Synopsis :
Poussés par une famine
sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de
braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme
d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour
tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui
va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente
métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera
dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont
enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et
l’histoire ont été engloutis par le temps…
Mon
avis :
Je tiens tout d’abord à remercier la
Team Livraddict pour m’avoir choisi pour ce partenariat, mais également les
éditions Scrinéo qui, pour la seconde fois en deux partenariats, m’ont fait
découvrir un roman très plaisant.
Dés les premières pages, le lecteur
est introduit dans une atmosphère sombre où les plus faibles subissent une
longue famine alors que les plus puissants vivent dans la richesse et le confort.
On devine ainsi une ambiance pesante, où les habitants les plus démunis seront
prêts à tout pour survivre. L’objectif de l’histoire ne repose pourtant pas
dans ces inégalités au sein d’une région, mais plutôt dans un souhait de
vengeance venant d’un personnage mystérieux.
C’est ainsi que nous entamons les
aventures des trois héros : Ivar, Kaya et Oswald. Chacun possède des
atouts et des faiblesses, nuançant leur personnalité et les rendant humains.
Ivar apparaît rapidement comme une
sorte de meneur de la petite bande, même s’il se dispute le beau rôle avec
Kaya. Bien bâti, Ivar reste pourtant une personne douce et sensible, qui
n’hésite pas à venir en aide et à encourager ses amis dans les moments les plus
difficiles. Comme on le découvre également en début d’œuvre, c’est un jeune
homme posé qui prend le temps de réfléchir avant de passer à l’action, même
dans les moments les plus extrêmes.
Kaya est une jeune femme tendant
vers la même personnalité qu’Ivar. Enjouée et courageuse, elle n’hésite pas à
enfreindre les lois de sa province afin de survivre. Pourtant, les épreuves
qu’elle sera amenée à endurer la changeront dans toute sa profondeur, elle qui
deviendra égoïste et violente. Ce développement-ci de sa personnalité l’a
rendue antipathique à mes yeux, même si cela n’a gâché en rien mon plaisir de
lire.
Enfin se trouve Oswald. Il faut
avouer que c’est le plus faible de la bande, par son esprit peureux et son
envie récurrente d’abandonner la lutte, mais ce personnage permet aussi de
colorer l’histoire. De plus, son côté couard le rend très humain, et par
conséquent très attachant.
Et comme on le verra au cours de la
lecture, ces trois membres forment un tout que rien ne doit briser s’ils
veulent parvenir à leurs fins…
L’intrigue est jonchée de nombreux
éléments qui permettent d’accroître l’intérêt du lecteur sans causer une
lassitude. L’action est naturellement mise au premier plan, avec des
rebondissements intéressants dont certains sont prévisibles et d’autres très
surprenants. Cela prodigue toutefois un rythme rapide dans la narration et je
ne me suis jamais ennuyée au cours de cette lecture. Cependant l’émotion
détient également une part importante dans le récit, et l’on en vient à appréhender,
craindre, espérer, sourire, au même titre que les personnages.
La description est discrète dans le
récit, pourtant les décors m’ont touchée par leur simplicité et leur
authenticité, leur aspect sombre, sauvage, mystérieux et envoûtant à la fois. A
plusieurs reprises j’ai assimilé les paysages à ceux de l’Irlande actuelle, pays
que j’aime au plus haut point par les recoins abrupts et les légendes qui s’y
cachent, si bien que cela ne peut être que positif pour Le Roi des Fauves.
J’ai aussi énormément apprécié l’aspect
des berserkirs, ces êtres mi-hommes mi-bêtes, à la fois conscients et sauvages,
la part animale reflétant finalement la personnalité de chaque personnage. J’ai
toujours adoré ce type de mythologies et l’utilisation qu’en fait ici l’auteure
m’a grandement comblée. Cela m’a également donné l’envie d’en apprendre
davantage sur ces créatures, chose rare pour être précisée ici.
Le style est simple, facile à
appréhender, sans toutefois tomber dans un caractère enfantin. Ce livre se
destine aussi bien à un jeune public dont l’esprit souhaite s’échapper vers d’autres
contrées lointaines, qu’à un public plus mature qui aurait besoin de légèreté.
Toute l’histoire est livrée au travers
des yeux d’Ivar, évoqué plus haut, ce qui est à la fois un choix pertinent
puisqu’il est au centre de l’intrigue. Toutefois, j’aurai aimé un point de vue
plus omniscient dans certains passages, notamment celui des transformations en
berserkirs, qui auraient permis de recueillir plusieurs « témoignages »
des effets que cette métamorphose procure. Mais ce n’est qu’un détail pointilleux,
qui ne gâche en rien le plaisir de la lecture.
Habituellement à la fin de mes
lectures, j’aime bien faire le point sur la portée interprétative de l’œuvre.
Ici, j’ai eu beau réfléchir et retourner l’ensemble dans tous les sens, je n’ai
pas réussi à en tirer grand profit, si ce n’est de croire en soi, de ne pas se laisser
abattre par les premiers obstacles. Certes, c’est une interprétation bien
maigre, qu’on retrouve facilement dans d’autres récits, mais l’intérêt de ce
livre ne réside pas en là et il m’a tellement fait passer un bon moment que je
ne lui en garde pas rancune.
Et je souhaite tout de même ajouter
un petit commentaire sur l’illustration de la première de couverture, qui est
tout simplement sublime. Le choix des couleurs, la typographie, le mélange des animaux… Je fus
conquise au premier cœur d’œil.
En
conclusion, un livre qui m’a bien plu par ses personnages attachants, ses
décors à la fois discrets et envoûtants et l’utilisation faite des berserkirs,
créatures mythologiques que l’on retrouve rarement dans des œuvres. L’auteure
développe donc un mythe original, le tout entraîné par un style simple et léger
qui permet une meilleure attache à l’intrigue. Quelques légers points négatifs
font que ce ne sera pas un coup de cœur, mais c’est certes une lecture que je n’oublierai
pas de sitôt.
A nouveau un grand merci à la Team
Livraddict et aux éditions Scrinéo pour cette belle découverte !
17/20
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