Synopsis :
Méfiez-vous de qui vous tend les
bras... " Serre-moi fort. " Cela pourrait être un appel au secours
désespéré. Du jeune Nick, d'abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa
soeur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l'incertitude et l'absence.
Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de
l'Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité.
Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l'enquête sur la
découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit rendre leur
identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du
tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la
traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement
psycho logique d'une rare violence...
Mon
avis :
Je tiens tout d’abord à remercier
les éditions Robert Laffont pour ce partenariat. J’avais entendu beaucoup de
bien autour de ce livre et j’étais vraiment curieuse d’en forger mon propre
avis.
Si j’apprécie la plupart de mes
découvertes dans ce genre, on ne peut pas dire que je sois pour autant très
férue du thriller. Pourtant, je fus happée du début à la fin par cette intrigue
originale, ce rythme déséquilibré mais ô combien savoureux et, surtout, ce flot
d’émotions.
Parce que le plus important dans
cette intrigue n’est pas qui est le coupable, comme dans la plupart des policiers
ou des thrillers, mais quelles sont les conséquences, les séquelles, pour celles
et ceux qui restent… L’intérêt porte davantage sur la psychologie que sur la
recherche des cadavres, et on en ressort avec une lecture savoureuse.
Pour se faire, ne vous attendez pas
à un récit où l’identité du coupable est classée secret défense jusqu’aux
toutes dernières pages, parce que vous seriez déçus. En effet, il n’est pas
difficile de savoir qui se cacher derrière le tueur et la sentence tombe dés la
fin de la première partie, soit le premier tier.
En revanche, je fus sidérée par la
force des émotions. Claire Favan met sa plume au service de thèmes forts, comme
la dépendance, le viol, le suicide. On passe par plusieurs phases de la
dépression, comme le déni, l’entêtement flirtant avec l’obsession jusqu’à ce
que tout vole en éclat.
J’ai apprécié la fin et la question
ouverte sur laquelle se termine le livre, qui invite vraiment à une réflexion
du lecteur sur les moyens mis en œuvre pour parvenir à nos fins.
Parmi les personnages, on se penche
principalement sur le cas de Nick, le jeune frère de la disparue Lana. Laissé pour
compte dans cette histoire en raison de parents obnubilés par leur fille, on
est pris de nausée devant le comportement outrancier de ces derniers et on en
peut qu’être admiratif de la force mentale de l’adolescent, qui dégage une
volonté considérable pour s’en sortir dans les études et dans la vie en
général, au lieu de se laisser glisser dans la dépression à la suite de ses
parents. Un personnage fort, dont la personnalité se révèle dans toute sa splendeur
dans la troisième et dernière partie.
Le second personnage important est
bien sûr l’inspecteur Adam Gibson. Alors qu’on s’acclimate à sa personnalité
alors que cette dernière est blessée par la mort de sa femme, on découvre un
personnage sombre et torturé, voué d’ailleurs à subir toute forme de maltraitance
tout au long de sa vie. Cela en fait alors un personnage fort également, d’autant
plus qu’il supportera les pires crasses du début jusqu’à la fin, entrecoupées
par des émotions intenses mais contradictoires, pour obtenir justice.
Sans être envoûtant, le style est
fluide et donne vraiment une force à l’intrigue. On se prend à tourner les
pages du livre sans même s’en rendre compte, désireux de savoir où tout cela
peut bien mener.
En
conclusion, sans approcher le coup de cœur, ce roman m’a vraiment touché
par le flot d’émotions qu’il suscite et le travail psychologique qu’il s’emploie
à révéler. Si certains passages ralentissent le rythme, la puissance du style d’écriture
et des personnages fait en sorte que ce livre se dévore d’une traite. Un livre
qui nous fait passer un bon moment, qui amène une réflexion et surtout qui nous
fait penser que, finalement, nos petits tracas de la vie sont bien dérisoires !
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