Synopsis :
Dans le Long Island des années
vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby.
Aventurier au passé obscur, artiste remarquable par sa capacité à se créer un
personnage de toute pièce, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire
par le mystère qu'il génère, est réputé pour les soirées qu'il donne dans sa
somptueuse propriété. L'opulence, de même que la superficialité des
conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites.
C'est pourquoi l'illusion ne peut être qu'éphémère.
Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick
Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur
chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées. Ce roman visuel qui
se décline dans des tons d'or, de cuivre et d'azur, s'impose également comme la
chronique d'une certaine époque vouée, telle la fête qui porte en elle son
lendemain, à n'être magnifique que le temps d'un air de jazz.
Mon
avis :
Deux ans que mon professeur d’anglais
évoque cet auteur et son titre le plus célèbre, deux ans que je repousse sa
lecture par manque de motivation. Mais quand mon regard s’est posé sur le livre
à la bibliothèque municipale, je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter.
Je rédige un avis dessus, mais je ne
suis pas certaine que j’en dise du concret. Cette lecture m’a laissée à la fois
plate et bouleversée, je sais d’avance que je vais avoir beaucoup de
difficultés à relater mon ressenti.
Je fus tout d’abord étonnée de voir
que Gatsby n’est pas le narrateur en lui-même. Pour un livre portant son nom,
je m’attendais à un point de vue interne, ou tout le moins externe qui permettrait tout de même un accès aux
pensées de ce personnage éponyme. Telle ne fut pas ma surprise, donc, en
découvrant que le narrateur se trouve être Nick Carraway (ce n’était pas écrit
dans le résumé de l’édition empruntée), un homme sans grand avenir qui se
trouve invité chez Gatsby presque par erreur, étant voisins sans s’être jamais
croisés auparavant.
C’est un regret pour moi, j’aurai
souhaité avoir accès à l’intimité de Gatsby pour mieux comprendre le personnage
et, pourquoi pas, espérer un meilleur attachement, au minimum une adhérence à
lui.
A l’opposé de Nick Carraway, Jay
Gatsby, ou de son vrai Jimmy Gatz, est un homme qui, on peut le dire sans gêne,
a réussi dans la vie sur le plan professionnel. Riche, bien nanti dans la
société, il devrait occuper une place de choix, ce que laisse croire les
nombreuses soirées organisées où le tout New York s’invite. Pourtant, il
apparaît peu au cours de ses soirées, comme s’il avait peur d’y être mal vu, et
aucune femme ne partage son quotidien. C’est donc un personnage à deux faces
que nous dépeint là Francis Scott Fitzgerald.
L’histoire est très banale. Je m’attendais
à une romance plus prononcée, à une plongée plus profonde dans les eaux
troubles de la haute société, dans les magouilles et les bons comportements, je
reste finalement sur ma fin puisque ces grands thèmes sont évoqués à demi mots.
En fait, la romance surtout prend le pas sur le reste, effaçant tout ce qui
aurait pu être intéressant à mes yeux.
Pourtant, j’ai été happée par cette
intrigue ennuyeuse, je voulais savoir comment tout cela allait se terminer,
comment Gatsby s’en sortirait, etc. Moi qui pensais le lire à petite dose,
quelques pages par jour pour ne pas me lasser, j’ai tourné les pages plus
rapidement que je ne l’aurai cru et j’avais du mal à lâcher ce livre.
Paradoxal, me direz-vous, mais pourtant si vrai…
Vous allez également croire que je
ne suis qu’une sadique, mais la fin m’a bien plu. Au lieu de retrouver ces
contextes à l’eau de rose où le véritable amour triomphe de tout, on découvre l’échec
d’un individu occupant pourtant une position confortable dans la haute société.
On pourrait dire que l’argent ne fait pas le bonheur mais ce n’est pas en ce
dicton que réside la morale de l’intrigue.
En vérité, cette fin m’a touchée
parce qu’elle est proche de la réalité. De ce que j’en ai compris et
interprété, la vie n’est qu’une illusion entretenue par l’argent, le prestige,
ou toute autre donnée du même type. Mais quand vint les ennuis ou même la mort,
c’est seul que l’on fait face aux événements. Voir Gatsby subir cela m’a tout
de même pincé le cœur et je me suis surprise à avoir pitié de lui, au fond de
moi…
Je fus également surprise par le
style d’écriture. Pour un livre de cette époque, je m’attendais à une plume
lourde, sans saveur, alors qu’elle est légère, permettant une meilleure
adhérence au texte. Mais l’absence de saveur est bien là. Si ce n’est la fin
qui a rehaussé mon intérêt pour œuvre célèbre, j’ai vraiment eu du mal à
apprécier l’ensemble…
En
conclusion, c’est un petit bout de romance qui nous est révélés là, portée
par une plume légère. Si la fin est intéressante par son propos, le reste du
texte m’a trop souvent semblé plat pour que j’y attache une réelle importance. Gatsby le Magnifique se lit bien, et il
faut le lire au moins une fois, mais il n’aura pas répondu à mes attentes…
Oui, c'est vrai que c'est surprenant au début de découvrir que finalement Gatsby n'apparaît pas tout de suite et semble être un personnage secondaire. Et c'est ça que j'ai bien aimé : le paradoxe de ce personnage !
RépondreSupprimerOui, c'est vrai qu'ainsi on cherche à savoir pourquoi il a un tel comportement :) Après, je pense que c'est à double tranchant, ça plaît ou ça ne plaît pas...
SupprimerJe suis contente de voir que cette lecture t'a plu, je compte le lire prochainement :)
RépondreSupprimerJe te souhaite de l'apprécier ;)
SupprimerJ'ai vu la dernière adaptation (celle avec DiCaprio), donc je connais déjà les grandes lignes de l'histoire et la présence un peu fantomatique de Gatsby. Après, je ne sais pas si je lirai le livre, mais l'idée ne me déplaît pas.
RépondreSupprimerOui, je pense que c'est un livre à lire au moins une fois :)
SupprimerDe mon côté, j'ai préféré le lire d'abord et je ne tarderai sûrement pas à regarder le film avant que les souvenirs de cette lecture s'estompent...