9 févr. 2024

Ars obscura, tome 2 - Second sorcier




1815. Une bataille cruciale se prépare, non loin d'une bourgade nommée Waterloo. Le pouvoir du Sorcier d'Empire s'affaiblit, la conspiration des officiers est sur le point d'éclater et des renseignements alarmants indiquent que la septième coalition pourrait disposer d'une arme secrète. L'empereur Napoléon Ier parviendra-t-il à l'emporter face à ces menaces ? Le sorcier Elégast hésite à continuer de le soutenir, d'autant qu'il perçoit chez les Russes une "présence" aussi indéfinissable qu'inquiétante... De son côté, Ludwig, le mercenaire, cherche à sauver ses amis des griffes de la Garde hermétique, mais il ne peut affronter seul toute une compagnie. Pris entre deux feux, le capitaine Brégante s'efforce de lui apporter son aide tandis qu'il lui faut décider s'il livrera les cristaux d'uchronite au Sorcier d'Empire, sachant le mauvais usage qu'il en fera. L'issue de la bataille qui s'annonce sera-t-elle déterminée par la puissance des forces militaires ou par celle de l'Art Obscur ? Antique confrérie de mages, espions à la solde de l'étranger, comploteurs travaillant à la chute de l'Empereur, secte russe d'adorateurs d'un dieu sanguinaire...
Chacun joue son rôle dans cette fresque épique, les uns pour empêcher le monde de sombrer dans les ténèbres, les autres pour l'y plonger.



Pourquoi ce livre ? Sans avoir lu Dominium Mundi, cela fait un moment que je lis cet auteur. Approchée par la maison d’édition pour lire le premier opus, je fus suffisamment convaincue pour ne trop attendre et attaquer le second morceau.

D’abord il est bon de préciser que cette suite se dote d’un petit rappel en guise d’ouverture, permettant de resituer les personnages et leur évolution dans le premier opus. Ma lecture de ce dernier était pourtant fraîche dans ma mémoire mais cela offre la chance de ne pas être perdue sur untel ou unetelle en attaquant cette suite. Ca fait un bien fou d’avoir toutes les cartes en main dès le départ !

Second sorcier embraye alors sur la suite directe du récit : par exemple, on retrouve Ludwig et ses états d’âme alors qu’il a été contraint d’abandonner ses compagnons, tout en étant surpris d’avoir eu un allié inattendu pour cela. Puis on voit lesdits compagnons captifs et les émotions contradictoires qui les traversent. Et il en va de même pour les antagonistes. De fait, j’ai vraiment eu le sentiment de revenir auprès d’un groupe de longue date que je n’avais pas vu depuis un moment.

J’ai aimé cette lecture, mais pas autant que le tome précédent. Le problème, c’est que je suis incapable de dire pourquoi, alors que tous les ingrédients sont là pour que je passe un excellent moment.
L’intrigue est une succession d’événements qui ne semblent avoir aucun lien entre eux et qui pourtant finissent par se rejoindre, d’une façon ou d’une autre. J’ai beaucoup aimé cette impression d’avoir plein de destins croisés dans ce roman, ce qui est source de surprises. De plus, les révélations sont tout à fait inattendues, au même titre que les spécificités sur l’art occulte que l’on découvre en même temps que les personnages. L’ensemble offre là encore de bonnes surprises, qui approfondit la personnalité de certains et l’univers dans son ensemble.

Je déplore en revanche le manque de tension narrative, voire de tension dramatique. A aucun moment je crains pour la vie des personnages principaux, encore trop importants pour les sacrifier. De même, je suis comblée par les descriptions réalistes dans les scènes de bataille mais cela entraîne une perte du souffle épique - cela dit, j’ai conscience que massacrer les uns et les autres n’a rien de charmant. C’est cru de vérité.

Je note une belle évolution pour les protagonistes, auxquels je suis fortement attachée. Seul Mathurin m’a fait très peur car les émotions qui l’emplissent sont porteuses de violence. Je m’attendais à tout autre chose le concernant, surtout à la fin du tome. Le duo Ludwig et Ethelinde fonctionne toujours aussi bien, malgré les révélations étonnantes sur le premier. A l’inverse de tout ceci, le sorcier Elegast gagne en humanité, grâce à l’arrivée d’un autre antagoniste, aussi fort voire plus puissant que lui. Relégué au rang de simple roi colérique, la défaite et la peur que cela entraîne le rendent plus humain, même s’il n’en perd pas ses envies de domination. Quant à l’autre entité, tout reste mystérieux mais la toute fin de ce tome donne sérieusement envie de se jeter sur la suite pour en apprendre plus et voir ce qu’il va en découler !

Une chose est sûre, François Baranger a un style qui se lit parfaitement bien. Fluide et entraînant, j’ai dévoré son roman en l’espace de deux jours, tellement les pages défilent. L’auteur parvient parfaitement à rendre compte de l’ambiance de l’époque, entre les camps militaires et le souffle de la révolte.



Encore une fois, j’ai apprécié plonger dans cet univers particulier, entre uchronie et fantasy. Si je n’ai plus eu l’effet de la découverte pour m’embarquer entièrement, j’ai tout de même passé un agréable moment en compagnie des protagonistes et des antagonistes qui se multiplient. Le style rend la lecture entraînante, on ne voit pas les pages défiler. Un tome moins bon, ce qui ne m’empêche pas d’être pressée de lire la suite qui promet encore de belles folies !



14/20


Les autres titres de la saga :
1. Sorcier d'empire
2. Second sorcier
3. Sorcier empereur
- saga en cours -


1 commentaire:

  1. Il faut déjà que je lise le premier mais c'est bon de savoir que la,suite, mais c'est bon de savoir que la suite plaît toujours

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