le
commencement. Alors que l’on s’attend à arriver dés les premières pages à l’histoire
de Hrolf Kraki, comme le laisse à penser le titre, il en est en vérité tout
autre puisque le récit débute par l’inimitié entre le grand-père et le
grand-oncle du héros éponyme. Une surprise donc, mais fortement appréciée
puisqu’elle permet de nous introduire calmement dans le contexte épique, et de
comprendre pour quelles raisons on va en arriver là, dans certaines situations
complexes et par moment immorales.
En observant bien, le nom de Hrolf
Kraki apparaît seulement dans la seconde moitié, la première partie étant
consacrée aux faits guerriers de son père Helgi. Pourtant, on se rend
rapidement compte que tout est lié, même aux travers de plusieurs générations
et il faut donc être attentif tout au long si l’on souhaite réussir à comprendre
l’œuvre dans sa globalité.
Avec du recul, j’avouerai que l’intrigue
tourne toujours autour du même objectif : agrandir le royaume du Danemark,
gouverné par Helgi et son frère puis par Hrolf en lui-même. Pourtant certains
phénomènes, magiques ou non, interviennent, donnant de la nuance dans les faits
guerriers, et je ne me suis pas lassée du tout au cours de cette lecture.
Comme dans toutes œuvres de ce
genre, et je me permets de le dire puisque j’en ai déjà lu d’autres pour étayer
cet argument, il ne faut pas s’attendre à de la description approfondie (comme
chez Tolkien, pour ne citer que lui). En effet, puisque le lecteur se trouve au
cœur d’une épopée, l’intrigue se concentre sur les hauts faits, délaissant
complètement l’émotion ou la description. Cependant, le tout est dosé avec
parcimonie et, comme je l’ai déjà dit, je ne me suis pas ennuyée.
Je pense toute fois qu’il faut
porter un certain intérêt pour tout ce qui est viking ou civilisation nordique
à cette époque pour réellement accrocher. Je ne dis pas que tout le monde ne
pourrait pas apprécier cette saga, mais vous aurez plus de chance d’être
entraîné si vous avez déjà un intérêt au début.
En
conclusion, un livre que je suis bien contente d’avoir découvert, pour son
style direct, ses personnages nobles et vecteurs de valeurs qu’on a perdues
depuis bien longtemps. L’absence de description et émotion ne gêne en rien,
pour le peu qu’on aime les épopées. Je chercherai sûrement d’autres œuvres dans
le même genre pour agrandir ma connaissance sur tout cela.
Anderson aimait beaucoup l'histoire et les sagas nordiques, et là je suis en train de lire « L'épée brisée », un livre qui est sorti aux USA la même année que le premier tome du SdA mais qui n'a été traduit en français qu'en 2013, alors qu'il est bien plus profond, bien plus complexe et épique que l'œuvre de Tolkien. Franchement, il n'y a aucune comparaison, Anderson est un bien mailleur auteur !
RépondreSupprimerJe ne citais Tolkien que pour la comparaison sur les descriptions, qui sont bien plus lourdes chez lui. Après, tout est une question de goût: j'aime le style d'Anderson et ses connaissances sur la civilisation norroise et finnoise mais ma préférence va pour Tolkien (pas seulement pour le SdA, mais pour son oeuvre colossale autour de la Terre du Milieu...)
SupprimerTolkien a écrit des bouquins pour utiliser les langues qu'il créait, ça s'arrête à peu près là en fait xD
SupprimerJe ne suis pas convaincue ^^ Il a quand même écrit plus que des bouquins, il a créé tout un monde, en poussant vers les légendes, les lais, tout ça. Alors, ça peut être redondant et on n'adhère pas forcément, ce que je comprends et j'accepte. Après pour les langues, c'est quand même lui qui a créé la langue elfique, naine, etc, et il en a inspiré plus d'un, on ne peut pas le démériter face à cela :)
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