Vous avez raté votre vie ? Avec
nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix
générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite
entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au
jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
Mon
avis :
Cela fait quelques années que ce
livre stagne dans ma pile à lire, alors il me paraissait évident de participer
à la lecture commune proposée par Ichmagbücher, à laquelle s’est jointe Yuya.
Bon, je reconnais que j’ai quelques semaines, voire mois, de retard par rapport
à mes deux comparses mais j’ai tout de même fini par le lire. Et heureusement
que je me suis lancée !
Dés le premier chapitre le lecteur
atterrit dans une atmosphère à la fois sombre et loufoque, où l’humour noire et
le macabre se côtoient pour le bonheur des uns et le malheur des autres. On
devine facilement d’après le titre que le thème tournera autour de la mort, et
plus précisément sur le suicide, mais il ne faut pourtant pas redouter cette
lecture : on en ressort pas dépressif, loin de là !
J’ai conscience que cela ne plaira
pas à tout le monde, et l’auteur devait s’en douter aussi. Mais la légèreté
dans le ton et l’humour permet une meilleure accroche au récit, et je dois
avouer que j’ai pouffé à plusieurs reprises au cours de la lecture (alors que
j’étais dans le train, je ne vous parlerai pas des regards que l’on me jetait).
Les personnages paraissent
antipathiques au départ et contribuent à cette ambiance pesante, emplie de
noirceur. Les parents sont notamment les pires en la matière, n’hésitant pas à
pousser une gueulante ou à punir lorsque quelque chose survient qui ne leur
plaît pas. Mais même cela, poussé au paroxysme, ajoute une touche de légèreté
bienvenue.
Parmi les enfants se trouvent
Vincent, Marylin et Alan. Les deux premiers sont influencés par leurs parents
et sont en bonne voie pour terminer aussi sombres que ces derniers. En ce qui
concerne Alan, il apporte cette touche de couleur et de bonheur qui manquent
dans cette maison, et on sait d’avance comment cela va se terminer, grâce à
lui.
Chacun de ses enfants portent le
prénom d’une personne célèbre qui s’est suicidée (je ne vous dirai pas
lesquelles pour ne pas spolier) mais cela prouve que Jean Teulé n’écrit pas
pour le plaisir d’écrire : il a une visée et des connaissances ; il
insère ici un travail d’érudition. Et l’identité d’Alan… Cela m’a fait à la
fois sourire et briller les yeux, parce qu’on en a énormément parlé en début
d’année et j’ai été très intéressée par ce pan d’histoire.
Comme j’ai pu le dire au-dessus, le
style est léger, adouci par la dose d’humour qui jalonne le récit. Le livre est
court, mais ce dernier point permet une bonne accroche au récit et se lit très
rapidement.
Enfin, il faut savoir que si le
récit commence dans une ambiance très sombre, la fin véhicule tout simplement
un message d’espoir, insinuant que même dans les ténèbres se cache une part de
lumière (rho, très gnangnan tout ça). Bref, il faut espérer !
En
conclusion, une intrigue qui capte le lecteur par son sujet, son humour et
ses personnages attachants. Je m’attendais à une histoire longue et sans
couleur, je m’étonne d’avoir découvert un récit bien trop court à mon goût,
plein de lumières. Je le recommande chaudement à tous les curieux de la
littérature contemporaine décalée.
Chroniques des partenaires :
Je ne sais toujours pas quoi penser de ce livre, si je me laisse tenter ou non, et même avec ta chronique je ne parviens pas à me décider. Par contre, je trouve l'identité des suicidés derrière les trois enfants plutôt évidente, et j'ai un certain a priori négatif contre une telle facilité.
RépondreSupprimerMais bon, si jamais je le trouve, je le lirai peut-être.
Pour Vincent et Marlin, c'est clair que c'est simple, mais j'aurai jamais pensé qu'Alan portait aussi une identité célèbre. Pour moi, ce fut une belle surprise, après il est vrai que cela peut paraître simplet.
SupprimerOn passe quand même un bon moment, après faut pas te sentir obligée, ou tu partirais déjà mal