2 mars 2016

Nadja





Synopsis :

    Nadja est un récit autobiographique d'André Breton. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Breton rend compte « sans aucune affabulation romanesque ni déguisement du réel » des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme inconnue rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris.




Mon avis :

            Il faut savoir que je suis bien peu au courant des grandes lignes du surréalisme, je peux donc difficilement comparer des œuvres entre elle, encore moins les juger sur leur rapport avec le mouvement.

            Venant d’André Breton, la tête de liste des surréalistes si je puis dire, on ne peut s’attendre d’une œuvre où la narration serait prépondérante. Parce que c’est faux. Je pense que, dans l’ensemble, elle doit s’étaler sur une petite moitié du livre, le reste étant destiné à présenter les atouts du surréalisme.
            Qu’on se le dise, c’est une lecture difficile d’accès, obscure à la plupart des lecteurs car on ne retrouve rien de nos codes artistiques majeurs en Nadja. Ce dernier se découvre davantage comme un outil pour répondre la belle parole de Breton, avec une réflexion sur l’errance et l’inconscient (une théorie freudienne naissante à l’époque).
            D’autres thèmes recherchés sont bien sûr présentés ici comme le hasard lié à l’errance, le tout ramassé dans une sorte de merveilleux inhérent au mouvement.
            La fin est brutale, mais le but de cette œuvre se résume dans la toute dernière phrase, qui fait là encore réfléchir sur notre lecture.

            Nadja incarne tout ce qu’André Breton recherche parmi les figures du surréalisme. Elle voit au-delà des choses et interprète à sa manière le résultat de ses observations, avec un laissé allé qui flirte massivement avec une liberté exagérée, un libertinage revendiqué par le mouvement. On ne peut pas dire que ce qui advient d’elle à la fin suscite la pitié, mais cela se veut tout de même la fin d’un cheminement propre à la pensée des surréalistes, un peu comme le Marquis de Sade, une référence incontestée du mouvement.

            Le style est froid, abrupt, sans âme, mais c’est là encore la volonté du mouvement de se soustraire à la théorie de l’Art pour l’art très en vogue à l’époque.


            En conclusion, une lecture très représentative du mouvement surréaliste, avec l’évocation des thèmes majeurs et des personnages mis au service de ces derniers. Si ce fut une lecture difficile, elle n’en reste pas moins intéressante et cela m’a éclairée sur les visions de Breton quant à l’œuvre de sa vie. Je ne recommande pas Nadja à tous, et encore moins pour une lecture de loisir.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire