

Métropole d’Elendel. Wax Ladrian, l’ancien justicier revenu des Rocailles, prépare son mariage avec Steris. C’est compter sans la révolte qui gronde partout dans la ville : conditions de travail pénibles, industrialisation effrénée, corruption des élus… Le chaos domine bientôt le territoire et, lors d’une réunion, tous les barons du crime, dont le propre frère du gouverneur, sont massacrés. Malgré le danger, Wax, aidé de son dèle acolyte, Wayne, et de Marasi, la brillante demi-sœur de Steris, qui a intégré a police, est bien décidé à découvrir ce qui se cache derrière ces événements.

Pourquoi ce livre ? J’ai le sentiment que cela fait une éternité que je me suis plongée dans cette saga. Et c’est le cas, si on prend pour point de départ le premier tome de la première trilogie, entamée en 2016. En réalité, c’est aussi le cas avec le premier tome de cette seconde série de l’univers Fils-des-Brumes puisque le tome 1 (ou 4) a été lu en 2021 !
Même si la lecture du précédent tome date un peu, il me restait quelques bribes de souvenirs en tête, suffisamment pour m’y retrouver dans les personnages et leur situation (pouvoirs, classe sociale, quête personnelle). En dehors d’une certaine Lessie, qui ne l’avait laissé aucune trace dans ma mémoire en dépit d’une place importante, si ce n’est majeure, dans l’intrigue. Autant dire la gêne quand je me suis rendu compte, à la fin de ce tome-ci, à quel point ce fut primordial…
Avant d’en arriver à cette partie de l'intrigue, j'aimerais revenir sur le plaisir que j’ai ressenti à cette nouvelle plongée dans le Cosmere. J’ai pioché cette lecture après plusieurs romans peu convaincants, j’avais alors besoin d’une lecture chouchou et je savais que je ne pouvais que ressortir conquise par Brandon Sanderson, un de mes auteurs préférés.
Quelle surprise de retrouver des noms si connus dans cette suite. Bien sûr, la croyance populaire étant ce qu’elle est, on ne pouvait qu’obtenir à coups sûrs des références au Survivant, à la Guerrière et au Héros des Siècles. Je ne m’attendais pourtant pas à une telle implication dans le courant de l’intrigue, encore moins à ce qu’ils servent d’une façon ou d’une autre comme piliers de quelques rebondissements…
Car l’auteur nous plonge ici dans une course folle, une enquête menée tambour battant en l’espace d’une nuit. Oui, une nuit ! Savez-vous que le roman compte plus de six cents pages ?
On ne s’ennuie pas. L’auteur enchaîne les scènes, les rencontres, les décors, en maintenant le mystère autour de l'identité de l’ennemi. Là, je me suis fait bêtement avoir ! D’abord, je chouinais car je pensais avoir trouvé le visage sous le masque depuis bien longtemps. Et j’avais raison. Sauf que c’est du Sanderson et que ce n’est jamais aussi simple. Je me suis fait berner, promener, balader de bout en bout. Et j’adore ça ! La fin a donc eu une saveur particulière, cher à mon cœur, avec son lot de révélations et d'émotions.
C’est alors que j’ai compris à quel point je me suis attachée à Wax et Wayne. Le second, je n’en avais aucun doute : il porte le rôle du cancre du premier rang, avec ses pouvoirs d’imitation qui rappellerait presque une certaine Shallan… Quant au premier, il dégage une certaine froideur, comme s’il était détaché de tout, qu’il ne vivait que pour servir et protéger. La réalité est tout autre, la fin tend d’ailleurs à le démentir. Un petit cœur sensible bat là-dessous, il a su toucher le mien avec justesse.
Le texte est accompagné d’une nouvelle qui m’a davantage laissée perplexe. D’abord parce que cela découlerait d'anciens textes liés à Fils-des-Brumes. J’emploie le conditionnel car je n’ai aucun souvenir de l’existence de ces textes dans les précédents volumes - et comme l’auteur est du genre taquin, il est possible qu’il ait joué du pipeau pour ancrer plus facilement sa nouvelle dans l’univers. Au-delà de ce petit malaise personnel, j’ai bien apprécié cette mini-aventure pleine d’humour qui creuse le peuple des koloss, créatures que l’on découvre dans le premier cycle et que l’on retrouve par-ci par-là dans la suite. Les notes de bas de page sont ingénieuses et très drôles, ça coupe le récit (désagrément) tout en le rendant fun à découvrir.

J’ai lu ce pavé en l’espace de trois jours. Le rythme est soutenu, la traduction toujours aussi fluide, avec ce petit quelque chose qui rend le style marquant. La sensibilité, la justesse de ces personnages dépeints ici, qui usent de capacités surnaturelles sans dénaturer leur humanité, ne peuvent que me marquer et me plaire. Pas de doute, je suis sous le charme de l'ensemble du tableau et je compte bien lire la suite prochainement !
18/20
Jeux de masques de Brandon Sanderson, Le Livre de Poche, 639 p.
Traduit par Mélanie Fazi, Couverture par Chris McGrath
Les autres titres de la saga :
Hors série. Le Onzième Métal
1. L'Empire ultime
2. Le Puits de l'Ascension
3. Le Héros des Siècles
4. L'Alliage de la justice
5. Jeux de masques
6. Les Bracelets des larmes
7. Le Métal perdu
- saga en cours -
Hors série. Le Onzième Métal
1. L'Empire ultime
2. Le Puits de l'Ascension
3. Le Héros des Siècles
4. L'Alliage de la justice
5. Jeux de masques
6. Les Bracelets des larmes
7. Le Métal perdu
- saga en cours -
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