3 mai 2015

Demain, une oasis

Synopsis :

            Il était moitié médecin moitié technocrate, à Genève. Il avait un nom. Il n'en a plus : on le lui a retiré un soir, avec le reste de son existence. Une limousine devant, une derrière, un coup de freins, des portières qui claquent, un pistolet-mitrailleur, deux baffes bien assénées, une cagoule, des jours dans une cave sous perfusion et somnifères... Normal pour un kidnapping !

C'est au réveil que ça commence à clocher, quelque part dans un désert africain, à côté d'un vieillard gravement gangrené, quand un commando humanitaire lui confie la responsabilité médicale du village dans lequel il l'abandonne...

Mon avis :

            Pour la petite anecdote, j’ai acheté ce livre sur le dernier Salon du Livre de Paris, portes de Versailles. Mon homme avait tous les livres d’Ayerdhal, sauf celui-ci, et il s’était déjà acheté l’intégrale de Cybione et Le Chant du drille dans les éditions Au Diable Vauvert ce jour-là. Moi qui avais dit que je le laisserai acheter tous les livres de cet auteur, il a argumenté pour que je m'offre (de moi à moi) Demain, une oasis. Après avoir résisté une bonne dizaine de minutes, je me suis laissée tenter. Et j’ai même eu une dédicace en prime ! Enfin, tout ceci pour simplement dire qu’Ayerdhal est venu à glisser dans la conversation qu’il recevait tous les articles publiés sur le net le concernant. De quoi mettre la pression, pas vrai ?

            Trêve de plaisanterie ! En commençant cette œuvre, j’ai ressenti plus de difficultés à me plonger dedans que dans les autres. Comme j’ai pu le dire à plusieurs reprises, les mots n’avaient pas la même saveur ce qui, en réfléchissant bien, est plutôt une bonne chose car cela traduit une diversité dans l’art d’Ayerdhal. Mais cela n’a pas empêché une certaine réticence, qui heureusement n’a pas duré longtemps.

            Dés le début, le lecteur est plongé dans les émotions fortes, oscillantes entre amour, incompréhension. On cherche à savoir les raisons de cet enlèvement, les conséquences aussi, où tout cela va nous emmener. L’auteur garde le suspens une grande partie de l’intrigue, même si certains indices sont semés tout au long du récit. Par ce suspens conservé, l'ennui n'est jamais présent, l'intrigue nous tire toujours en avant, on ne peut que céder à la tentation.

            Les personnages sont toujours aussi humains. Rien n’est trop blanc ou trop noir, chacun se voit nuancé dans sa personnalité et c’est intéressant de les voir évoluer selon le regard du protagoniste. Ainsi certains nous paraissent attachant, d’autres repoussant à souhait.
            [/!\ Spoiler] Il ne faut pas s’attendre à un livre avec un ennemi à proprement parlé. Si, dans d’autres œuvres la figure du mal est incarné par un individu ou une institution, ici le mal provient simplement des gens qui font semblant de ne pas voir la souffrance des peuples opprimés, ou qui ne font rien pour réparer cette Injustice.

            On retrouve avec plaisir les règles des 3 S, si fidèles aux œuvres de cet auteur. Ainsi, nous retrouvons le sexe, à petit dose, le sang, là aussi en petite quantié contrairement à d’autres de ses œuvres, et le social, bien ancré, qui caractérisent les récits d’Ayerdhal.

            La fin est moins grandiose que dans d’autres titres, mais elle laisse néanmoins un goût amer dans la bouche. Comme toujours, Ayerdhal parvient à nous faire réfléchir sur nos actes, ou l’absence d’action justement, et leurs répercussions dans le monde… En fin de compte, la claque réside là, dans notre inactivité. Et pourtant, les derniers mots laissent place à l’espoir.

            Le style est léger. Même si le contenu est franchement destiné à un public mature, le style, lui, serait accessible par un grand nombre de personnes.
J’ai pris plaisir à retrouver sa vivacité d’esprit, sa plume acérée et ses mots à la fois parcimonieux, choisis avec soin, et violents.

            Finalement, je n’ai pas l’impression que cette chronique rende réellement compte du talent et du contenu de l’art d’Ayerdhal. Alors je vais l’écrire noir sur blanc, mais il faut lire ses livres ! Pour ce qu’ils nous apportent, pour ce qu’ils nous font prendre conscience ! (Oui, oui, je fais de la publicité gratuite, mais cela me fait plaisir !)


            En conclusion, une lecture plus en retrait que pour les autres œuvres, pourtant j’ai fini par être happée par cette folle aventure et par ses personnages plus différents les uns que les autres. La claque imprévisible a mis du temps à se faire sentir, mais elle sera tout de même bien là. Je n’ai qu’une envie, poursuivre mes découvertes dans les autres titres d’Ayerdhal… 




4 commentaires:

  1. Je ne connais pas cet auteur mais pour dire vrai, ce roman ne me tente pas du tout :3

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    1. Hum ! J'aurai essayé :P
      Non, sincèrement je ne pense pas qu'il faille commencer par Demain, une oasis pour se lancer dans le style d'Ayerdhal. Vaut mieux tester par Rainbow warriors, Chroniques d'un rêve enclavé ou encore ses thrillers Transparences et Résurgences. Ils ne sont pas forcément simples à lire, mais ce sont les plus marquants.

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  2. Il est vraiment dur d'en parler, un livre qui ne laisse pas indifférent.

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    1. Tout à fait d'accord. Sache que ce n'est pas le pire des Ayerdhal... Mais comme tu l'as découvert par là, il aura forcément une place dans ta tête, si jamais tu en découvres d'autres.

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