8 mars 2019

L'homme bicentenaire




Des réflexions sur les robots...



Pourquoi ce livre ? Parce que j’avais besoin d’un I pour mon ABC Imaginaire 2019 et que je n’en avais pas dans ma PAL, alors j’ai choisi de tricher. Parce que mon homme Ratkiller adore Asimov et qu’il voulait absolument que je m’attaque à cet auteur réputé. Parce que j’avais seulement Fondation dans ma PAL et qu’il m’a dit que ce n’était pas une bonne idée de commencer par cette saga. Alors, pour son plaisir personnel et pour m’aider, il a acheté L’homme bicentenaire, dont il a entendu beaucoup de bien quand, de mon côté, je n’en avais jamais entendu parler…
Quelques jours après la mort de la veuve d’Isaac, elle aussi écrivaine, je me suis dit que c’était le bon moment pour mettre un pied dans un énième monument du genre.

L’homme bicentenaire est un recueil de nouvelles. Et oui, un de plus sur le blog, comme quoi depuis quelques mois j’ai enfin accepté ce format frustrant, j’ai reconnu les subtilités et l’implicite qu’il induit, bref, j’ai appris à aimer lire des nouvelles.

L’homme bicentenaire contient douze nouvelles. Je ne vais pas parler de chacune d’elle, j’en suis bien incapable. Je vais donc vous jeter pêle-mêle mes impressions globales.

Tout d’abord, je suis surprise de découvrir la diversité des sujets en rapport à un seul sujet. Les robots sont au centre de toutes les nouvelles, ce qui n’est pas une surprise en soi étant donné les sagas majeures qu’Asimov a écrites. Toutefois, si j’ai apprécié chacune de ces histoires, je ne vous conseille pas une lecture rapide. Chaque nouvelle est à part malgré quelques détails, et il est plus facile de les savourer quand on les picore une par ci, une par là, au lieu de les enchaîner.
Moi, je les lisais une par jour, voire deux par jour, quand ce ne fut pas quatre comme hier, dans l’espoir (et donc la réussite) de finir le recueil avant le week-end. Ce n’est clairement pas une bonne idée pour apprécier chaque récit. Je ne regrette pas de les avoir découvertes ainsi, tout simplement je ne le recommande pas.

Autrement, les histoires se détachant énormément pour traiter de nombreuses questions, aujourd’hui au coeur de l’actualité, et soulever des réflexions. Quelle est la définition du robot ? Qu’elle en est sa limite ? C’est une machine mouvante, d’accord, mais à partir de quelle caractéristique se pose-t-elle à part d’un être humain, hormis le corps métallique opposé au corps biologique ? Ca, ce sont les questions étudiées dans la nouvelle L’homme bicentenaire, ma préférée et qui, étonnamment, n’est pas la première du recueil. Bien d’autres questions apparaissent au fil des histoires, et je vous laisserai la joie sincère de les découvrir par vous-mêmes si vous êtes passionné(e) du genre.
Et en petite précision, j’ai fait le rapprochement de cette lecture avec le thème des Utopiales de 2017 ou 2018, je ne sais plus, millésime portant sur les robots, notre usage, sa durée dans le temps, sa définition même, etc. Ce rapprochement a permis d’apprécier davantage ma lecture (même s’il n’est pas forcément nécessaire pour adorer, je vous rassure).

Autrement, j’ai aimé surprendre certains détails récurrents dans les nouvelles, par exemple dans les personnages ou le nom de l’entreprise. On comprend qu’Asimov a créé un univers et que chaque nouvelle, peut-être même chaque livre sur les robots, servent à approfondir le background de son univers. Ce fut une réelle surprise, qui m’a bien plu !

En dernière surprise, celle-ci porte sur la plume de l’auteur. Lorsque j’avais travaillé en tant que stagiaire à la Librairie Richer d’Angers, j’avais échangé avec certains lecteurs qui détestaient son style comme sa misogynie. Cette appréhension fut un réel frein pour aborder les oeuvres de cet auteur. Et pourtant, la plume est accessible à souhait. Bon, honnêtement, je pense qu’il y a un gouffre entre des nouvelles et le cycle de Fondation mais en tout cas, ce recueil est parfait pour un première rencontre avec Asimov !
Quant à la misogynie, des femmes apparaissent et elles ne servent pas toutes à la popote, comme l’expliquent d’ailleurs très clairement une femme enceinte et son mari dans une des nouvelles. Par ailleurs, des femmes jouent un rôle important dans l’entreprise U.S. Robots, ce qui montre bien à quel point Asimov ne les considérait pas comme inférieures.



Une petite réussite pour un premier essai. Si je ne fus pas totalement conquise, en raison d’un enchaînement trop rapide des histoires, j’ai néanmoins apprécié me perdre sur Terre ou parmi les étoiles. Les nouvelles sont à la fois identiques et différentes, portant toujours sur les robots mais avec un propos toujours renouvelé. L’actualité de ces nouvelles vieilles de quarante ans frappe fort. Quant à la plume, elle m’a agréablement surprise, proposant une accessibilité étonnante. Je ne peux que recommander à tous les amoureux de la science-fiction, de l'anthropomorphe et des robots.



14/20




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire