10 mars 2016

L.A. Nocturne

Synopsis :


            Los Angeles, 1946. Le jeune policier juif Jacob Silver, hanté par l’absence des siens, tente désespérément de savoir ce qu’ils sont devenus, eux qui n’ont pas pu fuir l’Allemagne nazie à temps. Et le sort s’acharne : lors d’un braquage qui tourne mal, Silver ne couvre pas son coéquipier, qui se fait froidement abattre sous ses yeux. Écrasé sous le poids de la culpabilité, le jeune « bleu » craint la suspension et est sur le point de commettre l’irréparable quand il apprend son affectation aux Homicides. La raison ? Il pourrait aider à élucider le meurtre de Creighton Cavanaugh, un journaliste qui s’intéressait peut-être d’un peu trop près à des projets d’urbanisme visant peu à peu à remplacer les lignes de tramway de la ville par des autobus. Opération menée par de puissants groupes industriels prêts à tout… Aux côtés de son nouveau coéquipier, malheureusement un peu trop porté sur la boisson, Silver apprend le métier, et si bien qu’il découvre des choses qu’il n’était pas sensé découvrir, ce qui lui vaut de se voir retirer l’enquête par sa hiérarchie. Il se tourne alors vers le très intègre inspecteur Virgil McGregor…

Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Calmann-Lévy pour ce partenariat qui m’a vraiment fait très plaisir !

            L.A. Nocturne nous plonge dans un univers noir et un milieu hostile où il ne faut pas avoir peur de jouer les gros bras pour obtenir ce que l’on souhaite. Epoque trouble de l’après-guerre et le début de la guerre froide, les Etats-Unis se remettent des pertes, mais le taux de criminalité a augmenté et la corruption pullule dans les institutions piliers de la société.
            L’intrigue se divise en plusieurs plans, à la fois parallèles et successifs puisqu’on ne les aborde pas tous en même temps mais qu’on ne les perd pas de vue non plus. On commence ainsi par le meurtre d’un policier, coéquipier du narrateur qui aura bien du mal à se remettre de cette perte, d’autant plus qu’il remet en cause ses gestes à ce moment-là, une réaction tout à fait naturelle chez un humain dans ce genre de moment, et que cela engendrera la perte de sa plaque, avec une succession de bons rebondissements qui le mènera au poste d’inspecteur.
            A cela vient s’ajouter des questionnements sur sa famille. D’origine juive, il est le seul à avoir réussi à quitter l’Allemagne, laissant derrière lui ses parents et son frère et ce qui deviendra le génocide de toute une ethnie. Resté sans réponse, il tentera par tous les moyens d’obtenir des nouvelles, bonnes ou mauvaises.
            Et enfin, le meurtre d’un journaliste va devenir l’affaire de sa carrière. Désirant de rendre justice, il s’opposera aux décisions des plus gardés pour faire son boulot, n’hésitant pas à mettre sa vie en danger.

            Si on s’en tient à ce scénario, il y aurait de quoi être très bon : entre l’atmosphère pesante de fin de guerre, le caractère sombre de l’inspecteur et les multiples rebondissements de l’intrigue, tout était vendeur !
            Malheureusement, mon plaisir fut refreiné par la longueur de la narration. Si les lenteurs contribuent à l’atmosphère, j’avoie avoir décroché plusieurs fois de ma lecture et j’ai peiné à en parvenir au bout…
            De plus, le protagoniste est trop froid pour être attachant – ce qui est clairement recherché – mais cette figure d’anti-héros ne m’a pas tellement convaincu, ce qui n’a pas facilité à accrocher mon intérêt à cette lecture.
            Je fus tout de même heureuse d’atteindre les dernières pages car l’émotion y est poignante, comme une petite lanterne d’espoir au bout d’un tunnel obscur.

            Comme j’ai déjà pu le dire, les personnages ne sont pas particulièrement reluisants, certains trempant dans la corruption, d’autres optant pour la voie de l’alcool. Ce qui est indéniable, c’est que chaque apparition tisse un peu plus une toile sombre mais très réaliste d’une époque pas si lointaine.
            Quant au style, j’ai eu beaucoup de difficultés à le définir. En effet, il bascule entre une certaine forme de neutralité mais également dans un pessimisme sans fond, forgeant une harmonie avec l’intrigue. Tout fonctionne en osmose, donc, mais rien n’est fait pour rendre cette lecture simple – ce qui, je le répète, n’était pas le but premier.


            En conclusion, je conseille cette lecture à tête reposée et se préparer à une lecture longue et intéressante. Parfaite pour les amateurs de l’époque d’après-guerre, l’intrigue nous dépeint une société dépassée par les avènements, avec la peur des uns et les espoirs des autres, où le taux de criminalités a explosé, où les plus fortunés profitent de la situation pour faire la main mise sur les marchés lucratifs. Les personnages corroborent à l’atmosphère pesante, créant une ambiance harmonieuse. J’ai eu du mal de parvenir au bout, mais ça en valait la peine.


2 commentaires:

  1. Je note mais j'attendrais certainement sa sortie en poche pour le lire.

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    1. Ouip, je pense que c'est le mieux à faire =) J'espère qu'il te plaira

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