12 févr. 2025

The Great Library Of Tomorrow, tome 1 - Le Livre de la Sagesse




Dans la grande bibliothèque de l'humanité, une dizaine de sages incarne chacun une valeur de l'humanité et œuvre à maintenir l'harmonie entre les mondes. Dans ce lieu se trouve une porte menant à l'infinité de contrées du monde de papier. Hélia, la sage de l'espoir, est attaquée par l'Homme de cendres lors d'un voyage. A son retour, elle constate que le livre de la sagesse est devenu muet.



Je tiens à remercier les éditions ActuSF pour ce partenariat.

Pourquoi ce livre ? Je ne connaissais ni l’autrice ni l’univers Tomorrowland dans lequel s’inscrit ce premier roman. Une fois n’est pas coutume (et en dehors de cette magnifique couverture), la promotion a titillé ma curiosité et j’avais bien envie de joindre cette aventure.

Étant donné le résumé, j’ai craint de retomber dans le même style d’univers que Morwenna de Jo Walton, qui avait déjà travaillé cette idée d’une immense bibliothèque recensant l’ensemble des ouvrages parus dans le monde. J’avais ressenti la mise en scène comme un immense catalogage et je craignais que cet écueil se reproduise ici.

En réalité dans ce premier tome intitulé Le Livre de la Sagesse, la bibliothèque n’est avant tout qu’un détour et un prétexte à l’intrigue plus qu’un véritable outil - un point qui m’a déçue : en dehors d’Arturo, ce terrien apprenti auteur appelé par la Bibliothèque en renfort, aucun membre de ce décor surnaturel ne s’empare du pouvoir offert par l’environnement, celui de rendre réel tout ce qu’on écrit, alors même que ce sont ces mêmes membres qui devraient avoir l’habitude de le manipuler. L’autrice défend cette décision en évoquant uniquement le pouvoir imaginatif d’Arturo. Donc les autres n’auraient rien appris, depuis leur longue présence dans les lieux ?

Cependant j’ai le sentiment de mettre la charrue avant les bœufs, en évoquant ce détail sans introduire le reste. Le prologue nous plonge d’entrée de jeu dans les mouvements de l’intrigue, alors que le grand méchant lance son plan machiavélique pour parvenir à ses fins. De fait, la Bibliothèque va subir les premiers attentats à son encontre et chercher à se défendre, de toutes les manières possibles. C’est là qu’Arturo entre en place, lui qui ne connaît rien à cet immense décor va devoir assimiler une quantité incroyable d’informations, sur le fonctionnement du lieu et l’Histoire des Sages, et trouver une solution. Il ne sera pas seul, heureusement. En parallèle, une des Sages ayant subi une attaque et un autre étant décédé, un duo féminin va se former, entre Hélia et Nù, pour trouver un remède à la mémoire et sauver une dragonne portée disparue. Rien que ça !

Globalement je ressors peu convaincue par l’intrigue. Je ne me suis pas ennuyée, pourtant j’ai ressenti énormément de moments creux. D’un côté, Arturo apprend en compagnie de Robin (une femme), de l’autre Hélia et Nù partent à l’aventure pour les raisons données précédemment. Que ce soit un duo ou l’autre, ça manquait de rebondissements qui mettent réellement les personnages dans le mal. Ici, je ne me suis pas inquiétée une seconde, suivant leurs péripéties avec politesse. Avec le recul, j’ai même le sentiment que les aventures des deux femmes ont stagné sur cette recherche de l’Elixir, ce qui est bien peu sur un roman comptant presque cinq cents pages. J’ai donc une préférence pour l’intrigue concernant Arturo et Robin, qui apportent bien plus à l’univers.

Dès le départ j’ai assimilé les Orbes, ces intelligences reliées à la Bibliothèque, aux Sprènes imaginées par Brandon Sanderson dans son univers des Archives de Roshar. Le rôle joué par une Orbe est intéressant et apporte un gros plus à cet univers assez linéaire, pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec ces fameuses Sprènes, ce qui m’a déplu à plusieurs reprises. De plus, les personnages se reposent un peu trop sur ces Orbes, en oubliant leurs propres instincts.

Je ne sais pas si c’est à cause de la couverture très blanche (et très belle, hein, là n’est pas la question) ou aux personnages très pudiques, j’ai eu le sentiment d’une ambiance extrêmement aseptisée, sans couleur ou émotion pour rehausser tout cela. Comme je l’ai dit, tout est linéaire, rien ne dépasse, jusqu’à l’écriture qui est au final très plate…

Les personnages ne m’ont pas plus convaincue que l’intrigue. Les personnalités sont certes différentes, avec un Arturo beaucoup plus échauffé que les autres. Par son rôle, Hélia paraît très froide, ne se détendant qu’à la toute fin. Nù semble très naïve bien que combattante : elle a rencontré des difficultés à comprendre pourquoi l’Orbe reste avec elle, elle qui a rejoint la Bibliothèque depuis des années.



Ce premier tome avait pourtant de grands atouts pour lui : un décor riche, un univers avec un bon background et plusieurs entités reliées entre elles, apportant plus de profondeurs encore. Pourtant je ne suis pas séduite par l’intrigue et les personnages m’ont laissée aussi indifférente que cette plume aseptisée. L’ensemble m’a parue très linéaire, sans aucune surprise. Je suis curieuse de lire la suite, si celle-ci voit le jour, sans en faire une priorité.


11/20

Le Livre de la Sagesse dRosalia Aguilar Solace, ActuSF, 473 p.
Traduit par Romane Baleynaud, Couverture par ...


Les autres titres de la saga :
1. Le Livre de la Sagesse
- saga en cours -


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