10 févr. 2025

Les Chevaliers d'Émeraude, tome 12 - Irianeth




Pressé par l'ennemi, Onyx adoube les Écuyers, les jugeant capables de se débrouiller seuls. Mais la perte du grand commandant de l'armée continue de démoraliser les Chevaliers. Déchiré par le chagrin, l'un deux quitte même les rangs.
Malgré les bons soins dont l'entourent les araignées, Liam dépérit, comprenant qu'il ne reverra plus jamais sa famille et ses amis, Mais ces derniers ne l'ont pas oublié et feront tout en leur pouvoir pour lui venir en aide.
Acceptant enfin son destin, la princesse rebelle se porte au secours du porteur de lumière et des Chevaliers d'Émeraude qui subissent les attaques répétées de l'Empereur Noir. Cependant, Asbeth a préparé un piège pour elle...
C'est finalement sur Irianeth qu'a lieu le dernier de tous les combats, Mais qui s'en sortira vivant ?



Pourquoi ce livre ? Cela fait des années que je l'espérais et je n’y croyais plus : venir à bout de ma relecture de cette saga jeunesse. J’y suis enfin et je dois dire que j’ai refermé ce dernier tome avec soulagement.

Irianeth, c’est le volume auquel j'adhère le moins. C’est la conclusion d’un long périple pour nos Chevaliers et l’aboutissement de la transition opérée par l'autrice depuis quelques tomes. À mon sens, c'était également l’amorce de projets qui m’emballent beaucoup moins et la mise en scène d’idées tellement prolifiques qu’elles en deviennent brouillonnes. Par rapport aux premiers opus de ce premier cycle, les nouveautés sont insérées tellement pêle-mêle dans ce volume-ci, comme d'autres panthéons ou des caractéristiques vitales des Immortels ou encore l’apparition d’autres peuples dans des contrées reculées… Bref, on arrive à la conclusion d’une saga et je regrette qu’Anne Robillard ne se soit pas attelée à produire une fin parfaite liée à ses personnages, au lieu d’ouvrir déjà le chemin vers la suite.

De fait, tout est très brouillon, tout se mélange. Sur quatre cents pages et quelques, l’autrice est tenue d’entrer un concentré d’informations. Les choses vont pour moi trop vite. Elle tient à donner une fin honorable à tous, parfois sans que cela ait du sens, juste pour sauver ceux qui le méritent. Certains phénomènes auraient mérité davantage d'explications quand d'autres événements n'avaient pas besoin d’apparaître dans ce volume.

Lors de ma première lecture, j'étais très contente de la situation des héros à la fin de ce cycle. Aujourd'hui, je suis complètement blasée par les choix scénaristiques : toujours dans l’objectif de préparer sa suite, Anne Robillard en a oublié la mortalité des hommes. Sacrifiant les soldats les plus méconnus, elle sera parvenue à sauver de justesse les personnalités les plus importantes, parfois de manière inopinée ou incroyable. Le cas de Wellan m’agace particulièrement. Celui de Sage est une preuve de tout ce qui est construit à la va-vite.
À la conclusion de la guerre, trop de choses restent en suspens. Comme d’habitude dans cette saga, les romances passent avant tout le reste. De fait, tout ce qui concerne Lassa, Kira, les nouveaux peuples ou encore ce qu’il advient de la politique des royaumes (car on rappelle qu’au début de ce dernier combat, entamé il y a au moins deux tomes, Onyx avait lancé une attaque diplomatique face à un royaume voisin) n’est plus du tout évoqué, créant beaucoup de frustration et un sentiment de non-maîtrise des pans de son intrigue. À trop vouloir étendre son univers, Anne Robillard en a oublié les fils principaux.

Malgré tous les défauts recensés au fil des derniers opus, je n’arrive pas à me dire que je vais revendre cette saga. Déjà parce que ça a été une grosse découverte en jeunesse, à l'époque, avec des personnages qui m’ont suivie une partie de mon adolescence. Aussi parce que ça se lit très bien et que ça fait du bien d’avoir parfois des lectures plus légères, en dépit du thème de la guerre.



Satisfaite d'être arrivée au bout de l'aventure, même si je n'adhère pas du tout à la conclusion et à l’ouverture vers cet autre chose, qui prend déjà trop de places dans les derniers tomes. Tout va malheureusement trop vite et Anne Robillard peine à offrir une fin décente à toute sa panoplie de personnages. Les Chevaliers d’Emeraude est un univers que j’adore, ou adorais, car j'adhère un peu moins à ce qui s’y produit, sous un regard plus adulte.


12/20

Irianeth d'Anne Robillard, Michel Lafon, 451 p.
Couverture par Patrice Garcia




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