Coeur d’Acier est mort et Newcago est libre. La disparition du tyran aurait dû rendre la vie plus simple, et pourtant David se pose des questions. Mais personne à Newcago ne peut lui offrir de réponses... C’est à Babylone Restaurée, autrefois Manhattan, gouvernée par la mystérieuse et tyrannique Épique Regalia, qu’il peut espérer les trouver. Se rendre dans une ville oppressée par un nouvel Épique despote est une entreprise délicate, mais David est décidé à courir le risque. Parce que tuer Coeur d’Acier a laissé un trou dans sa vie, à l’endroit où sa soif de vengeance se nichait autrefois. Ce manque a été comblé par une autre Épique : Brasier, que les Redresseurs ont un jour connue sous le nom de Megan. David est prêt à se lancer dans une quête plus dangereuse encore que son combat contre Coeur d’Acier pour la retrouver.
Encore une fois, c’est par un complet
hasard que ce livre a atterri dans ma pile à lire puisque je l’ai emprunté. Le
nom de Brandon Sanderson ne m’était pas inconnu, en revanche ce titre l’était
complètement et je me suis dit qu’il serait parfait pour tester son style
d’écriture, puisque je n’en avais pas entendu grand-chose (en clair, je pouvais
me faire ma propre opinion sans être déjà influencée).
Le
prologue commence brutalement. Le pouvoir des Epiques et leur caractère violent
et sanguinaire sont d’emblée mis en avant et on comprend tout de suite dans
quel monde les personnages vont évoluer : une dictature basée sur les
pouvoirs, et quel meilleur pouvoir que celui de la terreur ? De la
violence donc, mais aussi des morts et les déchirements.
C’est
également l’occasion de découvrir notre protagoniste, David, qui voit se
dérouler sous ses yeux l’événement qui l’entraînera bien des années plus tard
au cœur du conflit et de l’action, avec dans ses connaissances la clef qui lui
permettra de vaincre le plus despotiques des Epiques.
Il
ne faut cependant pas croire que, si la clef pour tuer Cœur d’Acier apparaît
dans ce prologue, le protagoniste en connaît la teneur. Il va certes se pencher
éperdument sur la question, sans toutefois trouver la répondre et ça ne sera
qu’à la fin, suite à d’intensifs rebondissements et une tension prenante que
nous découvrirons, et David dans le même temps, quelle est cette clef, la
faiblesse de Cœur d’Acier.
En
évoquant les rebondissements, je tiens à dire que l’un des premiers est plus
prévisible. Après tout, il fallait bien que certains des Redresseurs, ces
individus rebelles en lutte contre les Epiques, soient affectés par les
conséquences de leur révolte. En revanche, d’autres rebondissements sont tout à
fait inattendus, quoique préparer au préalable avec soin, et c’est un véritable
régal de se voir surpris dans un tel récit par les capacités de l’auteur à
introduire petit à petit des éléments suspects dans le fil de la narration,
sans pour autant que le lecteur ne se doute de quoi que ce soit.
Les
personnages ont une profondeur et tous sont leur propre personnalité, preuve de
leur hétérogénéité dans ce groupe de rebelles, preuve aussi (peut-être) d’une
désorganisation parmi les Redresseurs, individus qui sont pourtant menés par la
même volonté d’éradiquer les Epiques.
David
Charleston est le petit dernier du groupe, le plus jeune également. Il est
parvenu à s’y faire une place grâce au flot de connaissances qu’il a apporté
avec lui. C’est un personnage assez comique, qui apparaît presque en décalage
avec la situation où il se trouve. Il n’en est pas moins attachant et le
courage dont il fait preuve est très prenant. Une chose m’a également bien plu
chez lui, sa difficulté à émettre des métaphores dignes de ce nom. Cela permet
d’insérer de l’humour dans une intrigue emplie d’actions, mais également une
once d’humanité à ces personnages. Et aussi une petite touche de l’auteur, qui
souhaite ainsi déclarer à quel point les métaphores réalistes et intuitives
sont difficiles à trouver.
Prof
est le doyen du groupe, mais également son créateur. Lui qui était professeur
avant l’arrivée des Epiques, il s’est senti obliger de faire quelque chose pour
chasser cette menace de Newcago. Et on sent qu’il est prêt à tout pour
cela !
Megan
représente légèrement la fille mystérieuse, combattive et légèrement garçonne
sur les bords. Elle donne l’impression de ne se sentir bien qu’avec une arme à
la main, sans savoir si c’est bien ou mal. Mais sa part mystérieuse et son
comportement lunatique envers David ne la rend pas forcément sympathique,
d’autant plus sur ce que l’on apprend à la toute fin de l’œuvre (mais je ne
vous dirai pas quoi, mouhaha).
Bien
sûr, d’autres membres, tels que l’écossais Cody ou l’altruiste Abraham ou
encore Tia, forment un groupe hétérogène où la confiance règne. Une véritable
force lie les Redresseurs et l’amitié confiante qu’ils dégagent est presque un
baume au cœur quand on prête attention à la société détruite qui les entoure.
Si
le fil de l’intrigue peut parfois paraître long à celui qui n’a pas l’habitude
d’un tel genre de livres (bien que ce fut un réel régal pour ma pomme !),
la fin vaut vraiment la peine de tenir jusque-là ! Les rebondissements se
suivent et s’enchaînent sans que le lecteur en vienne à s’ennuyer et à être
agacé. Mais ce rythme effréné entraîne également une grande tension le long des
cinquante voire soixante dernières pages et on ne peut que vouloir apprendre la
fin rapidement. Qui survivra à l’affrontement ? Quelle est, finalement, la
véritable faiblesse de Cœur d’Acier ? Quels secrets cachent les
Redresseurs ? Toutes ces questions sans réponse se résoudront dans cette
dernière partie.
Enfin,
le style d’écriture épouse parfaitement les courbes de l’intrigue. Dans une
situation sereine où les personnages ne font que discuter, le style sera calme
et détendu. Mais dans l’action, le style prendra une toute autre tournure pour
amener un rythme vif et entraînant.
Le
choix de la première personne pour la narration me paraît tout à fait plausible
et nécessaire. Cela permet un meilleur attachement à David mais également une
meilleure infiltration du lecteur dans le groupe des Redresseurs, si bien que
les plus assidus d’entre nous peuvent avoir l’impression d’être un membre à
part entière de ces rebelles. De plus, les sensations parfaitement décrites de
David donnent l’impression d’être au cœur de l’action (mais scotché dans le
canapé, naturellement !).
Mon
seul regret sera finalement de ne jamais avoir eu dans ce tome-ci la vision
précise de Cœur d’Acier, ce qui m’aurait semblé intéressant lors de certains
passages.
En conclusion, un premier tome
entraînant où se mêlent action et connaissances d’un monde inconnu à
appréhender, le tout dans une cohésion parfaite. La science-fiction se lit à
petite dose et c’est un livre parfait pour débuter dans ce genre. Les
personnages sont attachants mais plein de secrets, ce qui entraîne une lecture
plus rapide encore puisque l’on cherche à savoir, coûte que coûte. Le style
simple, régulier et entraînant ne peut que faire adhérer les plus
récalcitrants. Un coup de cœur que je vous conseille vivement !
Les autres titres de la saga :
1. Coeur d'Acier
2. Brasier
3. Calamity (non traduit)
- saga en cours -
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