31 janv. 2024

L'Assassin royal, tome 03 - La Nef du crépuscule




Au royaume des Six-Duchés, dans l'inquiétant décor d'une forteresse battue par les vents et les flots, Fitz, un jeune garçon issu d'une lignée royale, fait à la cour le rude apprentissage de la vie. Un maître d'écurie, étrange et bourru, lui prodigue conseils et affection ; un vieux sage, isolé au sommet d'une tour, l'initie à la délicate perception du Bien et du Mal ; des molosses qui l'ont adopté lui apportent réconfort et protection. Commence alors pour le jeune homme un long voyage initiatique semé d'embûches et de trahisons. Un voyage sans retour au bout de l'angoisse, de l'amour, de la désespérance. Confronté aux cruelles exigences de la loyauté, existe-t-il pour lui une autre voie que celle du sacrifice ?



Pourquoi ce livre ? C’est Mister qui m’a lancée dans la machine de cette saga si renommée et je dois dire que depuis le commencement je ne regrette pas le voyage !

Cela fait quelques années maintenant que je n’ai pas ressenti un coup de cœur, plus ou moins fort, pour un roman dès le mois de janvier. Cela fait quelques années que je m’interroge sur mon rapport à la lecture, les obligations qui découlent des services presse et des challenges, de la pression qui touche forcément mon confort de lecture. Vient 2024 et mes trois coups de cœur en ce premier mois de l’année, suite à mon envie de lire selon mon envie du moment, sans plus aucune pression. Trois coups de cœur, c’est le total de mes lectures marquantes en 2022. Et seulement six en 2023. Je crois que ma bonne résolution est ce qui pouvait m’arriver de mieux pour profiter, enfin, de ma passion.

Bref, La Nef du crépuscule est donc l’heureux élu, grimpant sur le podium des lectures le plus marquante de janvier, voire de 2024. J’ai tout aimé.
J’ai d'abord plongé avec délice dans cet univers que j’adore. Certes vaste, nous sommes une fois de plus cantonnés au château de Castelcerf pour unique décor. Loin de m’ennuyer, j'ai retrouvé avec plaisir ces portes cachées, sa noblesse et son personnel. Revoir les visages familiers que j’aime tant m’a donné le sentiment de revenir auprès d’une famille, avec les disputes et les moments plus émotifs.

Les rares excursions en dehors des murs sont sur les eaux, en ouverture du tome. Conférant de l’intensité à l'intrigue, c'est également une plongée parfaite pour faire le point sur la situation géopolitique telle qu’on l’a laissée à la fin du second opus. Les forgisés, les pirates outriliens, tant de noms que mon esprit a mis quelques pages (moins d'une dizaine) à resituer.
Puis on revient dans le décor si familier, avec ces intrigues de cours, ces faux semblants, ces douleurs et peines. Fitz est ballotté de tout côté et sa fidélité sera ici mise à rude épreuve. L’intrigue qui se développe autour du couple souverains-servant m’a beaucoup plu et m’a fait vivre bon nombre d’émotions !
Tout comme cette fin. J’aime à dire que la tension de cette intrigue monte crescendo, avec quelques scènes qui se veulent répétitives pour faire comprendre à quel point tout est si prêt d’être balayé par la tempête. Comme Fitz, la colère et la rancœur furent de mise, j’étais totalement indignée par la tournure des événements. Comme Kettricken, l’espoir et le désespoir se sont mêlés. Et les trois derniers chapitres, en plus de l’épilogue, furent une magistrale claque. Mon cœur s’est serré à plusieurs reprises.

La cour royale fourmille de nombreuses gens. Roi, princes et princesse, nobles, roturiers et petit personnel… Tant de noms et pourtant à aucun moment je ne fus perdue. Robin Hobb est très douée pour manipuler son beau monde et de faire de discrètes piqûres de rappel dans sa narration, en quelques mots, ne serait-ce que pour situer une fonction et remémorer si l’individu a participé à un événement majeur. Cela dit, du fait du point de vue interne à FitzChevalerie, on se concentre sur un tout petit nombre de personnages. Et la manière dont notre perception bascule est faite de manière à la fois ténue et intense. J’ai adoré. D’ailleurs, en évoquant ce fameux espion de Royal, ce connard princier, j’ai été complètement choquée !

Le style d’écriture manque de fluidité, je pense même que l’ensemble se pare de quelques lourdeurs narratives, étant donné que c’est Fitz qui raconte. Pourtant cela ne m’a pas gênée, du fait que l’univers est extrêmement dense, du fait que l’intrigue est très portée sur la politique. Bref, le style d’écriture est comme l’univers, il ne conviendra pas à tout le monde.



Une claque magistrale, à laquelle je n’étais pas préparée. Ce tome relate le sac de nœuds qu’est la politique à Castelcerf, avec des personnages retors et torturés. C’est aussi une intrigue tout en émotion secrète, personne n’osant s’exprimer face à l’autre. Beaucoup de choses évoluent dans ce tome et il est difficile de deviner dans quel sens le vent va tourner. Ce qui est certain, c’est qu’on va se jeter sans attendre sur la suite !



20/20


Les autres titres de la saga :
Hors série - Préludes à la Citadelle des Ombres : Le Prince bâtard
1. L'Apprenti assassin
2. L'Assassin du roi
3. La Nef du crépuscule
4. Le Poison de la vengeance
5. La Voie magique
6. La Reine solitaire
7. Le Prophète blanc
8. La Secte maudite
9. Les Secrets de Castelcerf
10. Serments et Deuils
11. Le Dragon des glaces
12. L'Homme noir
13. Adieux et Retrouvailles
- saga terminée -


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